Rimes sur le sourire du Christ - Luc Dettwyler

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  • Le 02/07/2019
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Le sourire du Christ

Flickrarmeedusalutdivisionquebec

(© Flickr Armée du Salut – Division Québec)

 

Prédication rimée sur le texte de l’évangile de Luc 14, 15-24 (la parabole du grand repas)

 

Chers amis, chers paroissiens, chers « consistoriens », chers invités !

Vous ne serez pas surpris ni vexés ni étonnés,

si je me permets cette fantaisie, qui en ce jour d’imiter

dans ce lieu, à Sélestat, Jürgen le berger.*

 

Pardonnez-moi de prendre cette liberté

de divines paroles et mots humains faire rimer.

Excusez d’avance certains de mes excentricités,

l’Église n’est-elle pas faite de tant de diversités ?

 

Comme aujourd’hui dans nombre de chapitres de nos évangiles,

nous rencontrons Jésus-Christ, auprès des plus fragiles.

De cette manière, il nous transmet le message

pour ses valeurs profondes écrites page après page.

 

Au bord d’un chemin, au coin d’une vue,

seuls, désemparés, rejetés, ces pauvres individus

ont attiré son regard, sa réflexion, sa compassion

pour beaucoup d’entre eux, engendré une guérison.

 

D’apparence, on dira : « ce sont des mauvaises gens »

ou comme un certain Zachée, un mauvais garnement.

Et pourtant, au regard c’était des « handicapés »,

des gens privés de mobilité, de dextérité, des « fous à lier ».

 

Même ses disciples voulaient souvent l’en empêcher,

à ce vilain peuple de vouloir se mélanger.

Vivre avec eux, leur accorder un peu de temps partagé,

pour Jésus, c’était prouver ainsi toute son humilité.

 

Certains leur font dire, qu’aucun Dieu ne peut exister ;

s’ils arrivent à le prouver, on les traite d’illuminés.

Non, Jésus, en leur sein, n’a pas craint l’adversité ;

toute sa foi et sa vie, il y aura consacré.

 

Quand des personnes averties parlant de psychoses,

des dits spécialistes emploient le terme névroses.

Dans sa quête de sens, Jésus leur a dit : Merci,

parmi mes tentations, nous demeurerez un grand défi ;

 

Ils se transforment très souvent en proies aisées,

pour ceux qui craignent pour leur sacrée sécurité,

toi Jésus, tu as eu un seul mot pour eux : Liberté,

avec ton unique amour, pour pouvoir les guider.

 

Christ, tu es là pour leur redonner confiance,

alors qu’à leur égard, tant d’autres éprouvent la méfiance.

Les mettre à l’écart, les éloigner, les rejeter,

de sorte que la situation soit au plus vite réglée.

 

Seulement, Seigneur, tu leur as tracé un autre chemin,

de telle sorte qu’ils ne demeurent pas qu’uniques larbins.

Tu leur as construit, pour l’avenir, un nouveau cadre,

pour devenir, toi seul, leur unique pâtre.

 

A notre tour, ne nous laissons submerger ni emporter

par des jugements hâtifs, très souvent stéréotypés,

qui construisent pour eux de tels remue-ménages

pour aboutir à l’enfermement, à la « mise en cage ».

 

Prendre leur parti, nécessite un certain courage,

il faut être prê, pour le jour du grand partage.

La première qualité requise est la générosité

qui, sans aucun frein, doit être totalement partagée.

 

Ce qu’ils refusent, est notre fausse charité

qui, trop souvent, n’est pas donnée de plein gré.

Non, osons leur donner plus libertés,

celles qui paraissent si peu appropriées.

 

Liberté qui passe par le respect et l’amour du prochain.

Liberté, sans limites, sans détours, sans freins, sans fin.

Que de mots et de maux trouverons-nous pour rimer

avec l’éloge de la fragilité : c’est-à-dire « handicapés ».

 

A la société qui refuse cette vie humaine à regarder,

a tous ces nationalistes et populistes qui ne pensent qu’à rejeter.

Notre seule réponse doit être à l’image de Jésus : s’engager.

Afin de prouver à leurs détracteurs : la vie n’est pas limitée.

 

Nous devons par ce monde, sans crainte de l’avenir,

et regarder en face, le « trisomique » nous sourire.

Alors, nous prendrons de sages décisions

et arriverons vraiment à entrer en action.

 

Dans un langage unique, nous parlerons de Diaconie,

à l’importance de la foi, l’unique réponse sera un oui.

En nous rappelant qu’un jour Christ a dit :

« Je suis venu pour servir, et non être servi ! »

 

Mais une question me tenaille et me poursuis :

Où dois-je aller, pour le retrouver aujourd’hui ?

Lui, Jésus, parmi ses divers et différents amis,

je l’ai reconnu, c’est mes voisin, voisine : ma soif est assouvi.

Amen.

 

Luc Dettwyler, culte consistorial Ces freins qui nous retiennent, ce lien qui nous unit

30 juin 2019, église protestante de Sélestat

La version PDF à imprimer ou enregistrer : Predicationculteconsistoriallucdettwyler2019 06 30predicationculteconsistoriallucdettwyler2019-06-30.pdf (29.2 Ko)

 

 

* Le pasteur de Sélestat fait une prédication rimée par an, à la période carnavalesque.

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