Lydie en rimes, Actes 16
(prédication en rimes du 23/2/2014)
Chère assemblée, cher frère, chère sœur,
Restez bien là, ne prenez peur :
Si en rimes je vous cause en cette journée
C’est que carnaval s’est invité
Au milieu de votre culte, et pourquoi pas :
Sagesse du haut correspond à folie d’en-bas.
Parfois, en tous les cas
Il en est ainsi, n’est-ce pas ?!
De folie, il était déjà question
Car comment qualifier ce compagnon-
Semeur qui jette ses meilleurs grains
Dans tous les vents, tous les terrains ?
Qui apprendra donc à cet apprenti
A lutter contre gaspillage et avarie
Tout paysan sait donc au mieux
O combien le grain est précieux !
Faut croire qu’il n’en fait pas une fixation,
L’agronome de notre parabole,
Qu’il cherche plutôt à rendre féconds
Tous les terrains et tous les sols !
Et pour cela, tous les moyens sont bons
Au diable les gains rapides qu’on extrapole !
La glaise humaine retient son attention
Développement « durable » est sa priorité agricole.
La Parole divine comme céréale est présentée
A se mettre sous la dent
Puis comme souffle aérien, léger
Qui caresse dans le vent.
Et si la Parole
Et si la Parole était une semence rebelle
Qu’elle était d’humeur querelle
Qu’elle dédaignait le bel humus
Pour se glisser dans la roche peu lisse ?
Et si contrairement à la parabole
Elle ne choisissait pas la terre molle
Pour porter du fruit, beaucoup,
Mais qu’elle cherchait à rendre le dur doux ?
Paul n’en est-il pas le meilleur exemple ?
Qui quand on l’appelait Saul encore
Fut un roc devant qui l’on tremble
que sa haine semblait rendre fort.
Cependant, plus lui s’obstine,
La Parole s’obstine encore
Cherche la faille la plus fine
Pour s’y agripper et éclore
Quel bel apôtre n’a-t-il pas donné
Le plus endurant, le plus zélé
Parcourant les mers, pays et îles
Pour convaincre cent et mille
Pour convaincre mille et cent
O combien le Dieu de ses aïeux
Etait un dieu surprenant et grand
En miséricorde et à la colère lent
Ne se drapant nullement dans ses cieux
Descendant, ô divine folie,
De son lointain piédestal
En son Fils, Jésus-Christ
Il ne craint pas le mal
Ne lui résiste pas par jugements péremptoires
Met en face l’amour persévérant
La bonté, la passion seulement
Pour emporter par le bien la victoire
Paul l’expérimente à son propre corps
Défendant et indocile d’abord
Mais quand l’aveuglante vérité se fait jour
Il s’ouvre à Sa Parole d’amour.
Depuis il s’est fait colporteur,
Colporteur d’amour, prédicateur.
Faiseur de tentures ?
Ce n’est qu’une devanture.
Nous le trouvons sur les chaussées
Pour la deuxième fois dans les mêmes contrées
Antioche, Chypre, Asie Mineure
Bravant tempêtes et la peur
Sa mission auprès des païens-mêmes
Venait d’être approuvé en très haut lieu
Les apôtres à Jérusalem
Lui avaient souhaité meilleurs vœux
Le Ciel ne les avait-il pas écoutés ?
Car le voyage devient laborieux
Où qu’il se tourne, de tous côtés
Des portes fermées lui interdisent tout lieu
Paul s’arrête et cherche le sens
De ce blocage et cette errance
Il prie et implore Jésus
Pour trouver enfin l’issue.
Toutes ces entraves
Hantent les rêves du missionnaire
Il trouverait très grave
De devoir abandonner l’affaire
Et si c’était Dieu qui agit ainsi
Pour travailler en son esprit
Lui montrer quelque chose
En laquelle jamais croire il n’ose ?
Et si la Parole était une semence rebelle
Qu’elle était d’humeur querelle
Qu’elle dédaignait le bel humus
Pour se glisser dans la roche peu lisse ?
Et là, un rêve, une nuit
Ça ne peut venir que de l’Esprit
L’idée se fraye son passage
Dans les méandres des méninges
Au réveil, les idées sont claires
Maintenant, Paul sait quoi faire
En songe, il a vu un homme
Un Macédonien l’appeler à l’aide, Viens ! Komm !
L’Europe, c’était donc la destination
Dont l’Esprit cherchait à montrer la direction
Maintenant, Paul n’hésite plus
Prend la première barque vers le nouveau but
La capitale de Macédoine, Philippes
Près de la mer Egée
Point de départ, jadis, des succès
D’Alexandre le Grand et de son père Philippe
Paul y cherche un point d’ancrage
Pour sa nouvelle mission en Europe
Pense trouver dans les parages
Une synagogue, mais c’est un flop
Un lieu de prière, alors, même tout petit
Au bord du fleuve, ça s’est déjà vu
Mais pas de juifs, Paul est déçu
Pas d’hommes, seulement femmes et filles
Et si la Parole était une semence rebelle
Qu’elle était d’humeur querelle
Qu’elle dédaignait le bel humus
Pour se glisser dans la roche peu lisse ?
Et si contrairement à la parabole
Elle ne choisissait pas la terre molle
Pour porter du fruit, beaucoup,
Mais qu’elle cherchait à rendre le dur doux ?
Va pour les femmes, Paul se dit,
Il noue conversation, raconte sa vie
Conte la vie de Jésus-Christ
Et trouve écho chez Lydie
Lydie ! Lydie de Thyatire,
Etrangère en terre d’asile
Paul a dû se dire
Le sort me joue des tours faciles
J’ai vu un homme européen
M’appeler au secours
Je trouve une femme originaire d’où je viens
S’intéressant elle seule au Dieu d’amour
Puis, elle ne correspond en rien
A la femme docile
Marchande de pourpre, elle possède des biens
Elle est chef d’entreprise, chef de famille
Est-elle veuve, célibataire ?
Nous ne le saurons jamais
Mais elle est zélée et volontaire
Cherche Dieu et cherche la paix
Sur la terre d’Europe, elle sera première
A se faire baptiser
Entraînant avec elle derrière
Toute sa maisonnée
Encore une femme dans la lumière
Paul était surpris
Mais les voies du Seigneur,
Sont différents, il l’avait appris
Et si la Parole était une semence rebelle
Qu’elle était d’humeur querelle
Qu’elle dédaignait le bel humus
Pour se glisser dans la roche peu lisse ?
Et si contrairement à la parabole
Elle ne choisissait pas la terre molle
Pour porter du fruit, beaucoup,
Mais qu’elle cherchait à rendre le dur doux ?
Paul n’était pas au bout de ses surprises
Il ne suffit pas qu’il la baptise
Mais Lydie, la chrétienne nouvelle
L’oblige à loger chez elle
Elle n’entend aucune réplique
N’écoute pas les coutumes ni les rumeurs
Si vraiment tu me crois christique
Fais-moi cet honneur
Habite en ma maison, te plait-il
Tant pis pour ceux qui nous prêteraient une idylle
Tu me raconteras encore d’autres histoires
De Jésus et de sa victoire.
Elle est grande, ma faim de vie
Et il n’y a que la Parole
Qui puisse rassasier mon appétit
Tant pis, si l’on me prend pour folle
Vous aussi, vous avez faim
De vie, de sens et de bonheur
Ne croyez pas cet espoir vain
La Parole empourpre vos malheurs.
Même auprès d’un cœur en pierre
Elle ne renonce jamais
S’y accroche comme le lierre
Pour introduire la Paix.
Et si la Parole était une semence rebelle
Qu’elle était d’humeur querelle
Qu’elle dédaignait le bel humus
Pour se glisser dans la roche peu lisse ?
Et si contrairement à la parabole
Elle ne choisissait pas la terre molle
Pour porter du fruit, beaucoup,
Mais qu’elle cherchait à rendre le dur doux ?
La Paix de Dieu soit douce
Pour vous en tous les temps
Qu’elle vienne à la rescousse
Qu’elle console à tout moment.
Actes 16 ; rimes ; prédication ; sexagésime
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