Articles de axelimhof

  • Le petit rien qui change tout

    « La Parole était la vraie lumière, celle qui éclaire tout humain. Elle venait dans le monde. […] Mais le monde ne l’a jamais connue. Elle est venue chez elle, et les siens ne l’ont pas accueillie ; mais à tous ceux qui l’ont reçue, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. »

    Evangile de Jean 1 , 9-12a

    Jésus ne naît pas de façon éclatante, mais au fond d’une étable d’un obscur trou perdu de Judée, dans l’indifférence générale. Particulièrement dans la version qu’en donne l’évangile de Luc. Il y a bien sûr quelques bergers, dont la présence suffit à attester que cette naissance n’est pas banale, mais à part eux… le reste du monde se contrefiche de cet enfant qui vient au monde comme tant d’autres. Jésus ne vient pas comme un grand phare qui impose sa lumière, mais comme une petite étincelle dans la nuit noire. Pourtant, cette étincelle suffit à mettre le feu aux poudres, à changer radicalement la face du monde, même si celui-ci l’ignore.

     

    Crechenuit

    Et aujourd’hui, au milieu de l’agitation commerciale et évènementielle de Noël, qui se soucie encore de la naissance de Jésus ? Aujourd’hui encore elle passe inaperçue. Ça ne l’empêche pas de venir à nous comme une étincelle dans notre nuit, et cette petite étincelle, lorsqu’on lui fait une place, peut venir irradier et illuminer notre existence entière. Elle peut venir donner à chacun de nos instants de vie, nos échanges, nos gestes, nos regards, une autre intensité, une autre dimension, celle de cet amour qui fait de nous des enfants de Dieu.

    Etincelle

     

    Les deux illustrations ont été réalisées par Léa Wanner, qui a fait son stage de 3ème à la paroisse. La première représente la crèche, petite étincelle au milieu de la nuit. La seconde représente, par cette spirale rouge (couleur de l’Esprit), comment ce petit rien peut venir irradier la vie entière et tout changer. 

     A tous Un très joyeux Noël !!!!!!

    Axel Imhof       

  • Paroles d'un berger - 22ème case du calendrier

    Paroles d’un berger

     

    Ainsi s’accomplit ta gloire

    - Gloire dans les lieux très hauts –

    Au moment qu’elle vient choir

    Sur la paille des troupeaux,

     

    Et que, te donnant à voir,

    Nous ne vîmes, ô Très Haut,

    Dans l’étable la plus noire,

    Rien qu’un enfant sans berceau

     

    Couché sur un peu de paille

    Emmailloté, pris aux mailles

    Où nous enserre le sort…

     

    Ha ! si basse ta grandeur,

    Qu’aux battement de mon cœur,

    Ta vie épousait ma mort !

    décembre | 2014 | *Messages-Prophéties-Par les Saints et ...

    Tiré du livre «  A haute vox : poèmes poétique au rythme des fêtes pour la prière … »

     

    Proposé par Léa Wanner et Axel Imhof

  • "Naissance à Béthléem" d'Arcabas - 21ème case du calendrier

    Aujourd'hui pour cette 21ème case, je vous propose un tableau:

    Arcabas

    Ce tableau est une huile sur toile de Jean-Marie Pirot, internationalement connu sous le nom d'Arcabas.

    Cette peinture a pour titre "Naissance à Bethléem".

    J'ai beaucoup aimé cette image car elle sort de l'ordinaire par ses belles couleures vive, sa représentation de l'ange en oiseau et de Joseph représenté tout en rouge protégeant le feu de l'Esprit.

    C'est également original de retrouver Marie endormie avec l'enfant dans ses bras.

    Cette toile fait partie d'une des onze toiles formant une fresque déroulant le récit de l'enfance de Jésus.

    Proposé par Léa Wanner, stagiaire à la paroisse protestante de Sélestat.

  • Quand l'église protestante devient studio d'enregistrement - 20ème case du calendrier

    Une case qui ne manque pas d'air ni de bons tuyaux, avec la pièce de Noël "Joseph est bien marié" de Claude Balbastre, dénichée et interprétée par Julie Fischbach sur l'orgue de Sélestat !

    Pour l'écouter, cliquez ici

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    Les paroles de la pièce :

    |: Joseph est bien marié à la fille de Jessé. :|
    C'était chose bien nouvelle D'être mère et pucelle.
    Dieu y avait opéré: Joseph est bien marié.

    2. |: Et quand ce fut au premier Que Dieu voulut nous sauver :|
    Il fit en terre descendre Son seul fils Jésus pour prendre
    En Marie humanité: Joseph est bien marié.

    3. |: Quand Joseph eut aperçu Que la femme avait conçu :|
    Il ne s'en contenta mie, Fâché fut contre Marie,
    Et se voulut en aller: Joseph est bien marié.

    4. |: Mais l'ange si lui a dit: Joseph n'en aie point dépit, :|
    Ta sainte femme Marie Est grosse du fruit de vie.
    Elle a conçu sans péché: Joseph est bien marié.

    5. |: Les anges y sont venus Voir le Rédempteur Jésus. :|
    De très belle compagnie, Puis à haute voix jolie
    Gloria ils ont chanté: Joseph est bien marié.

    6. |: Or prions dévôtement De bon coeur et humblement. :|
    Que paix, joie et bonne vie Impêtre Dame Marie
    A notre nécessité: Joseph est bien marié.

     

    Merci Julie ! Et un coucou à tous les autres organistes du consistoire, Christa, Christophe, Vincent, Sophie, Grégoire, Sarah, Gisela !! Merci d'apporter du souffle à nos cultes !!  

     

    Axel Imhof

  • Il a marché sur la terre - 17ème case du calendrier

    Pour continuer dans la ligne de la case précédente proposée par Jürgen, voici une vidéo sur l'incarnation. Dieu qui prend chair, c'est quelque chose qui n'a pas fini de nous étonner. Alors j'ai choisi une façon plutôt étonnante d'en parler: avec mes pieds !

    cliquez pour vous laisser surprendre :

     

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  • Des moments de partage : retour sur la marche des lumières - 14 ème case du calendrier

     

     

    Hier soir, nous avons vécu la douzième marche de la lumière. Pour ma part, c’est la deuxième fois que j’assiste à cet évènement interreligieux, et j’en reviens comme l’année dernière avec plein de belles images en tête, le souvenir de belles rencontres, et une espérance renouvelée.

    Ce qui me touche dans cette marche de la lumière, c’est qu’il ne s’agit pas seulement de se montrer ensemble, de faire de belles photos pour envoyer un signal de paix (ce qui serait déjà pas mal), mais qu’il s’agit bien de vivre quelque chose ensemble. Jürgen m’a laissé l’honneur de préparer la halte à l’église protestante cette année, et ce fut une grande joie de recevoir catholiques, juifs et musulmans dans cette église où j’ai été moi-même si bien accueilli. Dans chacune des autres communautés, j’ai cru percevoir cette même joie et cette fierté d’accueillir l’autre dans son lieu de culte, et ce désir de partager un trésor tiré de sa propre tradition. Du coup, je ne suis pas sorti de la synagogue, de l’église Ste Foi et de la mosquée avec l’impression d’avoir vu quelque chose, d’avoir été spectateur, mais bien d’avoir vécu un moment fraternel. Il est beau ensuite, en marchant dans les rues de Sélestat et en passant devant ces lieux de culte, de se dire que désormais ces lieux ne sont plus tout à fait inconnus. On les connait un tout petit peu, et on a eu l’occasion de rencontrer ceux qui les font vivre.      

    Un grand merci à tous ceux qui ont contribué à cette belle soirée, par leur engagement ou simplement par leur présence.

    Lumieres

     

    Voici le récit que nous avons lu avec Nicole à l’église protestante, et qui parle de l’ouverture que l’on peut trouver dans la prière :

    Imaginez, par une nuit de décembre, quelqu’un qui ne parvient pas à trouver le sommeil. Il se met en colère, parce qu’il a besoin d’énergie pour le lendemain, il a tant de choses à régler. Mais… ça lui fait du bien quand même, ce calme autour de lui, dans la nuit alors que tout le monde dort. Il n’a pas vécu un moment de solitude comme ça depuis longtemps. Le jour, il est tout le temps entrain de communiquer, d’interagir. Au travail, il reçoit une centaine de mail par jour. Il lui arrive de répondre à certains encore à 23h le soir. Quand il ne regarde pas ses mails, il parcourt le fil d’actualité de Facebook, simplement par peur de manquer quelque chose. Et il y a le flux des informations qui lui viennent de partout, où on lui parle de personnes qu’il ne connait pas et qui souffrent à l’autre bout du monde.

    Même quand il marche dans la rue, pas moyen d’être tranquille, il y a toujours quelqu’un pour l’embêter. Il y a par exemple ce guitariste qui joue et qui chante faux avec beaucoup de conviction qui lui fait perdre le fil de ses pensées. Et aujourd’hui, alors qu’il attendait son tour à la caisse d’un magasin pour acheter un cadeau, une vieille dame en déambulateur a commencé à lui raconter sa vie. Il a été obligé de faire semblant de l’écouter pendant dix minutes. Il est tout le temps en interaction, et pourtant il se sent souvent seul. Le pire, c’est qu’il ne lui reste plus assez de disponibilité d’esprit pour être avec ses proches.

    Il se met à prier. Ça lui arrive parfois pendant ses nuits d’insomnie. Il prie pour ces proches qu’il délaisse, pour que Dieu prenne soin d’eux et leur donne d’être patients avec lui. Et puis, dans sa lancée, il prie aussi pour cet ami dont il a appris récemment via Facebook que son chat était mort. Et pour ses collègues de travail qui sont aussi noyés de travail. Surtout pour l’une de ces collègues qui a été opérée hier. Tiens d’ailleurs, il faudra qu’il pense à lui écrire. Et aussi pour cette dame en déambulateur qu’il n’a pas su écouter pour de vrai. « Elle doit se sentir bien seule, elle aussi, se dit-il. Si je la recroise je lui ferais un coucou. » Et tant qu’on y est,  il a aussi une prière pour ce guitariste qui joue dans la rue. Qu’il ramasse assez de pièce pour se payer des cours de chants. Ou qu’il soit simplement content de lui-même, ça suffit.

    Son cœur commence à s’alléger. Sa prière le porte de plus en plus loin. A présent il prie pour la terre, la Création de Dieu, qui étouffe sous les pesticides, le plastique, et les gaz à effet de serre. Il prie pour tous ceux qui ont perdu un proche lors des attentats ces dernières années. Et pour toutes les personnes en deuil. Il prie pour ces gens qu’on a vendu comme esclaves en Lybie. « Je ne les connais pas, Seigneur, dit-il, et je ne peux pas imaginer à quoi ressemble leur vie, mais Toi tu les connait et tu les portes dans Ton amour. »

    Il prie pour ceux qui vivent dans la peur, particulièrement en ce moment les Israéliens et les Palestiniens.

    Plus sa prière avance, plus ses phrases sont espacées par des temps de silence. Il commence à parler moins, et à écouter davantage. Et dans le silence, quelque chose en lui s’ouvre toujours un peu plus. Il ne se sent plus seul à présent. Il se sent lié au monde entier. Aux 7 milliards d’êtres humains, qu’ils soient juifs, chrétiens, musulmans, athées, bouddhistes, hindouistes, Bahaï, ou d’autres confession dont il ignore même l’existence. Il se sent lié avec ceux qui partagent ses valeurs et ceux qui ne les partagent pas. Ce soir, tous ont une place dans sa prière.

    « Amen » dit-il enfin. C’est alors seulement qu’il réalise que ses mains se sont déliées pendant qu’il priait et qu’il a les bras grand ouverts.  

     

  • Prière du matin - 13 ème case du calendrier

    Prière du matin
    de François d'Assise

    Seigneur, dans le silence de ce jour naissant,
    Je viens Te demander la paix, la sagesse, la force.

    Je veux regarder aujourd’hui le monde avec des yeux tout remplis d’amour;
    Être patient, compréhensif, doux et sage;
    Voir au-delà des apparences tes enfants comme tu les vois toi-même,
    et ainsi ne voir que le bien en chacun.

    Ferme mes oreilles à toute calomnie;
    Garde ma langue de toute malveillance;

    Que seules les pensées qui bénissent
    Demeurent en mon esprit;

    Que je sois si bienveillant et si joyeux
    Que tous ceux qui m’approchent sentent Ta Présence.

    Revêts-moi de Ta Beauté, Seigneur,
    et qu’au long de ce jour je Te révèle.

    Amen

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    Ce soir, vous serez accueillis "A bras ouverts" pour la 12ème marche des lumières (départ à la synagogue, square Ehm, 18h30). Lors de notre halte à l'église protestante, il sera question de prière, et de comment la prière peut nous ouvrir le coeur, et peut nous relier au monde pour nous préparer à accueillir l'autre. Belle journée à tous,

    Axel Imhof

  • Une ligne qui s'incline - 10ème case du calendrier de l'Avent

    Après le mouvement ascendant du salut qui nous relève dans la case précédente, voici le mouvement descendant de l'incarnation.

    Dieu devient homme pour nous rejoindre.

    Un texte et une illustration d'Henri Lindegaard :

    La ligne sincline

    Peu à peu, la ligne s'incline
    sous la pesanteur de la gloire

    Verticale d'abord,
    elle devient le bâton d'un voyageur,
    le bâton de Joseph, cet homme lumineux
    qui, dans la foi, surmonte l'incertitude.
    Car il tend l'oreille et il entend
    une voix d'en haut qui le rassure

    - Ne crains pas de prendre avec toi
    Marie ta femme,
    Car l'enfant qu'elle a conçu
    Vient du Saint Esprit.

    La ligne s'incline encore,
    devient les barreaux d'une mangeoire
    c'est parmi les animaux
    que naît le roi de l'univers.

    La ligne s'incline encore, devient une femmme fatiguée ;
    fatiguée d'avoir marché longtemps,
    d'avoir cherché longtemps un lieu
    pour accoucher d'un fils,
    son premier né.

    La ligne s'incline encore vers une crèche,
    devient un enfant couché, enmailloté,
    déjà les bras ouverts, déjà liée de bandelettes,

    - Ô mon fils,
    seras-tu mis en croix
    et déposé dans un tombeau ?
    Mettras-tu dans ce trou noir une lumière ?

    Peu à peu la ligne verticale devient horizontale.
    Et c'est ainsi, sous la pesanteur de sa gloire,
    que Dieu devient homme.

     

    proposé par Axel Imhof

     

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