Litanie des freins - la plainte des ossements

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  • Le 01/07/2019
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Litanie du pardon : là où nous disons « nous sommes des ossements desséchés »

Courte narration (selon Ezéchiel 37, vision des ossements qui reprennent vie)

« Nous sommes des ossements desséchés ! »

C’est les gens eux-mêmes qui le disent.

Plus rien ne reste de la gloire d’antan, tout est mort, aucun espoir, tout est en ruines.

Bien sûr, ceux qui parlent comme ça, sont encore en vie, ils ont réchappé du massacre, eux. Mais ils ont vécu la mort de leurs proches, la déchéance de leur richesse, la destruction de leur temple et la déportation loin de leur pays.

Exil ! Avons-nous la moindre idée de quoi il est question ? Tous ces migrants qui ont laissé tout derrière eux, qui ont tout perdu à cause de la guerre et qui ne sont pas les bienvenus dans leur terre d’exil ? Qui se sentent plus morts que vivants, eux-mêmes ?

Le cauchemar du prophète Ezéchiel

« Nous sommes des ossements desséchés ! » Cette métaphore, répétée dans toutes les bouches, est tellement prégnante, tellement forte, qu’un prophète se met à en rêver. Un cauchemar, à première vue. Une vaste plaine, remplie d’ossuaires à perte de vue, comme sur des champs de batailles de grandes guerres.

Dieu l’y fait déambuler, inspecter en détail l’ampleur du désastre, en dresser la liste.

Lecture d’Ezéchiel 37, 1-2 (Mireille). « La main du SEIGNEUR fut sur moi ; il me fit sortir par l’esprit du Seigneur et me déposa au milieu de la vallée : elle était pleine d’ossements. Ils étaient extrêmement nombreux à la surface de la vallée, ils étaient tout à fait desséchés. »

Ces freins qui nous retiennent : échanges dans les rangs

Et nous, sommes-nous prêts à inspecter et à regarder de près où nous en sommes ? Peut-être ne nous voyons pas à ce point au bout du rouleau que le peuple d’Israël à l’époque du prophète Ezéchiel. Mais peut-être constatons-nous tout de même que la religion est en perte de vitesse, que certaines activités paroissiales sont moribondes ou finies, que des peurs nous paralysent ?

Quels sont les freins qui nous retiennent ? Quels souvenirs nous font regretter le passé (nostalgie) et nous empêchent d’envisager un avenir nouveau, différents ?

Prenez un moment en vous tournant les uns vers les autres, pour échanger, puis pour noter au moins un de ces freins, une de ces nostalgies. Puis nous les rassemblerons dans une prière, une litanie des freins qui nous retiennent.

Temps d’échange, puis litanie des freins (formulée à partir des retours dans les rangs)  Répons : Jésus, le Christ, lumière intérieure

Un cauchemar se mue en vision : c'est Toi qui sais

Le prophète reprend les paroles du peuple : Nous sommes des ossements desséchés ! Il les renforce même dans son cauchemar. Puis son rêve se mue en vision. Sensible au vécu de son peuple, il devient perméable à la volonté de Dieu. Il est entraîné dans un tourbillon de vie qu’il doit communiquer au peuple, à ces ossements tout secs :

Lecture Ezéchiel 37, 3-10 (A la question de Dieu posée au prophète, s'il pense que ces ossements peuvent revivre, Ezéchiel répond : C'est toi seul, Seigneur, qui le sais ! Puis Dieu fait prononcer un oracle par le prophète. Que l'Esprit souffle et les ossements bougent en faisant du bruit, puis reprendront tour à tour des tendons, de la chair, puis la peau, et enfin la vie revient.)

Notre Eglise de demain - comment ?

Comme Ezéchiel en son temps, nous non plus, nous ne savons pas si et comment la vie peut revenir à l’Église. Comme Ezéchiel, mettons-nous en attente : Seigneur, c’est toi qui le sais !

Dieu sait comment le souffle de vie peut revenir. En attendant, nous pouvons réorganiser les ossements, faire croître les liens entre nous, parce que le lien fondamental nous relie au Christ, nous relie à Dieu.

Il y aura des bruits et des grincements, mais c’est inévitable si la vie doit revenir.

Demain, il y aura peut-être moins de cultes, organisons le covoiturage.

Demain, il y aura peut-être une trésorerie partagée entre les paroisses, sachons lâcher notre envie de garder le pouvoir.

Demain, tel presbytère, tel lieu de culte ne sera plus utilisé comme avant, puissions-nous nous laisser surprendre de quelle manière Dieu peut utiliser ces lieux différemment, ici havre de culture, là abri d’une communauté priante.

Demain, des besoins nouveaux se feront sentir, restons à l’écoute pour nous laisser employer comme outils dans la main de Dieu.

Demain, nous serons peut-être une minorité croyante, ne nous laissons pas détourner de la voix de Dieu.

Ezéchiel 37, 12s : Ainsi parle le Seigneur Dieu : je vais ouvrir vos tombeaux ; je vous ferai remonter de vos tombeaux, ô mon peuple, je vous ferai remonter sur votre sol !

 

Ezéchiel 37, 1-14 avait déjà servi de canevas à la rencontre des Conseillers presbytéraux du 26 juin, proposé par Esther Lenz, Inspectrice Ecclésiastique de Wissembourg.

 

Version PDF : Culteconsistorial2019 06 30deroulementculteconsistorial2019-06-30deroulement.pdf (58.57 Ko)

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