Du raffinage au raffinement

(Calendrier de l'Avent du 18 décembre)

Obsttheocrazzolaraflickr

(photo : © Theo Crazzolara, Flickr Creative commons)

Je sens que je vais me faire mal voir...

Je risque de me mettre énormément de gens à dos : les Marthes qui font des bredle, les gens qui adorent le chocolat, les betteraviers et une ville toute entière dans le voisinage avec sa fabrique éponyme : Erstein.

Eh oui, il y a trois jours, j'ai décidé d'arrêter le sucre.

Ça m'est venu comme ça, après avoir vu un reportage où il était question de rats cocaïnomanes qui, mis devant le choix entre injection de drogue et distribution eau sucrée, optent pour cette dernière à 80%. De l'augmentation constante de consommation de sucre, de 0,8 kg par an et par personne en 1800 à 35 kg aujourd'hui.

Quand je dis sucre, entendez : le sucre raffiné. Or, on en trouve partout. Lors d’une "petite" fringale, il m'arrivait d'avaler une tablette de chocolat entière ? Bim, 55 g de sucre, soit plus que la dose journalière maximale conseillée (25-50 g) en 5 minutes. Bon, quand on mange des pâtisseries, on s'attend à manger du sucre, mais achetez des soupes en brique et des plats salés déjà préparés : il y a du sucre ajouté partout...

Stop ! Qu'est-ce qui te prend de parler de ça, c'est un calendrier de l'Avent ?!

Vous avez raison : loin de moi l'idée de vous culpabiliser, encore moins à l'approche des papillotes et des bûches de Noël. C'est sûr que je ferai, moi aussi, des exceptions à mon régime.

J'aimerais simplement vous adresser une invitation à retrouver le goût de la complexité ! Du raffinement en lieu et place du raffinage.

Le raffinage - paradigme de notre existence moderne

Le raffinage est un procédé industriel qui permet d'extraire un principe actif d'un produit brut, comme le sucre de la betterave ou de la canne.

Ensuite, nous l'ajoutons comme ingrédient au besoin ou à l'envi à nos préparations, sans nous embêter avec les fibres et les "déchets".

Le plaisir du moëlleux, sans désagrément, en quelque sorte.

Pratique ! Tellement que nous pratiquons cela, de plus en plus.

Nous avons inventé les rapports sexuels sans relation et - presque - sans sentiment.

L'activité physique, pure, sans autre but que de "nous dépenser".

Les achats sans avoir à parler à l'épicière ou à la caissière, même au clic sans avoir à nous déplacer.

Je suis sûr que vous arriverez vous-mêmes à allonger la liste...

Esclaves de nos circuits de récompense dans le cerveau, voilà ce que nous risquons de devenir. Comme ces rats de laboratoire qui n'arrivent plus à se passer de leur soda.

Une existence sans désagrément ? Peut-être. Mais au risque d'une vie qui finit par manquer de saveur.

Pour votre santé, mangez cinq fruits et légumes.

Pour votre santé spirituelle,

variez les plaisirs,

ne dédaignez pas les fibres,

cultivez le terroir,

le raffinement dans vos relations avec autrui (petit a ou grand A).

 

Bonne route sur cette dernière ligne (droite, courbe ?) qui nous mène vers Noël.

 

J. Grauling

 

Le royaume des cieux est encore semblable à un trésor caché dans un champ. L'homme qui l'a trouvé le cache; et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il a, et achète ce champ.

 

Matthieu 13, 44 (Louis Segond)

Tous les billets du calendrier de l'Avent ?

→ → → www.martinbucer.org/blog

Vous devez être connecté pour poster un commentaire