CalendrierAvent

  • Géniale logique #CalendrierAvent24

    Géniale logique divine

    Nous y sommes, c'est le soir de Noël. Le Sauveur naît. Qu'il naisse aussi dans nos coeurs !

    Crèche de Christa Clerc

    Matthieu ouvre son évangile sur une généalogie de Jésus. Comme tous les généalogistes, Matthieu s'arrange parfois avec la réalité historique stricte.

    Mais comme tous les généalogistes, Matthieu tire aussi du sens de l'histoire.

    Pour lui, Jésus est le descendant de la foi d'Abraham et du courage du roi David. Mais aussi celui de cinq femmes. Malgré leur pédigrée plus que douteux, il ne les escamote pas : Tamar rusant avec son beau-père Juda, Rahab, la prostituée, Ruth l'étrangère, Bathséba, la femme d'un autre et Marie à la grossesse suspecte. Elles sont à l'écoute de l'Esprit de Dieu, au milieu de leurs détresses, et Dieu les exauce.

    Foi, courage et inspiration en toute circonstance, voici la géniale logique divine pour Noël. De laquelle nous sommes invités à nous considérer les descantdants.

    Joyeux Noël à toutes et tous ! Soyez béni(e)s !

    Cultes de Noël

     

     

     

    Mercredi 25 décembre

    Culte de Noël avec Sainte Cène à

    10h, église protestante de Baldenheim

     

    Mercredi 25 décembre

    Culte de Noël avec Ste Cène

    10h15, église protestante de Sundhouse

     

    Mercredi 25 décembre

    Culte de Noël avec Ste Cène

    10h, Temple de Ste Marie aux Mines

    Sélestat :

    Mercredi 25 décembre

    Culte de Noël avec Ste Cène

    10h15, église protestante

    Dimanche 29 décembre

    D'une année à l'autre, veillée avec vin chaud

    17h30, église protestante

    Dimanche 5 janvier

    Epiphanie avec les Gilets Rouges

    10h15, église protestante

    Repas des aînés (veuillez vous inscrire si vous avez plus de 71 ans)

  • Chipie aux ailes d'ange #CalendrierAvent23

    Chipie se prend pour l'ange Gabriel et vous souhaite un Joyeux Noël ;)

    Cultes de Noël

     

    Mardi 24 décembre

    Veillée de Noël pour tous

    18h, église protestante de Muttersholtz

     

    Mardi 24 décembre 

    Veillée de Noël

    22h, église protestante de Sundhouse

     

    Mardi 24 décembre

    Veillée de Noël

    18h, églises des Chaines de Ste Marie aux Mines

     

    Mardi 24 décembre

    Noël pour petits et grands

    18h, église protestante de Sélestat

     

    Mercredi 25 décembre

    Culte de Noël avec Sainte Cène à

    10h, église protestante de Baldenheim

     

    Mercredi 25 décembre

    Culte de Noël avec Ste Cène

    10h15, église protestante de Sundhouse

     

    Mercredi 25 décembre

    Culte de Noël avec Ste Cène

    10h, Temple de Ste Marie aux Mines

     

    Mercredi 25 décembre

    Culte de Noël avec Ste Cène

    10h15, église protestante de Sélestat

  • 4 bougies, 4 espérances #CalendrierAvent22

    Voilà quatre dimanches qu'elle nous accompagne fidèlement, dimanche après dimanche, semaine après semaine, on pourrait presque dire année après année. En effet, chaque année, elle symbolise non seulement notre attente de l'Avent, mais aussi tout ces temps passés autour d'elle à méditer, partager, à boire du vin chaud ou vivre un temps fraternel et convivial. Je parle bien entendu de la couronne de l'Avent, dont nous avons allumé aujourd'hui la quatrième bougie. Cela signifie que Noël est tout proche, que la venue du Seigneur est juste là, à notre porte. Elle est devenu tellement habituelle dans nos routines de l'Avent que nous oublions que chaque année, elle nous raconte une histoire : celle du Salut. Chaque bougie représente une autre étape, et nous offre un petit déroulé de l'histoire du Salut tel qu'on le trouve dans la narration biblique. 

    • La première bougie est celle d'Adam et Eve. À travers eux, cette première bougie est symbole du pardon que Dieu offre à chacun, peu importe sa condition, son passé, ses fautes. 
    • La deuxième, c'est celle d'Abraham et des pratriarches. Elle symbolise la foi. Elle nous invite à nous mettre à la suite de Dieu et à marcher dans ses pas avec confiance. 
    • La troisième, selon les traditions, est attribuée à Moïse ou à David. Mais dans tout les cas, elle nous parle de joie : la joie de l'alliance entre Dieu et son peuple, la joie de l'alliance entre Dieu et la lignée de David. 
    • Enfin, la quatrième bougie, que nous avons allumée aujourd'hui, est celle des prophètes, ceux qui ont annoncé la venue du règne de justice de et paix de Dieu. Cette dernière bougie nous rappelle notre responsabilité personnelle et communautaire à manifester les prémisses de ce règne à venir. 

    Ces prochains jours, lorsque vous serez face à votre couronne de l'Avent, avec toutes ces bougies allumées, rappelez-vous de cette grande histoire, qui pour les chrétiens trouve son aboutissement en Jésus, le Christ, lui qui est notre pardon, l'objet de notre foi, de notre joie, de notre espérance. 

    Jean-Philippe Lepelletier

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  • Suivre son étoile #CalendrierAvent 21

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    Et si cette année, pour les fêtes de Noël, vous viviez un temps méditatif en famille ?

    Un temps pour se poser, laisser de côté l’agitation des préparatifs et des festivités pour s’imprégner de l’esprit de Noël.

    Voici une proposition de déroulement pour une méditation à la maison de 10-15 minutes, à adapter selon vos envies et vos besoins. Elle a été conçue par Axel Imhof, bien connu des paroissiens de Sélestat et du Centre-Alsace, avec la pastorale conjugale et familiale. 

    Vous la trouverez sur le site Acteurs UEPAL à ce lien

    Jean-Philippe Lepelletier

  • Le noeud de la foi #CalendrierAvent17

    Le théologien Paul Tillich, dans son ouvrage La Dynamique de la foi nous parle justement de... la foi : ce quelle est, ce qu'elle n'est pas, ce qu'elle devrait et pourrait être. 

    A travers son discours sur les déformations de la foi, on peut en déduire que la foi serait comme un noeud à trois cordes. D’un côté, ma foi est réflexion : j’utilise mon intelligence pour penser et appréhender les mystères de Dieu. C’est pour ça que nous avons des études bibliques, des catéchismes et des lieux pour réfléchir à notre foi. C’est la première corde. D’un autre côté, ma foi est aussi émotion, où je ressens l’amour de Dieu et sa présence avec moi. C’est pour ça que nous avons des cultes priants, des célébrations remplies de beauté et de musique, c’est pour ça que nous prenons la Ste Cène. C’est la deuxième corde. Et enfin, la foi est aussi action, volontarisme, mise en oeuvre de cet amour et de cette réflexion dans le monde, au service des hommes et des femmes qui nous entourent. Un amour qui se manifeste dans la diaconie, l’aide concrète, ou toute forme d’engagement. C’est la troisième corde.

    Mais pour Tillich, dès qu’on tire un peu trop sur une des trois cordes, alors la foi est déformée. Si je tire trop sur la corde de l’action, alors ma foi se transforme en activisme, qui perd son fondement spirituel pour n’être plus qu’agitation. Si je tire trop sur la corde de la réflexion, alors ma foi ne sera plus qu'une intelligence hors-sol et abstraite, et elle perdra là aussi son fondement. Et si je tire trop sur la corde émotion, alors ma foi se transforme en réalité purement intérieure qui ne parle plus qu’à moi et plus à ceux qui m’entourent. La vie de foi se trouve au noeud de ces trois cordes, dans cet équilibre intérieur où s’accordent réflexion, action et émotion. 

    En cette période de l'Avent, alors que nous vivons l'attente du Christ, comment vivons-nous notre foi ? 

    Jean-Philippe Lepelletier

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    Crédits photo

    Cette semaine dans en Centre-Alsace : 

    Mercredi 18 : 14ème Marche de la Lumière, (juifs, chrétiens et musulmans en route ensemble)
    Départ 18h30, à la synagogue de Sélestat

    Jeudi 19 : 4ème halte de l’Avent : « Presque arrivés à Noël, chantons Dieu qui vient vers nous ! »
    19h-19h30, chœur de l’église de Muttersholtz

    Samedi 21 : Cultes petits-petons de Noël (1-6 ans)
    17h15-18h, Espace Martin Bucer (Sélestat)

    Dimanche 22 : Culte en alsacien
    10h15 à Sélestat 

     

  • Jubilez ! #CalendrierAvent 16

    Jubilez !

    Eprouver une joie expansive, voilà comment définit le Wiktionnaire le mot jubiler. S'il apparaît régulièrement dans la Bible, il est rarement employé dans la vie courante. Pourquoi ? Peut-être ne voyons-nous pas souvent de raison pour nous réjouir profondément. Alors, c'est à des occasions parfois presque futiles que nous parlons de jubilation. Une coupe du monde de foot gagnée par son pays. Parfois, c'est même une joie mauvaise : lorsqu'on "jubile intérieurement", c'est souvent au détriment de quelqu'un d'autre à qui on a joué un tour.

    Une vraie jubilation est à la fois expansive et durable. On peut s'en nourrir toute une vie. Comme lorsqu'une véritable paix met fin à de longues années de conflit. Comme lorsqu'on a la certitude que rien ni personne ne peut nous prendre notre bonheur, quoiqu'il arrive.

    Comme Siméon, au soir de sa vie, lorsqu'il tient le Christ dans ses bras, ou les bergers en rentrant de l'étable de Bethléem...

    Soyons à la recherche de ce qui pourrait nous procurer une telle joie profonde et durable !

    Jürgen Grauling

     

    "JUBILEZ" placé sur le Mot triple en bas à droite était la solution du scrabble du Calendrier de l'Avent d'hier, car il triplait les points des mots JUBILEZ et ESPEREZ et ajoutait le bonus de 50 points pour le scrabble.

    La JOIE est au centre de la marche de la Lumière ce mercredi. Venez nombreux :) Départ 18h30 à la synagogue de Sélestat.

    SOLUTION Scrabble (cliquez sur l'image)

    Calendrieravent2001915scrabblesolution 1

     

     

    Lundi 16 décembre

    Veillée de Noël des enfants avec la saynète « Les enfants du monde viennent à la crèche »

    18h30, église protestante de Baldenheim

    Sélestat :

    Mercredi 18 : Marche la Lumière

    Samedi 21 : Petits Petons

    Dimanche : Culte en alsacien


     

  • Scrabble de l'Avent #CalendrierAvent 15

    Voici le scrabble de l'Avent :

    posez vos sept lettres (Z U B E J I L) et réalisez 182 points !

    Solution demain ;)

    Calendrieravent2001915scrabble

     

     

     

    Lundi 16 décembre

    Veillée de Noël des enfants avec la saynète « Les enfants du monde viennent à la crèche »

    18h30, église protestante de Baldenheim

    Sélestat :

    Mercredi 18 : Marche la Lumière

    Samedi 21 : Petits Petons

    Dimanche : Culte en alsacien


     

  • Exposés au souffle #CalendrierAvent 14

    Calendrieravent201913

     

    N'oubliez pas d'encourager enfants et moniteurs aux saynètes de Noël. Dimanche 15 au matin à Sélestat et Sainte-Marie.

    Dans le consistoire les prochains jours :

     

    Dimanche 15 décembre 

    Concert de Noël avec le groupe vocal les Méli Mélodie de Strasbourg, exclusivement réservé aux chants de Noël réorchestrés par George Walter.

    16h, église protestante de Sundhouse

     

    Dimanche 15 décembre 

    Culte et fête de Noël des enfants avec la saynète « Les enfants du monde viennent à la crèche »

    10h, église des Chaînes de Ste Marie aux Mines

     

    Dimanche 15 décembre 

    Culte et fête de Noël des enfants avec la saynète « Les enfants du monde viennent à la crèche »

    10h15, église protestante de Sélestat

     

    Lundi 16 décembre

    Veillée de Noël des enfants avec la saynète « Les enfants du monde viennent à la crèche »

    18h30, église protestante de Baldenheim

    Sélestat :

    Mercredi 18 : Marche la Lumière

    Samedi 21 : Petits Petons

    Dimanche : Culte en alsacien


     

  • Quiz #CalendrierAvent 13

    Un petit quiz pour le vendredi 13 :

    QUIZ Annonces surprises (clic)

     

    Dans le consistoire les prochains jours :

     

    Dimanche 15 décembre 

    Concert de Noël avec le groupe vocal les Méli Mélodie de Strasbourg, exclusivement réservé aux chants de Noël réorchestrés par George Walter.

    16h, église protestante de Sundhouse

     

    Dimanche 15 décembre 

    Culte et fête de Noël des enfants avec la saynète « Les enfants du monde viennent à la crèche »

    10h, église des Chaînes de Ste Marie aux Mines

     

    Dimanche 15 décembre 

    Culte et fête de Noël des enfants avec la saynète « Les enfants du monde viennent à la crèche »

    10h15, église protestante de Sélestat

     

    Lundi 16 décembre

    Veillée de Noël des enfants avec la saynète « Les enfants du monde viennent à la crèche »

    18h30, église protestante de Baldenheim


     

  • Béni sois-tu ! #CalendrierAvent12

    Béni sois-tu, Seigneur Jésus-Christ, 
    de faire poindre à l'horizon l'aube des temps nouveaux. 

    Béni sois-tu pour la promesse de ton règne
    dans la justice et la paix, dans l'amour et la sainteté.

    Béni sois-tu pour tout ceux qui ont connu ta lumière, 
    qui t'ont laissé illuminer leurs vies
    et qui sont devenus porteurs de ta lumière. 

    Béni sois-tu de prier le Père pour qu'il nous communique
    le feu du Saint-Esprit. 

    Béni sois-tu pour ton Royaume, qui éclaire dès maintenant
    ceux qui lui ouvrent leur coeur dans un esprit de pauvreté.

    Béni sois-tu, Seigneur qui viens !

    (Prière de l'Avent du livre de la prière quotidienne des Églises protestantes de Suisse romande)

    Jean-Philippe Lepelletier

  • Strasbourg, 1 an après #CalendrierAvent11

    C'était il y a un an. Notre belle région était frappée par un attentat au coeur du marché de Noël de Strasbourg, lieu symboliquement fort de cette période de l'Avent dans le monde entier. Armé d'armes à feu et de couteau, Cherif Chekatt a semé la terreur dans les rues de la ville, faisant 15 victimes, 5 morts et 10 blessés.

    Un an après, cela ne doit pas nous laisser indifférent. 

    Dans le texte de prédication de dimanche dernier, Jésus lançait un appel fort à ses disciples face à un monde qui donne l'impression de fonctionner à l'envers en marchant sur la tête : "Redressez-vous et relevez la tête, car votre délivrance sera proche." (Luc 21.28). Face au déferlement du mal, chaque génération peut prendre courage et relever la tête. 

    Face aux actes de haine et de violence qui déferlent dans nos vies : 
    Redressez-vous et relevez la tête, car votre délivrance est proche 

    Face aux angoisses écologiques qui nous hantent : 
    Redressez-vous et relevez la tête, car votre délivrance est proche

    Face aux divisions sociales qui pèsent sur notre monde : 
    Redressez-vous et relevez la tête, car votre délivrance est proche

    Face aux conflits entre les peuples, entre les générations : 
    Redressez-vous et relevez la tête, car votre délivrance est proche

    Face aux inquiétudes sur un monde de plus en plus technique et mercantile : 
    Redressez-vous et relevez la tête, car votre délivrance est proche

    Face à l’indifférence face à la foi, face au rétrécissement de nos communautés:
    Redressez-vous et relevez la tête, car votre délivrance est proche

    Face à notre foi qui s’assoupit et tombe dans l’habitude : 
    Redressez-vous et relevez la tête, car votre délivrance est proche

    L'anniversaire de l'attentat de Strasbourg ne doit pas nous laisser indifférents. Que ce souvenir habite nos coeurs, non pas pour entretenir notre tristesse ou notre défaitisme, mais pour que ce souvenir du Mal nous permette de relever la tête. Chaque génération peut se redresser avec courage face au mal, pour ne pas le considérer avec fatalisme et panique comme la réalité dernière. Car l'évangile nos rappele que derrière le mal vient toujours la délivrance, le Royaume du Seigneur qui me pousse à être artisan de paix, à agir pour la justice aujourd’hui.

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    Jean-Philippe Lepelletier

  • "Avant" programmation ou "Avent" sur le qui vive #CalendrierAvent 10

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    Aujourd'hui, Joël Dahan, dans Pasteur du dimanche, revient sur la double orthographe du temps de préparation de Noël.

    Bonne découverte !

     

    Cette semaine dans le consistoire :

    Mercredi 11 décembre

    2ème Méditation de l’Avent

    19h-19h30, Foyer Protestant de Ste Marie aux Mines

     

    Jeudi 12 décembre

    Soirée Bible, bredele & fingerfood

    19h, Espace Martin Bucer, Sélestat

     

    Jeudi 12 décembre

    3ème halte de l’Avent avec cithare, prières et chants

    19h-19h30, chœur de l’église protestante de Muttersholtz

  • Avent à Beyrouth #CalendrierAvent 09

    Instants beyrouthis magnifiés

    La fragilité et l’innocence du monde dans le regard d’un enfant.

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    Un sourire comme un rayon de soleil vient illuminer le quotidien d’une existence simple.

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    Au soir de la vie, la bienveillance et la sérénité révèlent l’humanité et la grandeur d’âme.

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    Trois images extraites du brouhaha du monde, sur des lieux féconds marqués par l’Histoire - et Dieu sait si le Liban a connu des épisodes dont les brûlures sont toujours vives -, sont autant d’instants magnifiés. Elles ouvrent notre esprit à l’indicible. Notre imaginaire se met en mouvement et aboutit à la transfiguration du quotidien par le prisme - n’ayons pas peur des mots - de la poésie.

    L’essentiel n’est pas dans le déplacement mais dans notre capacité à appréhender ce qui nous entoure.

    Sachons être sens ouverts pour accueillir l’inattendu. Voir, écouter, sentir, éprouver... autant de sens dont le bon exercice constitue un art de vivre.

    Hommage à la vie, hommage à l’invisible qui comble les interstices de nos existences. Merveilleux hymne à l’amour de la vie, à la Joie qui telle le levain est capable de mettre nos âmes en fête même au plus profond des peines et des doutes.

    Hommage à la Création, à la Providence qui telles les paroles d’Evangile nous invite à nous élever, à aller vers notre humanité, à nous ouvrir à autrui, à louer le Créateur.

    Jean-Paul Ehrismann (photos : Albert Huber)

    Règle d'or

    Hier, 2ème dimanche de l'Avent, nous avons médité à Sélestat avec les chrétiens du Liban sur la Règle d'or (Matthieu 7,12) : Faites pour les autres tout ce que vous vous voulez ce qu'ils fassent pour vous.

    Nous avons lu des extraits du numéro remarquable du Levant 2019 où nous entendons des témoignages d'une vie de foi dans le contexte multireligieux du Liban et de l'entraide envers les nombreux réfugiés syriens. Vous pouvez retrouvez ce numéro ici : http://www.aco-fr.org/Dossiers/Levant2019.pdf

    Appel d'urgence : la collecte du jour a été destinée à l'appel d'urgence du synode protestant arabe libanais pour soutenir son travail auprès des réfugiés syriens. Il possible de retrouver cet appel avec explications détaillées et les coordonnées bancaires de l'Action Chrétienne en Orient ici : ACO APPEL URGENCE SYRIE

    Jürgen Grauling

  • Confession de foi de l'Attente #CalendrierAvent08

    Seigneur, Tu m’as toujours donné le pain du lendemain,
    et bien que pauvre, aujourd’hui je crois.

    Seigneur, Tu m’as toujours donné la force du lendemain,
    et bien que faible, aujourd’hui je crois.

    Seigneur, Tu m’as toujours donné la paix du lendemain,
    et bien qu’angoissé, aujourd’hui je crois.

    Seigneur, Tu m’as toujours gardé dans l’épreuve,
    et bien qu’éprouvé, aujourd’hui je crois.

    Seigneur, Tu m’as toujours tracé la route du lendemain,
    et bien qu’elle soit cachée, aujourd’hui je crois.

    Seigneur, Tu as toujours éclairé mes ténèbres,
    et bien que sans lumière, aujourd’hui je crois.

    Seigneur, Tu m’as toujours parlé quand l’heure était propice,
    et malgré ton silence, aujourd’hui je crois.

    Seigneur, Tu as toujours été l’ami fidèle,
    et malgré ceux qui trahissent, aujourd’hui je crois.

    Seigneur, Tu as toujours accompli tes promesses,
    et malgré ceux qui doutent, aujourd’hui je crois.

    Seigneur, Tu m'as toujours traité avec patience, 
    et malgré mon empressement, aujourd'hui je crois

    Seigneur, Tu t’es toujours fait proche de moi
    et malgré l’attente, aujourd’hui, je crois.

    (inspiré par la confession de foi de Pomeyrols)

    Jean-Philippe Lepelletier

  • L'annonciation en image #CalendrierAvent07

    Annonciation Henry Ossawa Tanner

    L'annonciation, Henry Ossawa Tanner (1859-1937), 1898

    Voilà comment le peinte afro-américain Henry Ossawa Tanner représente l'annonciation de l'ange Gabriel à Marie.

    Fils de pasteur, ce dernier aimait mettre en image des récits bibliques, insistant sur l'expérience religieuse d'un événement. Ici, il dépeint cette expérience de l'annonciation avec des couleurs très marquées, avec un accent sur la lumière de l'ange qui irradie la pièce entière. Mais le plus fort reste le regard de Marie : celui d'une jeune fille impressionnée, remplie d'appréhension face à l'annonce en cours. 

    N'est-elle pas finalement chacun d'entre nous, lorsque nous faisons l'expérience fugitive d'être saisis par cette Parole qui nous dépasse ?

    "Je suis la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole." (Luc 1.38)

    Jean-Philippe Lepelletier

  • Le roi des forêts se meurt #CalendrierAvent 06

    Pour un peu, vous n'en auriez pas eu !

    De ces belles couronnes tressées, en sapin ou épicéa, qu'une joyeuse équipe fabrique chaque année, avant la vente de l'Avent.

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    C'est que les branches vertes se font rares et on a beau chanter "Mon beau sapin", bientôt, il ne sera peut-être plus le roi de nos forêts vosgiennes !

    Triste réalité qui témoigne du changement climatique. Lorsque nos bénévoles, comme tous les ans, ont voulu chercher des branchages dans les bois, sur indication et avec la permission du garde forestier, celui-ci a dit : "Impossible. Cette année, nous n'avons procédé à aucune coupe d'arbres verts. Nous avons tellements d'épicéas morts de la sècheresse et de l'attaque de scolites des deux dernières années qu'il nous faut d'abord débiter tout ça !"

    Eh oui, les randonneurs occasionnels ont bien remarqué ces arbres bruns en plein été.

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    Nos couronnes risquent bien les prochaines années se faire de houx, de thuya ou de lierre, si ça continue.

    Cette année, un horticulteur paroissien nous a dépannés (grand merci !), avec des branchages même plus beaux que d'habitude.

    La persistance du vert sapin nous symbolisait l'éternité, mais l'éternité parfois disparaît dans nos vies, par une trop grande habitude, par lâcheté ou par lassitude aussi.

    Et il faut alors qu'elle fasse à nouveau irruption, de manière étonnante. Qu'elle suscite à nouveau l'attente et l'espérance...

    Un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton jaillira de ses racines. Sur lui reposera l’Esprit du Seigneur : esprit de sagesse et de discernement. Il ne jugera pas sur l’apparence ; il jugera les petits avec justice. Sa parole, comme un bâton frappera le pays ; il fera mourir le méchant. Le loup habitera avec l’agneau ; le veau et le lionceau mangeront ensemble, un petit garçon les conduira… La vache et l’ourse dormiront dans la même étable. Le lion et le bœuf partageront leur mangeoire. Le bébé jouera avec un serpent. (…) Ce jour-là, la racine de Jessé, père de David, sera dressée comme un étendard pour les peuples, les nations la chercheront et la gloire sera sa demeure. Esaïe 11, 1ss.

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    Jürgen Grauling

     

  • Jonas, proph' gréviste #CalendrierAvent05

    #CalendrierAvent est allé à la rencontre des grévistes. Témoignage de Jonas, proph' désabusé.

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    "Moi à Ninive ? Que nenni, ouais !"

    En tant que proph's, on n'est plus considérés.

    On bafoue notre autorité.

    La formation se réduit à peau de chagrin,

    puis on est envoyés au turbin !

    Moi, le big boss a voulu me muter au pire endroit,

    à Ninive, où les racailles sont rois.

    Alors, j'ai démissionné, j'ai dit non!

    Mais le patron avait le bras plus long !

    "La hiérarchie nous envoie au boulot, mais bafoue notre autorité!"

    Après trois jours à pleurer comme une baleine,

    j'ai pris mon poste avec grand' peine.

    Le public a la réputation d'être coriace

    mais avec autoritarisme et menaces

    ... ça passe ... même mieux que prévu :

    ils sont tous devenus doux comme Jésus.

    Mais la punition était ma promesse !

    J'attends donc tranquille qu'on leur botte les fesses !

    Mais que fait alors ma hiérarchie ?

    Elle décrète une amnistie !

    "Droit au retrait"

    De quoi ai-je l'air, maintenant ?

    Ma parole ne vaut plus que néant !

    Moi, je n'y retourne plus.

    Je ne vais plus jamais au jus !

    Heureusement, dans ma déprim',

    j'ai eu une plante verte en prime.

    Mais si, demain, on me l'enlève :

    je reconduirai ma grève !

     

    (Jürgen Grauling)

    Jonas est décrit dans la Bible comme un prophète particulièrement recalcitrant. Il n'hésite pas à désobéir à l'appel divin et à se révolter, lorsque Dieu ne met pas à exécution les menaces que Jonas a proférées en son nom. La pédagogie divine doit alors déployer des trésors d'imagination pour ramener à la raison ou plutôt à la miséricorde, non seulement les Ninivites, mais aussi et d'abord son envoyé... Il est frappant combien Jonas (comme nous-mêmes souvent) est enfermé dans son aveuglement égocentrique, sans aucune sensibilité pour les enjeux de son entourage et encore moins politiques. A relire dans la Bible : Jonas (4 petits chapitres)

    Ceci n'est pas un message politique, à peine un clin d'oeil à l'actualité. La journée de grève nationale en cours exprime les inquiétudes des assurés sociaux quant à l'avenir de leurs droits de retraite. Si beaucoup aperçoivent la nécessité d'une réforme, les modalités d'une réorganisation "juste" sont en jeu. Que la sagesse inspire les particuliers comme les responsables politiques et syndicaux !

     

     

  • Enfants de Westhoffen #CalendrierAvent04

    Parfois, l'actualité déborde sur notre quotidien, bouleverse, dérange. Hier j'ai été choqué et attristé de voir qu'encore une fois, dans notre région, 107 tombes ont été profanées dans un cimetière juif. Les actes gratuits de haine ne prennent pas de pause, même pendant la période de l'Avent. Qu'importe : rien ne nous empêchera de continuer de puiser notre source à l'eau de la vie, qui renouvelle en nos coeurs notre détermination à choisir la justice en toute circonstance, à refuser toute forme de haine. 

    Pour aujourd'hui, nous vous laissons avec ce magnifique texte de la rabbin Delphine Horvilleur, édifiant et parlant : 

    Je suis enfant de Westhoffen, même si je n’y ai jamais mis les pieds. 
    Je suis enfant de Westhoffen où poussent de célèbres cerisiers, même si je ne les ai jamais vu fleurir.

    Je sais qu’ils sont plantés là, précisément où s’enracinent les traces de ma famille, sur cette terre où a joué et ri mon grand-père, celle où son propre grand-père, instituteur du village, emmenait rire et jouer ses élèves. 

    Sur cette terre étonnamment fertile, ont poussé bien des branches glorieuses de l’histoire de France, sur ce terreau commun des Léon Blum, Robert Debré, Karl Marx, Ernest Guggenheim, Laurent Schwartz et tant d’autres... Leurs racines passent par là : tous « enfants » de Westhoffen comme je le suis. 

    Et les cerisiers, même déracinés et plantés ailleurs, donnent des fruits qui ont une étrange mémoire, le goût d’une reconnaissance envers la terre qui les a abrités.
    Dire que de sinistres idiots s’imaginent que l’on peut arracher ces arbres dans les cimetières, ou couper des racines en profanant des tombes!
    Personne ne leur a dit que les cerises se conservent? Ne savent-ils pas qu’elles se gardent éternellement... à condition de les mettre dans de « l’eau de vie »? Pas dans l’alcool! Dans l’eau de vieS, dans le flux de celles et ceux qui choisissent la vie, qui l’honorent et la respectent. Une eau vive que ces odieux profanateurs n’ont aucune chance de goûter un jour.

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    (c) Photo : Flickr Chris¨^_^ (cimetière israélite Nice)

     

    JPL

  • Lever la brume #CalendrierAvent03

    Lorsque je me réveille tôt le matin dans ma belle vallée de Ste-Marie-aux-Mines, régulièrement, je suis émerveillé par l'épais brouillard qui m'environne. Les particules d'eau envahissent l'air au point qu'on ne parvienne plus à y voir grand chose à la ronde. On en oublierait presque l'existence des montagnes autour de nous tellement tout est opaque. Certains jours d'hiver, les matins sombres de grand brouillard, même le lampadaire en face du presbytère se transforme en halo de lumière vague au bout d'une petite tige qu'on distingue à peine.

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    Cette brume provoque un sentiment mêlé d'admiration et de crainte. D'un côté, je fais partie des admirateurs du brouillard. Il y a un certain romantisme qui se dégage de cette ambiance, qui m'évoque le tableau de Caspar David Friedrich où un voyageur au sommet d'un rocher contemple un paysage brumeux. C'est un sentiment d'émerveillement face au mystère de la nature, à sa beauté qui nous dépasse. En même temps, cet engouement fait également place à une forme d'inquiétude. Il est de notoriété publique qu'il ne fait pas bon de prendre la route lorsque la visibilité est mauvaise, peu importe la qualité de vos feux de brouillard. Sans parler du fait que cette brume qui nous prive du Soleil peut progressivement devenir un peu plombante pour le moral. 

    Ce matin, comme à son habitude, la brume était là sur la vallée, plutôt légère en ce troisième jour de l'Avent. 

    Et aujourd'hui, elle me parle particulièrement face à la période de nous vivons. Voilà maintenant plusieurs années que la brume inquiétante a envahi nos vies. Dans la société civile, dans l'Eglise, parfois même dans notre vie personnelle, nous avons du mal à distinguer l'horizon. Il faut bien avancer, bien sûr. Mais tout paraît opaque, flou, et on ne sait pas trop vers où on va, quand bien même on aurait une idée de la destination. On tâtonne, on marche doucement, on essaye de naviguer tant bien que mal, à vue. L'inquiétude gagne, et avec elle un certain manque de confiance en cet avenir qui paraît si obscur, si embrumé... 

    Mais voilà que la période de l'Avent nous rappelle qu'au-delà à cette brume, qu'il y a un souffle, une vie, une lumière. L'horizon de l'Avent nous place face à la perspective d'une venue, celle d'un enfant, celle d'un Sauveur. Laisser vivre cette attente en moi, n'est-ce pas aussi laisser grandir en moi une espérance qui lève le brouillard pour laisser place à la confiance de l'évangile ?

    "Lève-toi, brille : ta lumière arrive, la gloire du Seigneur se lève sur toi. Certes, les ténèbres couvrent la terre et une obscurité épaisse recouvre les peuples ; mais sur toi le Seigneur se lève, sur toi sa gloire apparaît." (Esaïe 60.1-2)

    Jean-Philippe Lepelletier

  • Prière acrostiche

    #CalendrierAvent02

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    Jürgen Grauling

  • Mobilisation générale #CalendrierAvent01

    Ouvrez les portes de vos coeurs !

    "Macht hoch die Tür!" Ouvrez les portes du saint lieu ! Ce chant traditionnel résonne aujourd'hui dans de nombreuses églises protestantes, en accompagnant le récit de l'entrée de Jésus à Jérusalem (Matthieu 21, 1-11) et le verset de la semaine : "Voici ton roi. Il est juste et victorieux!" (Zacharie 9, 9)

    C'est le cri du héraut, du messager qui précède l'arrivée du roi afin que les manants sur le chemin se préparent et fassent de la place devant lui.

    C'est le coup de publicité à grand renfort pour faire connaître un nouveau produit de consommation ou un événement commercial, comme nous avons pu le vivre ces derniers jours. Impossible d'échapper au tapage autour du Black Friday, ces jours-ci.

    Il y a les publicités trompeuses et les mobilisations générales justes qui doivent faire appel aux mêmes moyens, avec souvent moins de moyens (financiers). Comme la collecte nationale de la Banque Alimentaire, ce week-end, pour venir en aide à ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts.

    Bien malin celui qui arrive à distinguer l'une de l'autre. Bien maline celle qui arrive à s'en sortir dans le brouhaha médiatique, tant les annonces sont multiples. Combien d'associations caritatives plus ou moins sérieuses font leurs appels de dons à la période des fêtes ? Avec un effort publicitaire démesuré. Mais c'est qu'il faut arriver à exister dans ce "marché" humanitaire. Un conseil : pour donner, cherchez le sérieux et l'humilité. Laissez de côté ce qui est tape-à-l'oeil.

    Le Christ qui va naître est aussi obligé de faire appel aux moyens du monde pour se faire connaître. Il en emprunte les codes (le héraut qui précède le cortège en criant "Préparez-vous!", le triomphe des puissants) mais en les détournant. On vous annonce un grand roi avec son armure sur un destrier ? Voici un pèlerin sur une ânesse. Vous cherchez à aperevoir un empereur ? Voici un être humain qui s'abaisse pour pour gagner les coeurs par le service de la paix, et non par la puissance.

    Cela a tout d'une publicité mensongère. Pourtant, le propos est on ne peut plus sérieux et son porteur d'une humilité sincère !

    De quoi être intrigué... pour se laisser transformer intérieurement ? De quoi être déconcerté... pour que nos coeurs soient de concert ?

    Bon premier dimanche de l'Avent, bonne route vers Noël !

    Jürgen Grauling

     

  • Epiphanie 2018

    Une nouvelle fois, la paroisse a invité ses "jeunes depuis un peu plus longtemps" (expression employée par Axel dans la prédication française) à la fête de l'Epiphanie.

    Culte bilingue alsacien-français, réhaussé par les Gilets Rouges qui accompagné les cantiques de leurs cuivres. Repas majestueux (bouchées à la Reine, galette des Rois), après-midi récréative et joyeuse, comme vous pouvez vous en rendre compte en cliquant sur l'image (lien vers le film de la journée) :

    Img 5491

  • Le petit rien qui change tout

    « La Parole était la vraie lumière, celle qui éclaire tout humain. Elle venait dans le monde. […] Mais le monde ne l’a jamais connue. Elle est venue chez elle, et les siens ne l’ont pas accueillie ; mais à tous ceux qui l’ont reçue, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. »

    Evangile de Jean 1 , 9-12a

    Jésus ne naît pas de façon éclatante, mais au fond d’une étable d’un obscur trou perdu de Judée, dans l’indifférence générale. Particulièrement dans la version qu’en donne l’évangile de Luc. Il y a bien sûr quelques bergers, dont la présence suffit à attester que cette naissance n’est pas banale, mais à part eux… le reste du monde se contrefiche de cet enfant qui vient au monde comme tant d’autres. Jésus ne vient pas comme un grand phare qui impose sa lumière, mais comme une petite étincelle dans la nuit noire. Pourtant, cette étincelle suffit à mettre le feu aux poudres, à changer radicalement la face du monde, même si celui-ci l’ignore.

     

    Crechenuit

    Et aujourd’hui, au milieu de l’agitation commerciale et évènementielle de Noël, qui se soucie encore de la naissance de Jésus ? Aujourd’hui encore elle passe inaperçue. Ça ne l’empêche pas de venir à nous comme une étincelle dans notre nuit, et cette petite étincelle, lorsqu’on lui fait une place, peut venir irradier et illuminer notre existence entière. Elle peut venir donner à chacun de nos instants de vie, nos échanges, nos gestes, nos regards, une autre intensité, une autre dimension, celle de cet amour qui fait de nous des enfants de Dieu.

    Etincelle

     

    Les deux illustrations ont été réalisées par Léa Wanner, qui a fait son stage de 3ème à la paroisse. La première représente la crèche, petite étincelle au milieu de la nuit. La seconde représente, par cette spirale rouge (couleur de l’Esprit), comment ce petit rien peut venir irradier la vie entière et tout changer. 

     A tous Un très joyeux Noël !!!!!!

    Axel Imhof       

  • Une nuit pour nous mettre debout

     Une nuit pour nous mettre debout !


    Avent : temps de l’attente ardente, de préparation et de réflexion.
    Je sais : c’est la théorie. En pratique, c’est plutôt une période très animée où on a du mal à reprendre haleine... Alors, l’hiver qui suivra sera peut-être plus adapté au calme et propice à un regard intérieur ? En tout cas, je nous le souhaite. Après des festivités grandioses (mais poussives) pour les 500 ans de la Réforme, nous avons besoin de méditer sur notre vocation à être chrétiens dans un monde en profonde mutation. Que signifie l’apparition du Christ (Noël) pour moi, pour toi, pour nos contemporains ? En quoi est-il « Jésus », c’est-à-dire « Dieu sauve » ? En quoi moi, toi, nos contemporains avons-nous besoin d’être « sauvés », secourus, secoués, remis debout, rétablis dans notre dignité ? Comment nous,
    église, croyants lambda, pouvons-nous contribuer, même modestement, à cette remise debout ? Reconnaître notre besoin de Soffle d’abord, puis prier qu’Il nous (ré-)anime, en profondeur ! Je vous souhaite une Nativité bénie, une Nuit hivernale sainte qui remette debout,


    J. Grauling

     

    (cliquez sur l’image)

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  • Parole aux enfants

    (Calendrier de l'Avent du 23 décembre)

    Job, le p'tit berger

     

     Dimanche dernier, lors du culte, les enfants des Buceroles ont proposé leur saynète de l'année : Job, le p'tit berger (d'après un conte de Nadine Mignot).

    P'tit Job, averti que Jésus est né à Bethléem, ne veut pas arriver les mains vides à la crèche. Aussi fabrique-t-il des petits cadeaux. Sur le chemin, il fait des rencontres.

    Dans quel état arrivera-t-il devant Jésus ?

    Pour le découvrir, regardez le petit film de la saynète (cliquez sur l'image). Merci pour l'engagement tout au long de l'année des moniteurs et monitrices, merci aux enfants pour leur persévérance. Vous aimeriez vous engager comme monitrice ou moniteur, parlez-en au pasteur !

    Buceroles122017

    Petit Job était déjà l'histoire du 24 décembre 2015. A l'occasion, nous avions fait un diaporama avec les figurines de la crèche de Christa Clerc.

    Pour le redécouvrir : Petitjobnoel2015redim 4petitjobnoel2015redim-4.ppsx (5.5 Mo)

    Petitjob

    Bien à vous,

    Jürgen Grauling

    Pour voir tous les billets du calendrier de l'Avent : www.martinbucer.org/blog

     

    Pour célébrer ensemble la joie de Noël, nous vous proposons :  

     

    -Un Culte Petits Petons

    Pour les tous petits (1-6ans), le samedi 23 décembre à 17h15 à l'Espace Martin Bucer

     

    -Une veillée de Noël pour petits et grands

    le dimanche 24 décembre à 18h à l'église protestante

     

    -Un culte de Noël

    Le lundi 25 décembre à 10h15 à l'église protestante

  • Paroles d'un berger - 22ème case du calendrier

    Paroles d’un berger

     

    Ainsi s’accomplit ta gloire

    - Gloire dans les lieux très hauts –

    Au moment qu’elle vient choir

    Sur la paille des troupeaux,

     

    Et que, te donnant à voir,

    Nous ne vîmes, ô Très Haut,

    Dans l’étable la plus noire,

    Rien qu’un enfant sans berceau

     

    Couché sur un peu de paille

    Emmailloté, pris aux mailles

    Où nous enserre le sort…

     

    Ha ! si basse ta grandeur,

    Qu’aux battement de mon cœur,

    Ta vie épousait ma mort !

    décembre | 2014 | *Messages-Prophéties-Par les Saints et ...

    Tiré du livre «  A haute vox : poèmes poétique au rythme des fêtes pour la prière … »

     

    Proposé par Léa Wanner et Axel Imhof

  • "Naissance à Béthléem" d'Arcabas - 21ème case du calendrier

    Aujourd'hui pour cette 21ème case, je vous propose un tableau:

    Arcabas

    Ce tableau est une huile sur toile de Jean-Marie Pirot, internationalement connu sous le nom d'Arcabas.

    Cette peinture a pour titre "Naissance à Bethléem".

    J'ai beaucoup aimé cette image car elle sort de l'ordinaire par ses belles couleures vive, sa représentation de l'ange en oiseau et de Joseph représenté tout en rouge protégeant le feu de l'Esprit.

    C'est également original de retrouver Marie endormie avec l'enfant dans ses bras.

    Cette toile fait partie d'une des onze toiles formant une fresque déroulant le récit de l'enfance de Jésus.

    Proposé par Léa Wanner, stagiaire à la paroisse protestante de Sélestat.

  • Quand l'église protestante devient studio d'enregistrement - 20ème case du calendrier

    Une case qui ne manque pas d'air ni de bons tuyaux, avec la pièce de Noël "Joseph est bien marié" de Claude Balbastre, dénichée et interprétée par Julie Fischbach sur l'orgue de Sélestat !

    Pour l'écouter, cliquez ici

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    Les paroles de la pièce :

    |: Joseph est bien marié à la fille de Jessé. :|
    C'était chose bien nouvelle D'être mère et pucelle.
    Dieu y avait opéré: Joseph est bien marié.

    2. |: Et quand ce fut au premier Que Dieu voulut nous sauver :|
    Il fit en terre descendre Son seul fils Jésus pour prendre
    En Marie humanité: Joseph est bien marié.

    3. |: Quand Joseph eut aperçu Que la femme avait conçu :|
    Il ne s'en contenta mie, Fâché fut contre Marie,
    Et se voulut en aller: Joseph est bien marié.

    4. |: Mais l'ange si lui a dit: Joseph n'en aie point dépit, :|
    Ta sainte femme Marie Est grosse du fruit de vie.
    Elle a conçu sans péché: Joseph est bien marié.

    5. |: Les anges y sont venus Voir le Rédempteur Jésus. :|
    De très belle compagnie, Puis à haute voix jolie
    Gloria ils ont chanté: Joseph est bien marié.

    6. |: Or prions dévôtement De bon coeur et humblement. :|
    Que paix, joie et bonne vie Impêtre Dame Marie
    A notre nécessité: Joseph est bien marié.

     

    Merci Julie ! Et un coucou à tous les autres organistes du consistoire, Christa, Christophe, Vincent, Sophie, Grégoire, Sarah, Gisela !! Merci d'apporter du souffle à nos cultes !!  

     

    Axel Imhof

  • Une rose a fleuri

    (Calendrier de l'Avent du 19 décembre)

    D'un arbre séculaire
    Du vieux tronc d'Isaï,
    Durant l'hiver austère
    Un frais rameau jaillit;
    Et sur le sol durci,
    Dans la nuit de la terre
    Une rose a fleuri.

    Flickrrosejoshrendell

    (photo : © Josh Rendell, Flickr Creative commons) (Lien sur la photo : Es ist ein Ros entsprungen, cliquez)

    Effeuillage de fleur :

    Dieu vous aime

    pas du tout

    un peu

    beaucoup

    à la folie

    sans commune mesure

    avec passion

    à en tomber par terre

    à en mourir

    à vous donner le sourire

    à vous mettre debout

    à vous donner tout !

     

    J. Grauling

     

    1 Puis un rameau sortira du tronc d'Isaï, Et un rejeton naîtra de ses racines. 2 L'Esprit de l'Eternel reposera sur lui: Esprit de sagesse et d'intelligence, Esprit de conseil et de force, Esprit de connaissance et de crainte de l'Eternel. 3 Il respirera la crainte de l'Eternel; Il ne jugera point sur l'apparence, Il ne prononcera point sur un ouï-dire. 4 Mais il jugera les pauvres avec équité, Et il prononcera avec droiture sur les malheureux de la terre; Il frappera la terre de sa parole comme d'une verge, Et du souffle de ses lèvres il fera mourir le méchant. 5 La justice sera la ceinture de ses flancs, Et la fidélité la ceinture de ses reins.

    6 Le loup habitera avec l'agneau, Et la panthère se couchera avec le chevreau; Le veau, le lionceau, et le bétail qu'on engraisse, seront ensemble, Et un petit enfant les conduira. 7 La vache et l'ourse auront un même pâturage, Leurs petits un même gîte; Et le lion, comme le boeuf, mangera de la paille. 8 Le nourrisson s'ébattra sur l'antre de la vipère, Et l'enfant sevré mettra sa main dans la caverne du basilic. 9 Il ne se fera ni tort ni dommage Sur toute ma montagne sainte; Car la terre sera remplie de la connaissance de l'Eternel, Comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent.
    10 En ce jour, le rejeton d'Isaï Sera là comme une bannière pour les peuples; Les nations se tourneront vers lui, Et la gloire sera sa demeure.

     Esaïe 11 (Louis Segond)

  • Du raffinage au raffinement

    (Calendrier de l'Avent du 18 décembre)

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    (photo : © Theo Crazzolara, Flickr Creative commons)

    Je sens que je vais me faire mal voir...

    Je risque de me mettre énormément de gens à dos : les Marthes qui font des bredle, les gens qui adorent le chocolat, les betteraviers et une ville toute entière dans le voisinage avec sa fabrique éponyme : Erstein.

    Eh oui, il y a trois jours, j'ai décidé d'arrêter le sucre.

    Ça m'est venu comme ça, après avoir vu un reportage où il était question de rats cocaïnomanes qui, mis devant le choix entre injection de drogue et distribution eau sucrée, optent pour cette dernière à 80%. De l'augmentation constante de consommation de sucre, de 0,8 kg par an et par personne en 1800 à 35 kg aujourd'hui.

    Quand je dis sucre, entendez : le sucre raffiné. Or, on en trouve partout. Lors d’une "petite" fringale, il m'arrivait d'avaler une tablette de chocolat entière ? Bim, 55 g de sucre, soit plus que la dose journalière maximale conseillée (25-50 g) en 5 minutes. Bon, quand on mange des pâtisseries, on s'attend à manger du sucre, mais achetez des soupes en brique et des plats salés déjà préparés : il y a du sucre ajouté partout...

    Stop ! Qu'est-ce qui te prend de parler de ça, c'est un calendrier de l'Avent ?!

    Vous avez raison : loin de moi l'idée de vous culpabiliser, encore moins à l'approche des papillotes et des bûches de Noël. C'est sûr que je ferai, moi aussi, des exceptions à mon régime.

    J'aimerais simplement vous adresser une invitation à retrouver le goût de la complexité ! Du raffinement en lieu et place du raffinage.

    Le raffinage - paradigme de notre existence moderne

    Le raffinage est un procédé industriel qui permet d'extraire un principe actif d'un produit brut, comme le sucre de la betterave ou de la canne.

    Ensuite, nous l'ajoutons comme ingrédient au besoin ou à l'envi à nos préparations, sans nous embêter avec les fibres et les "déchets".

    Le plaisir du moëlleux, sans désagrément, en quelque sorte.

    Pratique ! Tellement que nous pratiquons cela, de plus en plus.

    Nous avons inventé les rapports sexuels sans relation et - presque - sans sentiment.

    L'activité physique, pure, sans autre but que de "nous dépenser".

    Les achats sans avoir à parler à l'épicière ou à la caissière, même au clic sans avoir à nous déplacer.

    Je suis sûr que vous arriverez vous-mêmes à allonger la liste...

    Esclaves de nos circuits de récompense dans le cerveau, voilà ce que nous risquons de devenir. Comme ces rats de laboratoire qui n'arrivent plus à se passer de leur soda.

    Une existence sans désagrément ? Peut-être. Mais au risque d'une vie qui finit par manquer de saveur.

    Pour votre santé, mangez cinq fruits et légumes.

    Pour votre santé spirituelle,

    variez les plaisirs,

    ne dédaignez pas les fibres,

    cultivez le terroir,

    le raffinement dans vos relations avec autrui (petit a ou grand A).

     

    Bonne route sur cette dernière ligne (droite, courbe ?) qui nous mène vers Noël.

     

    J. Grauling

     

    Le royaume des cieux est encore semblable à un trésor caché dans un champ. L'homme qui l'a trouvé le cache; et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il a, et achète ce champ.

     

    Matthieu 13, 44 (Louis Segond)

  • Il a marché sur la terre - 17ème case du calendrier

    Pour continuer dans la ligne de la case précédente proposée par Jürgen, voici une vidéo sur l'incarnation. Dieu qui prend chair, c'est quelque chose qui n'a pas fini de nous étonner. Alors j'ai choisi une façon plutôt étonnante d'en parler: avec mes pieds !

    cliquez pour vous laisser surprendre :

     

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  • Dieu entre dans la vieille carne de l'humanité

    (Calendrier de l'Avent du 16 décembre)

     

    ... La lumière brille dans l'obscurité, mais l'obscurité ne l'a pas reçu... Et la Parole devint chair et vécut parmi nous, plein de grâce et de vérité. Jean 1. 1-18

     

    J'aimerais bien...

    J'aimerais bien vous offrir des petits présents bien ficelés, comme dans les calendriers de l'Avent que vous trouvez dans les commerces,

    genre petit chocolat qui fond, moëlleux, sur la langue et glisse dans le gosier.

    Oui, j'aimerais bien vous offrir ce petit moment plaisir, petit clin d'oeil sympathique et sans conséquence.

    Le genre conte de saison avec des sapins blancs et des bonhommes de neige, un gentil grand-père rouge qui crie Ho ho ho.

    Nous avons fait de Noël cette fête où nous nous donnons le droit de retomber en enfance, de rêver d'un monde d'innocence où nos rêves restent intactes.

    C'est la fête du paradis perdu qui a donc forcément un petit goût de nostalgie.

    Je comprends qu'on veuille s'offrir cette parenthèse de fin d'année dans un monde souvent stressant...

    Sauf que voilà...

    Nous risquons de réduire la Bonne nouvelle de Noël à une fadaise qui ne dupe que les enfants et les niais.

    Or, la fête que nous préparons est la fête de l'incarnation, donc tout le contraire du monde douillet et sans aspérités.

    Incarnation :

    Dieu entre dans la vieille carne de l'humanité et en adopte toutes les douceurs mais aussi toutes les dures misères.

    Au milieu de l'obscurité, il fait briller la lumière.

    Noël est donc la fête de la complexité.

    Elle nous chante l'innoncence ET la fragilité,

    nous dépeint une naissance ET un tyran menaçant,

    des langes ET des conditions miséreuses,

    l'arrivée d'un Sauveur ET les obstacles qui se dressent devant lui,

    ces obstacles qui seront vaincues ET le prix fort qu'il faudra payer pour cela.

    Noël n'est donc pas la fête de la nostalgie mais celle de l'espérance,

    pas celle du paradis perdu mais du "royaume", du monde nouveau à venir,

    et pourtant déjà commencé.

    Pour finir, tout de même un petit bonbon qui chante la beauté ET la fragilité :

    Et incarnatus est, de Mozart interprêté par Natalie Dessay :

     

    J. Grauling

    Et incarnatus est

     

     

  • Maranatha - Seigneur, viens bientôt !

    (CalendrierAvent 15 décembre)

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    Il est des jours comme cela...

    où l’on n’en peut plus d’attendre,

    de s’entendre promettre : il vient !

    Mais qu’il soit là, déjà, maintenant,

    qu’attend-il ?

    S’il était là, mon frère ne serait pas mort (Marthe en Jean 11).

    Sous-entendu : Pourquoi est-il en retard ?

    Qu’il hâte ce jour où il essuiera toute larme,

    où la mort ne sera plus (Apocalypse 21).

    A la promesse : Avent, il vient !

    Je réponds : Qu’il arrive, le

    Seigneur, vraiment !

    Maranatha ! Seigneur, viens bientôt ! (Ap 22,6)

     

    Ah si le Ciel se déchirait, o Heiland, reiß die Himmel auf (Esaïe 63). (Lien vers YouTube https://youtu.be/8AWhXZgjWg8)

     

  • Des moments de partage : retour sur la marche des lumières - 14 ème case du calendrier

     

     

    Hier soir, nous avons vécu la douzième marche de la lumière. Pour ma part, c’est la deuxième fois que j’assiste à cet évènement interreligieux, et j’en reviens comme l’année dernière avec plein de belles images en tête, le souvenir de belles rencontres, et une espérance renouvelée.

    Ce qui me touche dans cette marche de la lumière, c’est qu’il ne s’agit pas seulement de se montrer ensemble, de faire de belles photos pour envoyer un signal de paix (ce qui serait déjà pas mal), mais qu’il s’agit bien de vivre quelque chose ensemble. Jürgen m’a laissé l’honneur de préparer la halte à l’église protestante cette année, et ce fut une grande joie de recevoir catholiques, juifs et musulmans dans cette église où j’ai été moi-même si bien accueilli. Dans chacune des autres communautés, j’ai cru percevoir cette même joie et cette fierté d’accueillir l’autre dans son lieu de culte, et ce désir de partager un trésor tiré de sa propre tradition. Du coup, je ne suis pas sorti de la synagogue, de l’église Ste Foi et de la mosquée avec l’impression d’avoir vu quelque chose, d’avoir été spectateur, mais bien d’avoir vécu un moment fraternel. Il est beau ensuite, en marchant dans les rues de Sélestat et en passant devant ces lieux de culte, de se dire que désormais ces lieux ne sont plus tout à fait inconnus. On les connait un tout petit peu, et on a eu l’occasion de rencontrer ceux qui les font vivre.      

    Un grand merci à tous ceux qui ont contribué à cette belle soirée, par leur engagement ou simplement par leur présence.

    Lumieres

     

    Voici le récit que nous avons lu avec Nicole à l’église protestante, et qui parle de l’ouverture que l’on peut trouver dans la prière :

    Imaginez, par une nuit de décembre, quelqu’un qui ne parvient pas à trouver le sommeil. Il se met en colère, parce qu’il a besoin d’énergie pour le lendemain, il a tant de choses à régler. Mais… ça lui fait du bien quand même, ce calme autour de lui, dans la nuit alors que tout le monde dort. Il n’a pas vécu un moment de solitude comme ça depuis longtemps. Le jour, il est tout le temps entrain de communiquer, d’interagir. Au travail, il reçoit une centaine de mail par jour. Il lui arrive de répondre à certains encore à 23h le soir. Quand il ne regarde pas ses mails, il parcourt le fil d’actualité de Facebook, simplement par peur de manquer quelque chose. Et il y a le flux des informations qui lui viennent de partout, où on lui parle de personnes qu’il ne connait pas et qui souffrent à l’autre bout du monde.

    Même quand il marche dans la rue, pas moyen d’être tranquille, il y a toujours quelqu’un pour l’embêter. Il y a par exemple ce guitariste qui joue et qui chante faux avec beaucoup de conviction qui lui fait perdre le fil de ses pensées. Et aujourd’hui, alors qu’il attendait son tour à la caisse d’un magasin pour acheter un cadeau, une vieille dame en déambulateur a commencé à lui raconter sa vie. Il a été obligé de faire semblant de l’écouter pendant dix minutes. Il est tout le temps en interaction, et pourtant il se sent souvent seul. Le pire, c’est qu’il ne lui reste plus assez de disponibilité d’esprit pour être avec ses proches.

    Il se met à prier. Ça lui arrive parfois pendant ses nuits d’insomnie. Il prie pour ces proches qu’il délaisse, pour que Dieu prenne soin d’eux et leur donne d’être patients avec lui. Et puis, dans sa lancée, il prie aussi pour cet ami dont il a appris récemment via Facebook que son chat était mort. Et pour ses collègues de travail qui sont aussi noyés de travail. Surtout pour l’une de ces collègues qui a été opérée hier. Tiens d’ailleurs, il faudra qu’il pense à lui écrire. Et aussi pour cette dame en déambulateur qu’il n’a pas su écouter pour de vrai. « Elle doit se sentir bien seule, elle aussi, se dit-il. Si je la recroise je lui ferais un coucou. » Et tant qu’on y est,  il a aussi une prière pour ce guitariste qui joue dans la rue. Qu’il ramasse assez de pièce pour se payer des cours de chants. Ou qu’il soit simplement content de lui-même, ça suffit.

    Son cœur commence à s’alléger. Sa prière le porte de plus en plus loin. A présent il prie pour la terre, la Création de Dieu, qui étouffe sous les pesticides, le plastique, et les gaz à effet de serre. Il prie pour tous ceux qui ont perdu un proche lors des attentats ces dernières années. Et pour toutes les personnes en deuil. Il prie pour ces gens qu’on a vendu comme esclaves en Lybie. « Je ne les connais pas, Seigneur, dit-il, et je ne peux pas imaginer à quoi ressemble leur vie, mais Toi tu les connait et tu les portes dans Ton amour. »

    Il prie pour ceux qui vivent dans la peur, particulièrement en ce moment les Israéliens et les Palestiniens.

    Plus sa prière avance, plus ses phrases sont espacées par des temps de silence. Il commence à parler moins, et à écouter davantage. Et dans le silence, quelque chose en lui s’ouvre toujours un peu plus. Il ne se sent plus seul à présent. Il se sent lié au monde entier. Aux 7 milliards d’êtres humains, qu’ils soient juifs, chrétiens, musulmans, athées, bouddhistes, hindouistes, Bahaï, ou d’autres confession dont il ignore même l’existence. Il se sent lié avec ceux qui partagent ses valeurs et ceux qui ne les partagent pas. Ce soir, tous ont une place dans sa prière.

    « Amen » dit-il enfin. C’est alors seulement qu’il réalise que ses mains se sont déliées pendant qu’il priait et qu’il a les bras grand ouverts.  

     

  • Prière du matin - 13 ème case du calendrier

    Prière du matin
    de François d'Assise

    Seigneur, dans le silence de ce jour naissant,
    Je viens Te demander la paix, la sagesse, la force.

    Je veux regarder aujourd’hui le monde avec des yeux tout remplis d’amour;
    Être patient, compréhensif, doux et sage;
    Voir au-delà des apparences tes enfants comme tu les vois toi-même,
    et ainsi ne voir que le bien en chacun.

    Ferme mes oreilles à toute calomnie;
    Garde ma langue de toute malveillance;

    Que seules les pensées qui bénissent
    Demeurent en mon esprit;

    Que je sois si bienveillant et si joyeux
    Que tous ceux qui m’approchent sentent Ta Présence.

    Revêts-moi de Ta Beauté, Seigneur,
    et qu’au long de ce jour je Te révèle.

    Amen

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    Ce soir, vous serez accueillis "A bras ouverts" pour la 12ème marche des lumières (départ à la synagogue, square Ehm, 18h30). Lors de notre halte à l'église protestante, il sera question de prière, et de comment la prière peut nous ouvrir le coeur, et peut nous relier au monde pour nous préparer à accueillir l'autre. Belle journée à tous,

    Axel Imhof

  • Marthe et Marie : quand Jésus "balance la porcherie"

    (#CalendrierAvent 12 décembre)

     

    Marthe prépare, Marie médite.

    Deux manières différentes pour accueillir la visite.

    Marie médite, Marthe prépare,

    mais celle-là a choisi la meilleure part. (Luc 10, 38-42, voir le calendrierAvent d'hier)

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    (Par Johannes Vermeer, Domaine public, commons.wikimedia)

     

    A peine cinq versets, une historiette de rien du tout.

    Deux phrases rapportées de la part de Jésus, et pourtant une révolution.

    « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses, mais une seule est nécessaire.

    Marie a choisi la meilleure part qui ne lui sera pas enlevée. »

     

    #balancetonporc ?*

    Jésus jette par-dessus bord la porcherie toute entière.

    J’exagère à peine.

    Naturellement, nous aurions tendance à comprendre Marthe, à lui donner raison, n’est-ce pas ?

    Si on invite, il faut bien servir (à) quelque chose. Si personne ne s’agite, pas d’invite et pas de visite !

    Certes, mais dans l’interpellation de Marthe, elle sous-entend beaucoup plus…

    La seule manière convenable pour elle de recevoir de la visite,

    la seule façon acceptable pour une femme de se distinguer,

    c’est de se mettre au service, pas de se mettre à l’écoute, pas de se mettre à hauteur d’yeux.

    A aucun moment même, elle n’envisage de concilier les devoirs de l’hospitalité avec la possible disponibilité auprès de ses invités.

     

    Marthe, sans qu’elle ne s’en rende compte, a intégré la « porcherie »,

    le patriarcalisme, ce système ancestral qui confine les femmes toujours dans des rôles subalternes et les assigne aux fourneaux et à la maternité, et dans le monde moderne à des objets de plaisir et de faire-valoir.

    Elle s’en fait même la garante.

    Si elle interpelle Jésus au sujet de Marie (pourquoi pas de Lazare, son frère, tiens!), ce n’est pas une simple question de jalousie.

    Elle suggère qu’une femme n’a pas sa place en disciple.

    Une femme, ça ne médite pas, ça ne philosophe pas, c’est réservé au monde des hommes.

     

    Jésus jette par-dessus bord la porcherie et a tendance à regarder les femmes à hauteur d’yeux.

    S’il reconnaît la peine que se donne Marthe, il donne raison à Marie.

    Il fait de Marie-Madeleine et des femmes venues à la tombe les premières apôtres.

    Il philosophe avec une femme étrangère et marginale (la samaritaine, Jean 4) sur la margelle d’un puits.

    Il renvoie une autre à une vie nouvelle où elle pourra exister sans être réduite à un objet de désir (« Va et ne pèche plus ! » Jean 8).

    Il ne s’offusque pas d’être touché par une femme estampillée par le système patriarcal comme « impure » mais loue sa grande foi (Luc 8, 40ss).

    Les veuves deviennent pour lui protagonistes de paraboles (Luc 15, 8ss et Luc 18, 1ss).

     

    Malgré tous les efforts des siècles à venir, les églises n’ont pas réussi à éradiquer de l’Evangile l’œuvre émancipatrice du Christ.

     

    J. Grauling

    Note

    * #balancetonporc et #metoo (« moi aussi »), étaient les mots d’ordre ou hashtags utilisés par les personnes qui souhaitaient dénoncer des agressions sexuelles, à la suite de l’affaire Harvey Weinstein, il y a quelques semaines. Le « porc » désigne l’agresseur, mais l’agression et le sexisme ne sont sans doute que la partie émergée de l’iceberg, de la « porcherie » qu’est le système patriarcal qui a la vie dure.

  • Marthe fait des bredle/S'Marthe bàckt Bredle - CalendrierAvent

    (CalendrierAvent 2017 #11 décembre)

    Flickrhans christian

    (photo Flickr (c) Hans-Christian)

     

    Marthe fait des bredle, déjà toute l’après-midi.

    C’est qu’elle attend de la visite.

    Le Seigneur arrive, ben oui, c’est bien ce que veut dire le mot Avent, n’est-ce pas ?

    Il faut bien quelque chose à mettre sur la table.

    Le pinot gris, vendanges tardives, est déjà acheté et mis au frais.

    Le ménage est fait de fond en comble.

    Recevoir ne s’improvise pas. Pour recevoir, il faut savoir se donner.

     

    Marie médite, déjà toute l’après-midi.

    C’est qu’elle attend de la visite.

    Le Seigneur arrive, ben oui, c’est bien ce veut dire le mot Avent, n’est-ce pas ?

    Il faut bien faire table rase dans son intérieur.

    Toutes ces choses qui encombrent son âme, toutes ces fausses certitudes sont à mettre au rebut.

    Le ménage est fait de fond en comble.

    Recevoir ne s’improvise pas. Pour recevoir, il faut savoir s’offrir.

     

     

    S’Marthe bàckt Bredle, schun de gànze Nomittàa.

    Es sott doch Besüech gànn.

    Ei joh, de Herr kummt, heisst die Zit nit desdewàje Advent?

    Sie müess jà ebbs uff de Tisch bekumme.

    De Tokayer Spotläs isch schun g’käuft un im Isschrànk verschtäut.

    Alles isch hundertprozentig süffer gemàcht.

    Empfànge kà mer nit impovisiere, fer züem empfànge müess mer sich verüsgànn.

     

    S’Maria bàtt, schun de gànze Nomittàa.

    Es sott doch Besüech gànn.

    Ei joh, de Herr kummt, heisst die Zit nit desdewàje Advent?

    Sie müess in sich drin Platz màche.

    Allès furtschàffe wo die Seel iwwerfillt, àll die falschi Hoffnunge.

    Alles isch hundertprozentig süffer gemàcht.

    Empfànge kà mer nit impovisiere, fer züem empfànge müess mer sich hingànn.

     

    J. Grauling

  • Une ligne qui s'incline - 10ème case du calendrier de l'Avent

    Après le mouvement ascendant du salut qui nous relève dans la case précédente, voici le mouvement descendant de l'incarnation.

    Dieu devient homme pour nous rejoindre.

    Un texte et une illustration d'Henri Lindegaard :

    La ligne sincline

    Peu à peu, la ligne s'incline
    sous la pesanteur de la gloire

    Verticale d'abord,
    elle devient le bâton d'un voyageur,
    le bâton de Joseph, cet homme lumineux
    qui, dans la foi, surmonte l'incertitude.
    Car il tend l'oreille et il entend
    une voix d'en haut qui le rassure

    - Ne crains pas de prendre avec toi
    Marie ta femme,
    Car l'enfant qu'elle a conçu
    Vient du Saint Esprit.

    La ligne s'incline encore,
    devient les barreaux d'une mangeoire
    c'est parmi les animaux
    que naît le roi de l'univers.

    La ligne s'incline encore, devient une femmme fatiguée ;
    fatiguée d'avoir marché longtemps,
    d'avoir cherché longtemps un lieu
    pour accoucher d'un fils,
    son premier né.

    La ligne s'incline encore vers une crèche,
    devient un enfant couché, enmailloté,
    déjà les bras ouverts, déjà liée de bandelettes,

    - Ô mon fils,
    seras-tu mis en croix
    et déposé dans un tombeau ?
    Mettras-tu dans ce trou noir une lumière ?

    Peu à peu la ligne verticale devient horizontale.
    Et c'est ainsi, sous la pesanteur de sa gloire,
    que Dieu devient homme.

     

    proposé par Axel Imhof

     

  • Relevez la tête - 9ème case du calendrier

       

    Redressez vous et relevez la tete car votre redempteur arrive

    Respire, relève la tête.

    Laisse les hautes voûtes de l’église tirer ton regard vers le haut.

    Cet espace qu’elles créent au-dessus de ta tête, il est à toi, investis-le.

    Laisse l’Évangile te remettre debout.

    Laisse-le apaiser cette peur qui te ronge et te fige.

    Laisse-le déloger cette amertume au creux de tes épaules.

    Laisse-le effacer la honte qui te fait baisser la tête.

    Redresse-toi, relève la tête, car ton rédempteur est proche.  

     

    Axel Imhof   

     

    Axel Imhof

     

  • Chipie : "Moi aussi, j'ai quelque chose de Johnny"

    (Calendrier de l'Avent du vendredi 8 décembre)

    Chipiejohnny

    Chipie fait son cinéma

    Quelque chose de Johnny

    Chipie, vous connaissez ? C'est la mascotte du pasteur. Parfois, elle fait son cinéma. Même au culte.

    Et pour la première fois : dans le calendrier de l'Avent ! Oh! si le pasteur apprend ça. Hihi :-) 

    Pendant ce temps de l'Avent, avec la mort du chanteur, elle se découvre "quelque chose de Johnny", elle aussi...

    Si la vidéo ne fonctionne pas ci-dessous, regardez-la directement sur Youtube (cliquez)

     

    J. Grauling

     

  • En avent, à l'aventure

    (Calendrier de l'Avent du jeudi 7 décembre)

    Schweitzer 1

    En avent, à l'aventure !

    L'histoire tourne à ton avantage

    car, lavant toute forfaiture,

    le Tout-autre avance humble et sage

     

    Loin des puissants, loin des savants,

    Le Très-Haut s'avance petit

    Pour te mettre en avant,

    Pavant des routes aplanies.

     

    Renonce à t'inventer des châteaux en Espagne,

    cesse de combattre tes moulins à vent !

    "Avent" : arrive Celui qui t'accompagne.

    A l'aventure ! En Avent !

     

    J. Grauling

     

  • chantez au Seigneur un cantique nouveau - 6ème case du calendrier

    Cette année, mes voisins ont accroché d’immenses anges illuminés et armés de trompètes sur leur façade. Chaque fois que j’entre ou que je sors de chez moi, je m’imagine les anges en train de chanter là-haut…

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    Je ne sais plus qui m’a dit une fois au détour d’une conversation : « je n’arrive plus à chanter, je n’ai plus de voix, mais ça ne fait rien… un jour, je chanterai avec les anges ! » Chanter avec les anges…Cette perspective m’enchante.

    Bon, la Bible ne dit pas exactement que les anges chantent. Dans l’évangile de Noël, par exemple, quand une nuée d’anges déclame les louanges de Dieu en disant « Gloire à Dieu au plus haut des cieux », il n’est pas dit explicitement qu’ils chantent, simplement qu’ils le « disent »… mais comment imaginer qu’ils disent cela autrement qu’en chantant ? La louange est étroitement associée au chant. Dans les psaumes déjà, on loue Dieu en musique : « Chantez au Seigneur un cantique nouveau. » Y a-t-il un plus beau moyen de dire sa reconnaissance et son amour qu’en chantant ?  Le chant est un élan qui est porté par l’être entier. Pas seulement par les cordes vocales, mais par tout le corps, des cheveux jusqu’aux doigts de pied, et par les émotions, l’énergie, les aspirations. C’est une façon de se donner entièrement, et d’exprimer ce qu’il y a au fond de nous-même.

    Que ce temps de l’Avent soit donc l’occasion de chanter avec les anges. Chantez au Seigneur un chant nouveau ! Chantez au culte, en voiture, à la chorale, en cuisinant, sous la douche… Même si vous pensez que vous ne savez pas chanter, même si vous êtes encore traumatisé par ce prof de musique qui vous disait que vous ne saviez pas tenir une note, même si vous avez un chat dans la gorge, même si ce n’est qu’un murmure, même si c’est seulement à l’intérieur, chantez ! Et les anges vous accompagneront. Ils diront de leur voix fine comme un silence tout ce qu’on ne peut exprimer avec une voix humaine.

    On ne trouve pas encore d’enregistrement de voix d’ange sur Youtube, alors je vous laisse avec le chanteur Sting qui prête sa voix à l’ange Gabriel :   

     

    A. Imhof

  • un petit quizz - 5ème case du calendrier de l'Avent

    Fond de noel point d interrogation sur le verre en sueur l autobus 103851738

     

    Pour cette cinquième case de notre calendrier de l'Avent, je propose un défi !!! J'ai mijoté un petit quizz sur le temps de l'Avent et sur Noël. Certaines questions sont assez ardues, saurez-vous y répondre ?

            A vous de jouer en cliquant ici

     

    Bon mardi à toutes et à tous !!

    A. Imhof

  • Manteau blanc

    (Calendrier de l'Avent du lundi 4 décembre)

    Manteau blanc

    Manteaublanc

    Ce matin, nous sommes gâtés : la neige a fait son apparition jusque dans la plaine.

    Curieux tout de même que nous soyons des romantiques du manteau blanc, ne trouvez-vous pas ? Il est pourtant responsable de ralentissements et de perturbations dans la circulation des voitures et des trains. Il provoque des accidents, même pour les pietons. Il est synonyme de froid "glacial".

    Rien n'y fait, je sais, je n'arriverai pas à dénigrer votre plaisir à contempler la poudre blanche, n'est-ce pas ?

    Tout désagrément énuméré est rapidement contrebalancé par des souvenirs d'enfance : les parties de luge ou de boules de neige; la glisse sur les pentes ; le picotement agréable du froid sur le visage, alors que le reste du corps est chaudement emmitouflé...

    Le blanc est une couleur rare et précieuse, symbole de pureté fragile, car rapidement tachée et "salie" : une belle poudreuse est alors signe d'abondance, on peut y faire une "cure", se "laver" de la grisaille automnale. La neige gomme les aspérités de notre environnement et l'enveloppe d'une doudoune bien moëlleuse.

    Désolé de vous détromper : en plaine, le manteau blanc ne durera pas. En fondant, la neige se révèle un "cache-misère" provisoire et découvre à nouveau la terre transformée en boue. Jusqu'à ce que le souffle du vivant y pénètre et qu'un manteau vert la couvre au printemps...

    Que le manteau blanc de l'Avent et des fêtes nous permette d'apprêter les graines du renouveau et de la fraternité qui sommeillent dans notre sol hivernal.

    J. Grauling

     

  • Dieu du silence, pare-moi pour la fête

    (Calendrier de l'Avent du 3 décembre, 1er dimanche de l'Avent)

    Couronne de l avent

    Je me pare pour la fête.

    J'orne ma maison de verdure fraîche.

    Je dispose des lumières pour percer l'obscurité.

    Les senteurs de cannelle et de sapin se répandent.

    De douces mélodies habitent mes murs.

    Je m'active de mille façons, tant il y a de choses à faire.

     

    Parfois, mon activité me semble sonner faux, pourtant.

    Je sollicite les sens pour cacher ce gris que je ne veux pas voir.

    J'orne les alentours pour voiler une vie déparée, faite de bric et de broc.

    Je fais des bredle pour ne pas m'apercevoir de ma faim de profondeur.

    Et si, à force de tromper l'attente, je n'attendais plus rien du tout ?

    Et si mon occupation festive était juste une autre routine, la routine des fêtes ?

     

    Dieu du silence, pare-moi pour la fête !

    Fais verdir mon coeur endormi.

    Rejoins-moi dans ma pénombre pour faire luire ton espérance.

    Eveille mes sens pour deviner le sens caché, la direction à donner à ma vie.

    Alors, la musique résonnera et mon âme chantera :

    Avent ! Advient un moment de faveur où Dieu habite mon ici-bas.

     

    Que ce temps de l'Avent soit béni pour vous !

    J. Grauling

    Calendrier de l'Avent électronique - à partager

    Axel Imhof et Jürgen Grauling vous offriront un présent, sous forme de méditation, prière, poème, vidéo..., chaque jour jusqu'à Noël pour accompagner ce temps de l'Avent.

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  • La couronne de victoire - 2ème case du calendrier de l'Avent

    Des branches de sapin vert au milieu de la grisaille.

    De petites lumières qui nous accompagnent quand la nuit gagne du terrain.

    Une couronne de victoire posée sur nos défaites.

    La couronne de l’Avent est faite de symboles simples qui parlent droit au cœur. J’aime ce compagnon de route posé sur notre table pendant tout le mois de décembre (quand elle ne prend pas feu en cours de route comme c’est arrivé l’an dernier :D). La couronne m’ouvre le regard, insidieusement, dès le petit déjeuner. M’invite à considérer ce qui est vert, plein de vie, autour de moi et en moi, même au cœur de l’hiver. Me pousse à contempler Celui pour qui «même l’obscurité est lumière ». M’incite à oser l’échec, parce que "Dieu est un pote à moi" comme diraient certains, qu'Il joue dans mon équipe et a déjà marqué le point décisif. Il a déjà triomphé sur tout ce qui m’entrave.

    Capturecouronne

    En photo : les belles couronnes de l'Avent faites main avec des branches ramassées près du Haut Koenigsbourg. Elles vous attendent demain à la vente de l'Avent (3décembre, 14h15 espace Martin Bucer)

    Axel Imhof

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  • Bonjour !! - 1ère case du calendrier de l'Avent

    Bonjour à tous !!!

    Bonjour

    Voici la première case de notre calendrier de l’Avent numérique 2017 !!! Bon, d'accord, le temps de l’Avent ne commence officiellement que dimanche, mais nous n’avons pas résisté à l’envie de vous proposer deux cases bonus pour se mettre dans le bain.   

    A partir d’aujourd’hui et jusqu’à Noël, vous recevrez chaque jour une petite surprise par mail. Une méditation, une photo, un chant, une prière… chaque case sera différente, mais chacune sera conçue comme un cadeau, une douceur… disons comme un carreau de chocolat pour le cœur et l’esprit ! Nous partagerons avec vous des choses qui nous nourrissent, nous égayent, nous font vibrer, en espérant que ces impulsions vous égayeront à votre tour.

    Que cet Avent puisse être vécu non comme une période de stress, mais comme un temps pour s’imprégner de cette bonne nouvelle incroyable : Dieu est avec nous ! Il s’est fait homme en Jésus-Christ !!!  

    Pour entrer tout de suite dans le vif du sujet, voici une illustration de l’ange Gabriel annonçant à Marie qu'elle est enceinte, avec le trait vif et coloré d’Edouard Bicking.

    Bicking

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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  • Jeu d'échecs coopératif - épiphanie personnelle

    0109

    La vie est un jeu d’échecs,

    un jeu compliqué dans lequel on déboule néophyte,

    sans comprendre le mouvement bizarre des pions.

    En observant, on saisit que c’est chacun son tour,

    qu'il y a différence entre petites et grandes figures.

     

    La vie est un jeu d’échecs,

    dont on finit par apprendre les règles.

    En s’appliquant, on arrive à manier les pions,

    même les fous et la cavalerie,

    même les feintes et les ruses.

    Parfois, on tire son épingle du jeu,

    on bat la reine de l’adversaire,

    on le met échec… et mat.

     

    La vie est un jeu d’échecs,

    où l’on subit des revers

    et des surprises.

    Mais si l’on ne veut pas que les matchs soient nuls,

    il paraît qu’il faut un gagnant et un perdant.

     

    Mais ça, c’était avant !

    Avant l’épiphanie,

    avant la manifestation du Roi,

    avant qu’il ne subisse l’échec retentissant,

    et son revers :

    le mat pour toujours maté.

     

    La vie est un jeu coopératif,

    depuis que le logos y a mis la lumière,

    que la logique interne est révélée, le sens profond dévoilé,

    que le logiciel est mis en open source,

    la matrice découverte maternant et paternelle.

    On y gagne le royaume

    au milieu du « nous ».

    On y met le prochain debout.

    Et c’est à ce jeu-là que je joue

    et plus jamais n’échoue.

     

    J. Grauling, 9 janvier 2017

    Jean 1, 1-18

     

  • Joyeux Noël !!!!

    Voici Noël !!!!!!! Joyeux Noël à toutes et à tous !!!!!

    Merci d’avoir suivi ce calendrier jour après jour pendant le temps de l’Avent, et merci pour vos beaux commentaires ! Nous avons eu beaucoup de plaisir à le faire !

    Noel

    Axel Bieber et Jürgen Grauling

     

    Prière pour Noël :

    Seigneur,

    En ce jour de Noël, nous nous présentons devant la crèche pour te louer
    Tu es venu au milieu de nous,
    Tu as franchi la distance entre Toi et nous
    Tu es le Dieu d’amour qui te tient tout près de nous
    Tu partages nos joies et nos épreuves
    Tu ris avec nous, tu pleures avec nous,
    Tu vibre de ce qui nous fait vibrer
    Tu es blessé par ce qui nous blesse
    Tu es consolé par ce qui nous console
    Tu embrasses notre condition humaine
    et tu la relèves, tu la fait rayonner

    Merci pour cette preuve d’amour, merci pour ton empathie
    merci de nous donner l’occasion de nous retrouver ici tous ensemble pour nous en réjouir

    Seigneur, toi qui est né à Bethléem
    Viens naître en nous, viens habiter nos cœur
    fortifie-nous, renouvelle-nous
    Que nous puissions laisser derrière nous
    l’amertume, les regrets, les peurs
    pour vivre cette paix que tu es venu apporter
    et  pour vivre pleinement la joie de Noël

    Seigneur, toi qui est né à Bethléem
    Viens naître en nous, viens habiter nos vies

     

    Axel Bieber

     

    Cadeau : l'ange dans le doute (conte de Noël)

    Defautdelangagenoel2016defautdelangagenoel2016.pdf (238.08 Ko)

    (Téléchargez le fichier PDF)

  • Un ange dans le doute - calendrier de l'Avent Déc24

    Un ange, cela ne se pose jamais de question !

    Lintannonciation (c) Wikimedia

    Pensez-vous !

    Gabrielle est bien trop méticuleuse pour négliger le moindre détail. Mais il arrive que dans les préparations les plus parfaites s'introduit un petit grain de sable.

    Crrrrrrrrrrrrrr !

    Que faire ? Consulter l'ange Orthophonielle, spécialisée en TCC (thérapie comportementale du ciel) ?

    Ce ne sera pas sans mal que Gabrielle viendra au bout de sa triple mission annonciatrice, auprès de la jeune Miriam, de son fiancé Joseph et des bergers de la contrée de Bethléem.

    Comment ?

    Découvrez-le ce soir, lors de la

    Veillée pour petits et grands

    24 décembre, 18h, en l'église

     

    ou maintenant ici :

    Defautdelangagenoel2016defautdelangagenoel2016.pdf (238.08 Ko)

     

    Bons préparatifs de fêtes bénies. De Noël pour les chrétiens, de Hanouka pour les amis israélites.

    Jürgen Grauling

     

    Les précédents billets du calendrier de l'Avent offerts par Axel Bieber et Jürgen Grauling : www.martinbucer.org/blog

  • Zadig, petit conte de Noël - Calendrier de l'Avent Dec23

    Zadig

     Or, pendant qu’ils étaient là, le jour où elle devait accoucher arriva ; elle accoucha de son fils premier-né, l’emmaillota et le déposa dans une mangeoire, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans la salle d’hôtes. Il y avait dans le même pays des bergers qui vivaient aux champs et montaient la garde pendant la nuit auprès de leur troupeau. Un ange du Seigneur se présenta devant eux, la gloire du Seigneur les enveloppa de lumière et ils furent saisis d’une grande crainte. L’ange leur dit : « Soyez sans crainte, car voici, je viens vous annoncer une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Il vous est né aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur qui est le Christ Seigneur ; et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Tout à coup il y eut avec l’ange l’armée céleste en masse qui chantait les louanges de Dieu et disait :« Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre paix pour ses bien-aimés. »Or, quand les anges les eurent quittés pour le ciel, les bergers se dirent entre eux : « Allons donc jusqu’à Bethléem et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître. »

    Luc 2,6-15

    Vous connaissez sans doute ce passage de l'histoire de Noël. On y raconte que les bergers se hâtèrent d'aller à Bethléem. Mais une ancienne légende raconte raconte qu’au moment où les bergers se mirent en route, l’un d’eux s’est exclamé :

    -Attendez, attendez, Oh ! On ne va pas partir comme ça sans réfléchir, hé !

    Celui qui parlait ainsi s’appelait Zadig. Zadig n’était pas du genre à agir sans réfléchir. Dans sa vie, tout était pensé, calculé à l’avance. Il mettait un point d’honneur à tout faire correctement, les grandes et les petites choses, et jamais personne ne le prenait en défaut. Ceux qui l’aimaient disaient de lui que c’était un homme droit, un juste. Les autres disaient que c’était un maniaque, voir… un psycho-rigide… Mais tous s’accordaient pour dire qu’il soignait ses bêtes avec beaucoup d’amour, qu’il les bichonnait.

    Pendant que les autres bergers, pressés de voir si l’ange disait vrai, s’engageaient déjà sur le sentier sans prendre le temps de l’écouter, Zadig se dit en lui-même :

    -Je ne peux pas me présenter devant le Messie comme ça, dans mes loques puantes, la honte !

    Bien entendu, Zadig emmenait toujours avec lui un vêtement de rechange, au cas où le premier se déchirerait !

    -Je ne peux pas me présenter devant lui sans cadeau, la honte !

     Zadig alla donc chercher trois moutons dans le troupeau, les trois seuls moutons qui lui appartenaient en propre, toutes ses économies…

    -Allez, maintenant, faut pas trainer…

    Zadig s’enfonça à son tour dans la nuit sombre et silencieuse… Ses yeux éblouies par la lumière des anges peinaient à s’habituer à l’obscurité. Il n’y voyait plus à trois mètres. 

    -Bon, qu’est-ce que je leur dit, au couple, en arrivant ? Je veux rien dire de déplacé, la honte, déjà que je me pointe en pleine nuit… Qu’est-ce qu’on dit dans ces situations ? C’est bien ça le problème, des situations comme ça, il n’y en a jamais eu, c’est le faux pas assuré… En parlant de pas, euh, j’suis où là ?

    Le pauvre Zadig… Pris dans ses pensées, il n’a plus pensé à regarder où il allait. Par une telle nuit noire, ça ne peut que mal finir… Sans s’en rendre compte, Il a quitté le sentier qu’il suivait jusque-là… Il regarde autour de lui mais sans trouver le moindre point de repère : pas un arbre, pas une colline, rien… ah si ! si, là-bas, un feu !

    Zadig s’y précipita et découvrit un voyageur en train de se réchauffer les mains devant les flammes. L’homme n’eu pas peur de lui, ce n’était pas bon signe…

    -Ben qu’est-ce que tu fais là, toi ? Tu vas où comme ça, si tard dans la nuit ?

    - A Bethléem !        

    -Oulà ! Tu t’es bien gouré… Ouah, tes moutons ! Ils ont bonne mine !

    -Est-ce que vous pouvez m’indiquer le chemin, s’il vous plait ?

    -Ouais, il y a un sentier pas trop loin… Tes moutons, ils sont à qui ?

    Il n’était pas difficile de voir où le voyageur voulait en venir, alors pour gagner du temps, Zadig lui fit cette proposition :

    -Tu m’indiques le chemin et je t’offre l’un de mes moutons, en remerciement ! 

    -Je ne peux pas refuser ! Le sentier est là ; juste derrière cette pierre à laquelle je suis appuyé.

    -C’est pas vrai mais c’est pas vrai, se dit Zadig en reprenant son chemin vers Bethléem. Il m’a pris un tiers de mes économies, le chien… Et surtout, la honte ! Jamais de ma vie je ne me suis perdu. Cette nuit est vraiment bizarre.  

    Un peu plus loin sur la route, Zadig huma une odeur qu’il connaissait par cœur : l’odeur d’un troupeau de mouton.

    -C’est pas vrai mais c’est pas vrai, j’ai tourné en rond ou quoi ?

    Non, ce n’était pas son troupeau, il entendit une voix inconnue dire :

    -Oh non, oh non, oh non !!

    -Euh, tout va bien ?

    -Non, rien ne va ! répondit la voix. J’ai perdu un mouton ! J’en compte 14 au lieu de quinze… En plus le propriétaire du troupeau n’est pas du genre compréhensif… Il va me virer, c’est sûr. Je suis déjà pauvre, je vais finir miséreux…

    Zadig n’avait pas le temps de l’entendre geindre, il devait se rendre à Bethléem. Et comment peut-on, s’il vous plait, être assez idiot pour perdre un mouton quand on en a que 15 à surveiller ? Franchement, il l’a cherché ! Mais ça ne serait quand même pas très correct de laisser ce jeune homme comme ça.

    -Allez, allez, arrête… Tu sais quoi je te donne un de mes moutons comme ça ton maître ne remarquera pas que tu lui en as perdu un.

    -Oh c’est vrai, mille merci !! Merrci !!

    -C’est pas vrai, mais c’est pas vrai ! se dit Zadig en continuant son chemin avec le seul mouton qui lui restait. Jamais de ma vie je n’ai eu de pitié pour les incapables… Tout est bizarre cette nuit…

    La marche commença à devenir vraiment pénible… En plus son genou lui faisait des misères. Le petit mouton semblait très fatigué, lui aussi… Zadig se mit à douter d’avoir suivi le bon chemin…

    -Oh ! des maison ! En bas de la colline ! C’est Bethléem !

    Dans sa joie, Zadig oublia sa douleur et se mit à courir. Il gagna rapidement l’entrée de la ville, mais alors le mouton effrayé par les habitations vint marcher un peu trop près des talons du berger. Ils trébuchèrent l’un sur l’autre et se ramassèrent sur le sol.

    -Mais c’est pas vrai mais c’est pas vrai ! dit Zadig en se relevant. Je ne trébuche jamais, d’habitude. Tout est tellement bizarre, cette nuit.

    La nouvelle chemise de Zadig était toute crottée, tout comme son visage. Et son genou était dans un état… Le mouton aussi était blessé et avançait en boitant. Au détour d’une rue, ils rencontrèrent un berger, l’un de ceux qui avaient vu l’ange.

    -Zadig ! Qu’est-ce qui t’es arrivé ?

    La honte…

    -Laisse tomber ! Dis-moi, tu l’as vue, le nouveau-né ? Il existe au moins ?

    -Oui !! De l’autre côté du village, dans une grange…

    -Dans une grange ?? Le Messie dans une grange ?

    -Tu verras c’est… c’est… tu verras ! Pourquoi t’as ramené ce mouton ?

    -Je vais l’offrir à l’enfant et sa famille !

    -Qu’est-ce que tu veux qu’ils fassent de ton mouton boiteux et tout sale ? Et tu vas pas le faire marcher jusque-là, le pauvre, il a besoin de repos ! Ecoute, je t’attends-là avec le mouton pendant que tu vas voir l’enfant.

    -Je vais nulle part ! J’ai plus de cadeau, j’ai l’air d’un clochard, je n’ai pas la moindre idée de ce que je peux leur dire, la honte ! Tout faux. J’ai mal partout, je suis fatigué… Je vais me coucher-là et dormir !

    -Allez tu vas pas rater ça, on s’en fiche que tu ne sois pas propre. Ils sont pas dans un palace, l’enfant dort dans une grange, j’te dis !

    Encouragé par son collègue, Zadig se rendit jusqu’à la crèche. Là, il rencontra le couple, Marie et Joseph. Ils étaient si groggy par la fatigue et la joie qu’ils ne remarquèrent pas que le visage de Zadig était couvert de boue.

    -Euh, il y a eu un ange, et… ben, l’enfant, il nous a dit…

    -Oh ! Vous devez être Zadig. Les autres bergers nous ont parlé de vous, ils s’inquiétaient. Venez voir l’enfant !

    Zadig s’attendait à voir un bébé étincelant comme l’ange qui était venu leur annoncer cette naissance. Mais non, c’était un beau bébé, tout ce qu’il y a de plus normal. Les larmes lui montèrent aux yeux. Ce bébé qui faisait des bulles de bave, comme tous les autres bébés quoi, ce bébé était le sauveur du monde. Il n’avait jamais rien vu d’aussi beau. Zadig s’assit à côté de lui et lui donna le doigt. L’enfant pris son doigt, comme font tous les nouveau-nés, quoi ! Il resta auprès de lui pendant une bonne heure, dans le silence. Non, il n’aurait rien pu faire, dire, offrir qui aurait rendu cet instant plus beau qu’il ne l’est. Cette rencontre se suffit à elle-même. Cette rencontre est tout. Le petit s’endormit. Tout était bien.   

     

    Axel Bieber

    Tous les jours de l'Avent, Axel Bieber et Jürgen Grauling ont offert un billet électronique. Pour voir les précédents, reportez-vous sur le bloc-notes du site.

     

     

     

  • Conte de Noël, vidéo des Buceroles - Calendrier de l'Avent Déc22

    Coïncidence de fêtes

    Cette année 2016, Noël et la fête des Lumière juive, Hanoukka, tombent en même temps. En effet, les familles israélites allumeront la première des huit bougies de la Hanoukkia le 24/12 au soir, au moment où nous fêtons nos veillées de la nativité de Jésus.

    C"était l'occasion de rappeler la proximité de nos religions lors de la saynète jouée par les enfants des Ecoles du Dimanche du Consistoire de Sélestat.

    L'étoile de la Bergère : Miriam, une petite orpheline vit dans les champs de Bethléem avec son grand-père Rouven, lors de la fête de Sukkot. Elle rève de devenir bergère et se passionne pour les histoires des grands bergers d'Israël : Abraham et David.

    Alors son grand-père lui fait découvrir une étoile mystérieuse et malicieuse, celle des bergers. Bientôt, l'étoile n'aura plus de secret pour Miriam et la guidera vers le Berger qui réunira la confiance d'Abraham et le courage de David...

    Voici la version des Buceroles de Sélestat :

    Voici le conte à l'origine de ce jeu de crèche :

    L’étoile de la Bergère

    Je n’avais à l’époque que 11 ans. Chose rare dans le village, je connais mon âge assez précisément. Je suis née en effet, lors du premier jour de la fête de Hanoucca, le 25 Kislev, pendant cet hiver rude et interminable qui avait succédé au lancement en grandes pompes de la reconstruction du Temple de Jérusalem. Hérode – le « Grand » se fit-il appeler – se prenait pour le Salomon des temps modernes et avait été applaudi pour ce projet monumental. Prêtres et courtisans s’en félicitèrent, et aujourd’hui il constitue, bien que inachevé, le fleuron du pays, réputé jusqu’à la lointaine Rome. Mais le tribut le plus lourd, c’était les pauvres bougres de la campagne qui avaient à le payer. Mon père, dans la force de l’âge, berger de son métier, avait été réquisitionné, comme tant d’autres, pour prêter main forte aux travaux surhumains, en contrepartie d’une solde misérable. La saison particulièrement rigoureuse avait interrompu le chantier, de sorte qu’il pût assister à ma naissance. Ma mère, je ne l’ai jamais connue. En effet, l’accouchement avait été difficile et le froid l’épuisa rapidement de manière qu’on la portât en terre, alors que je n’avais qu’une poignée de semaines. Mon père ne s’en remit jamais et s’en alla à son tour lorsque j’avais trois ans.

    Ma tante me nourrit à son sein, en même temps que mon cousin Ephraïm, puis je grandis chez mes grands-parents paternels. Ma grand-mère voulut m’initier aux arts culinaires et aux travaux domestiques, mais moi, je préférais suivre Rouven, mon grand-père, sur les chemins abrupts des collines judéennes à la recherche de nouveaux pâturages pour les troupeaux. On m’accorda ce caprice. « La pauvre ! », entendis-je souvent dire dans mon dos, « elle est orpheline … »

    En fait, je m’appelle Miriam. J’étais heureuse au grand air et grand-père, qui connaissait chaque vallon, chaque recoin de la contrée, m’initia aux secrets des pâtres. Il me montrait comment guider les bêtes, comment les soigner lorsqu’elles étaient blessées, comment les défendre contre les prédateurs. Les garçons des autres bergers ne se formalisèrent pas que je fusse une fille et m’acceptaient comme une des leurs en m’intégrant dans leurs jeux et leur compagnie. Bienheureuse troupe des pastoureaux : ici les convenances n’importent guère, et malgré une rudesse certaine l’authenticité l’emporte sur le qu’en dira-t-on !

    Sukkot était ma fête préférée. Dès que j’avais atteint l’âge de six ans, j’avais le droit de passer les nuits dehors sous les abris de fortune, ces huttes construites près des troupeaux pour la fête qui nous rappelle la traversée du désert du peuple Israël. Autour du feu, les anciens racontaient les histoires d’autrefois. Celle de Moïse et de Josué. Celle d’Abraham qui s’était fait berger pour suivre l’appel du Très-Haut, béni soit-il, laissant à Loth la ville et la civilisation et se contentant, lui, d’une vie nomade. La nuit était en train de tomber, mon grand-père me montra alors l’étoile à l’horizon. Elle brillait, alors qu’il faisait encore jour. « Vois-tu, Miriam, l’étoile là-bas ? C’est l’étoile du berger Abraham, elle brille seule dans l’obscurité naissante. Il était le premier à croire en Celui qu’on ne nomme pas. Mais bientôt, il sera rejoint par une myriade de petites lucioles célestes qui porteront leur confiance à travers les ténèbres ! » Pendant la semaine que durait la fête, je guettai l’étoile tous les soirs, et son apparition me remplit d’une joie inexplicable. Je luttai contre sommeil et ne m’endormis que lorsqu’elle disparut à l’horizon.

    L’année suivante, à Sukkot je me mis à guetter l’étoile d’Abraham, mais les nuages cachaient mon ciel. Ce n’est qu’au troisième soir qu’il était dégagé et serein, mais l’étoile espérée ne se montra pas. Déçue, presqu’en pleurs, je m’en ouvris à Rouven. Mon grand-père me consola : « Ne sois pas triste, notre étoile est facétieuse, c’est une vagabonde, une nomade. Ce n’est pas pour rien qu’elle est l’étoile des Bergers. Couche-toi et tâche de dormir. Demain matin, je te réveillerai très tôt et tu la retrouveras, je te le promets. »

    Quand Rouven vint me trouver, il faisait encore nuit. « Allez, debout, chasse le sommeil de tes yeux ! », me chuchota-t-il, pendant que les autres dormaient encore. Puis, il dirigea mon regard non vers l’Ouest où j’avais pris l’habitude de guetter l’astre, mais au Levant. Et surprise, l’étoile y brillait, plus forte que toutes les autres. « C’est elle ? », lançai-je. « Mmh ! », acquiesça grand-père. « C’est l’étoile du berger David. Alors que le pays souffrait sous la férule des Philistins, David, encore un enfant, prit courage et abattit le géant Goliath avec sa fronde. Ce fut le début d’un temps béni pour le Royaume… Le jour viendra où un berger réunira la confiance d’Abraham et le courage de David pour mener le peuple en pleine lumière ! » Je restai là à méditer les paroles de mon grand-père et ne me lassai pas d’observer l’étoile jusqu’à ce qu’elle disparût alors que la matinée était déjà avancée.

    Dès ce jour, je me promis de tout apprendre sur « mon » étoile. Je l’observais à chaque fois que je pouvais, je devins incollable à son sujet. Je la cherchais avant le coucher du soleil ou me levais aux aurores. J’appris qu’elle se montrait par cycles de plusieurs mois, tantôt autour du lever, tantôt autour du coucher du soleil. Je compris que l’éclat de sa lumière variait. Que pendant de longues semaines, elle se cachait trop près de l’astre du jour pour la déceler. Qu’en général, cela laissait présager qu’elle allait passer du matin au soir ou inversement. Un cousin éloigné, en visite de Césarée m’enseigna que les Romains la prenaient pour une déesse lui donnant le nom de Vénus. Que les Grecs prétendaient qu’il ne s’agissait pas d’une étoile, mais de ce qu’ils appelaient des « vagabonds », « planètes » dans leur langue. A force de regarder le ciel, j’appris à reconnaître différentes constellations, faites d’astres beaucoup moins nomades que la mienne, comme fixés à la voûte céleste.

    Le soir, sous les huttes de la Sukkot et pendant les longues attentes auprès des moutons en train de paître, avec grand-père j’écoutai avide les histoires des bergers de mon peuple. David, bien sûr, lui qui, huit siècles plus tôt, avait arpenté les même chemins que Rouven et moi autour de Bethléem, fondant une lignée royale dont un lointain descendant deviendrait le messie envoyé du Très-Haut, béni soit-il. D’Abraham, mais aussi de Jacob, grand-maître dans le croisement des espèces de brebis. Moïse, qui a la recherche d’un agnelet perdu fit la découverte de Dieu « Je suis qui je serai » dans le buisson ardent. Berger d’hommes ensuite, Moïse mènerait notre peuple pendant 40 ans de l’esclavage à la liberté, de la superstition à la crainte du Dieu Unique, Créateur de toute chose. Par chœur, je récitai le psaume de David sur Adonai qui est notre berger, nous guidant à travers la vallée de l’ombre de la mort, les paroles du prophète Ezéchiel sur les bons et les mauvais Bergers du peuple d’Israël.

    J’avais donc 11 ans, presque 12 en fait. Depuis quelques mois, à force d’insister, on m’avait laissée depuis l’été passer certaines nuits avec les autres, auprès des troupeaux, et pas seulement lors de la fête de Sukkot.

    J’eus de la chance, la saison était exceptionnellement longue et même l’hiver tellement doux que nous continuâmes à garder les moutons dehors. Nous allions même fêter Hanoucca dans les champs ! Je suis née à Hanoucca, vous vous rappelez ? Lorsqu’au coucher du soleil de ce 25 Kislev, j’eus le droit d’allumer la première lumière de la Hanoucca sur un candélabre de fortune, je regrettais de ne pas apercevoir ma facétieuse étoile juste au-dessus de l’horizon. Depuis le dernier soir de la fête des cabanes, elle manquait à l’appel. Elle m’avait cligné des cieux pour me dire : « A bientôt ! ». Arriverait-elle pour la fête des Lumière ? « Au revoir, étoile d’Abraham, à bientôt, étoile du berger David ! »

    Les jours passèrent et nous fêtions le dernier soir de Hanoucca, sans qu’elle ne se montrât. Nous étions encore en train d’évoquer les histoires de notre peuple d’Israël, quand les huit flammes de la Hanoucciah s’étaient éteintes après avoir épuisé toute l’huile du candélabre. Allongés près du feu, les uns après les autres tiraient leur couverture et se tournèrent pour dormir. Tout à coup, il fit clair comme en plein jour. Des lumières de toutes les couleurs jouaient dans le ciel, un spectacle magnifique mais aussi effrayant tant il était extraordinaire. Un miracle de Hanoucca ? Une demi-heure plus tard, la nuit tomba à nouveau, mais les bergers mirent bien longtemps pour se rendormir. Quant à moi, je veillai. Quelque chose dans cette nuit était décidément mystérieux.

    Aussi était-ce moi qui entendis des chants remonter de la vallée, bien avant le lever du soleil. Je découvris qu’il s’agissait des amis pâtres de la vallée voisine qui s’approchaient de notre feu. Tout en entonnant de joyeux chants. Des chants religieux, pas des paillardises comme à leur habitude. Je me mis à réveiller les autres. En grognant, ils sortirent de leur sommeil et assistaient ébahis à la chorale des camarades. « Oh ! Que vous arrive-t-il ? C’est une blague de potache ? », s’exclama mon oncle, le père d’Ephraïm.

    « Vous ne croirez jamais ce qui nous est arrivé ! », nous dirent-ils : « Nous avons été réveillés en pleine nuit, par l’armée céleste, qui chantait à pleine voix ! Une scène merveilleuse, l’harmonie de ces chœurs, mais c’était aussi angoissant. De plus, la voûte du ciel s’était illuminée de toutes les couleurs. Alors, un ange nous a annoncé : N’ayez pas de frayeur ! Un Sauveur vous est né à Bethléem, un roi couché dans une crèche ! »

    « Ah, ah ! Vous avez dû boire un peu trop hier, au dernier soir de Hanoucca ! Cela et les étranges lumières de la nuit, ça a dû vous tourner la tête ! Ah, ah, ah ! », renchérit le mari de ma nourrice avec un clin d’œil entendu.

    « Non ! », dirent les visiteurs : « Ecoutez plutôt ! Nous nous croyions aussi victimes d’une hallucination. Mais aussitôt la nuit et le silence retombés, nous ne tenions plus en place. Nous nous sommes mis en route pour vérifier les dires que nous avons cru entendre. Et croyez-le ou non : nous avons effectivement trouvé un nouveau-né, le Fils de Joseph et de Miriam venus de Nazareth pour le recensement. Leur enfant était couché dans une crèche, car toutes les chambres d’hôtes étaient complètes. »

    « Grand-père, mais ils disent vrai ! Regarde ! », m’écriai-je. Je pointai mon doigt vers l’horizon où le jour poignait déjà. Et juste au-dessus de la ligne de partage, elle était là et étincelait de tous ses feux : mon étoile, ma brillante étoile du matin. Quelques semaines en arrière encore étoile pionnière de la foi d’Abraham, maintenant lumière du secours de David ! « C’est sûr : elle annonce la venue du messie ! »

    « Venez, venez vite ! », criai-je et déjà j’étais en chemin voir l’enfant que la brillante étoile du matin m’indiquait, le miracle de la Hanoucca de mes 12 ans. J’allai courir voir l’enfant né d’une jeune femme obéissant au même prénom que moi, Miriam, moi qui n’ai jamais connu ma mère.

    Epilogue :

    Depuis ce temps-là, je n’ai cessé d’observer ni les étoiles, ni de guetter les prophéties d’antan. Et je n’ai jamais perdu de vue l’enfant de la crèche devenu adulte. Aujourd’hui, nous approchons de la fête de Pâque et celui qu’on appelle « Adonai sauve », Yéshoua, entre à Jérusalem juché sur un âne, sous les acclamations de la foule. C’est le dernier soir de Hanoucca que j’ai vu mon étoile pour la dernière fois avant qu’elle ne se cache dans le soleil. Qu’arrivera-t-il dans une semaine, lorsqu’elle annoncera le matin d’une nouvelle ère ?

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    Jürgen Grauling, Noël 2015

    Chaque jour de l'Avent, Axel Bieber et Jürgen Grauling vous offrent un billet électronique. Pour voir les précédents : www.martinbucer.org/blog

  • Les deux sacs - Calendrier de l'Avent Dec21

    « Rabbi Bunam dit à ses disciples : chacun d’entre vous doit toujours avoir deux sacs sur lui, pour piocher dans l’un ou dans l’autre selon le besoin. Dans le premier se trouve les mots : « Le monde a été créé pour moi ». Dans l’autre se trouve écrit : « je suis poussière et cendre ».

    Cette citation a fait du chemin jusqu’à vous ! Je l’ai trouvée dans un livre de Dorothee Sölle qui cite un ouvrage du théologien juif Martin Buber, qui cite Rabbi Bunam, qui cite le Talmud et Genèse 18,27 !

    C’est fou tout ce que cette citation parvient à dire en deux phrases sur la condition de l’être humain, qui est né d’un tas de terre et de poussière façonné à l’image de Dieu, qui se situe toujours quelque part entre les deux, qui est capable de tant de grandeur et de tant de petitesse, qui peut résister à tant de chose mais peut être emporté si vite, qui est tantôt comme un dieu et tantôt comme un vers de terre.

    Luther, et à sa suite les églises protestantes, piochent plus volontiers dans le second sac, qui dit : « je suis poussière et cendre ». Et cela fait sens dans la démarche de Luther, cela lui permet de porter un regard lucide sur la condition humaine, de briser cette illusion qui voudrait que le chrétien soit totalement maître de ses choix, et qu’il puisse se comporter de façon infaillible et irréprochable. En insistant sur la petitesse de l’homme, il déculpabilise le croyant qui se trouve toujours de fait confronté à ses propres failles. Il montre que l’Homme ne saura se sauver par ses propres moyens mais sera sauvé par la grâce de Dieu, par son amour inconditionnel.

    Mais à trop piocher dans le second sac, on en ignore le premier et le tableau n’est pas complet ! On oublie que l’être humain est une créature magnifique, créée à l’image de Dieu, appelée à de grandes et de belles choses. Appelé à construire, à consoler, à apaiser, à s’exprimer, à soigner, à entrer en relation, à aimer.

    Dans la nuit de Noël, le Christ naît dans une crèche et embrasse la condition humaine dans ses deux aspects. Il devient un petit être fragile, menacé par le froid de l’hiver, dont la vie pourrait s’éteindre en un instant. Il devient un magnifique petit d’homme dont la vie encore à écrire est pleine de mille possibilités.   

                                                                                                   8916190494 259dcb8970 z

     

    Axel Bieber

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  • L'église du souvenir - Calendrier de l'Avent Dec20

    Il y a peu d’églises qui m’ont autant marqué que la Kaiser-Wilhelm-Gedächtniskirche, connue en France sous le nom de l’église du souvenir, et qui se trouve sur le Kurfürstendamm à Berlin, à deux pas du marché du Noël où un fou est allé écraser neuf personnes qui se promenaient là au mauvais moment…

    Sur le Kurfürstendamm s’élèvent côte à côte une ruine et le clocher d’une église moderne. La ruine, c’est celle de l’église de l’empereur Wilhelm qui a été détruite pendant la seconde guerre mondiale. L’église moderne a été construite juste à côté dans les années 60. Faite de béton et de vitraux bleu, elle ne ressemble à rien de l’extérieur, mais à l’intérieur la lumière bleue des vitraux crée une atmosphère pleine de paix et de félicité.

    Quel beau symbole, d’avoir reconstruit une église à cet endroit sans raser ce qui restait de l’ancienne église. De cette manière, deux réalités cohabitent. Il y a cette ruine dont les trous creusés par des bombes n’ont pas été rebouchés et qui rappelle les blessures du passé qui ne se referment jamais complètement. Et il y a cette bulle de paix, tout prêt, comme Dieu qui reste proche de nous dans la détresse et qui nous relève, qui fait toute chose nouvelle, qui fait advenir son royaume en nous.

    C’est armé de ce double témoignage de l’église du souvenir que je veux appréhender l’horreur de l’attentat d’hier et tous les attentats qui ont fait grandir la peur ces dernières années. Je ne veux rien oublier, ni les blessures ni la promesse de Dieu. Je veux porter tout cela dans ma prière : ces vies broyées, les cris de détresse, la peur qui monte, et le Christ, cette source de paix qu’aucune violence ne viendra jamais tarir. 

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    Axel Bieber

     

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  • L'éloge de l'intranquillité apaisée - Calendrier de l'Avent Déc19

    Eloge de l'intranquillité apaisée

    [Calendrier de l'Avent Déc19]

    La tension…

    J’aurais aimé, Marion, que ton livre garde un peu plus la tension, l’équilibre entre intranquillité et tranquillité. Qu’une dizaine de pages fasse l’éloge de la dernière pour faire bonne mesure au piédestal dressé à la première.

    Car vois-tu, je conseille volontiers l’ouvrage, mais je trouve qu’il faut le lire dans un moment de calme. A tête et à esprit reposés et non dans un état d’intranquillité intérieure, sous peine de devenir angoissant. C’est paradoxal, non ?

    Je suis sûr que tu as dû l’écrire toi-même dans ta retraite montagneuse…

    Le Fils de l’homme n’avait pas de tanière et pas de nid. Certes. Mais il avait des ami(e)s sur qui compter et des gîtes dont la porte était ouverte : pensons à Marthe, Marie et Lazare, à la belle-mère de Pierre, aux habitudes qu’il semblait avoir au mont des Oliviers. Des décennies de sédentarité semblent avoir précédé sa vie nomade de prédicateur qui n’aura, elle, duré qu’une paire d’années.

    Et puis, il avait un lieu de retraite (presque) imprenable, à l’intérieur de lui-même. Cette relation si particulière au « Père ». Parce que le Tout-Autre lui était devenu familier, il avait la possibilité de se porter à la rencontre des autres. Tu parles d’ailleurs de son expérience baptismale qui lui permet de résister aux tentations.

    Alors, bien sûr, la tension entre solitude reposante et sollicitude exigeante est présente en filigrane entre tes lignes. Mais je te trouve dure lorsque tu laisses entendre qu’on passe à côté de la vie pendant les jours creux de l’existence :

    « La voie de l’intranquillité s’est imposée à moi par la force des choses. […] Il y a d’autres choix, bien sûr : vivre sans être vivant, ce qui m’arrive plusieurs fois par jour, plusieurs jours par mois, plusieurs mois par an. » (p. 39)

    Sans doute, il n’y a pas de « vie vivante qui puisse s’affranchir de l’intranquillité. » (p. 40), mais y a-t-il vie vivante sans repos ? Les jours creux, la saison froide ne font-ils pas gagner en profondeur, rejeter les branches mortes, pousser des racines imperceptiblement qui nous permettent ensuite de déployer des ailes au printemps revenu ?

    Aspirer à la tranquillité me paraît sain, sous condition de ne pas nous y barricader derrière des « convictions définitives » dans l’angoisse de tout dérangement. La vie est faite de mises en mouvements alternées de consolidations provisoires.

    J’aimerais donc terminer ce message que je t’ai adressé en trois parties, Marion, en faisant l’éloge d’une « intranquillité apaisée » ou d’une « sérénité alerte ».

    Heureuses fêtes de la nativité à toi et aux tiens !

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    (c) photo wikimedia commons

    Jürgen Grauling

     

    Marion Muller-Colard, L’intranquillité, Bayard J’y crois, 2016, 107 pages

    Lintranquillite

    * La théologienne Marion Muller-Colard, théologienne habitant Linthal, vient de publier L'intranquillité chez Bayard. Voir l'article de La Croix.

    Voir l'article L'éloge de la tranquillité

    Voir l'article L'éloge de l'Intranquillité

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  • L'éloge de l'intranquillité - Calendrier de l'Avent Déc18

    Eloge de l'intranquillité

    [Calendrier de l'Avent Déc18]

     

    Linthal2

     

    Alors l’intranquillité, pourquoi la mettre en avant ?

    Pourquoi en faire un livre entier ?

    C’est que, comme tu le dis, Marion, nous ne la choisissons pas.

    Elle s’impose d’elle-même, et à certains plus qu’à d’autres.

    Alors qu’en faire ? La noyer sous des tranquillisants et des anxiolytiques ?

    Ou alors, lui offrir un verre, la nuit lorsqu’elle empêche de se rendormir,

    l’écouter, voire… l’aimer un peu ?

    « Disons en effet que si nous n’avons d’autre choix que de vivre avec elle, autant l’aimer un peu, notre intranquillité. » (p. 28)

    Des fois qu’elle aurait quelque chose à nous dire. Quelque chose d’essentiel, lorsque nous ne craignons pas pour l’existentiel, la simple survie (voir l’éloge de la tranquillité).

    Des fois qu’elle nous parlerait de l’autre monde (celui de Dieu), d’une justice et d’une paix plus profondes que nos armistices et nos petits arrangements du moment.

    Alors, il est urgent de ne pas estourbir cette intranquillité.

    Son dérangement est bénéfique, son susurrement vital.

    Elle nous mettra alors en route sur la piste de la vie !

     

    Comme pour Marie, à la visite de l’ange Gabriel.

    Ah, les belles pages que tu nous offres à décrire l’annonciation du retable d’Issenheim :

    « Cambrée, rétive, [Marie] détourne sa face du regard et des deux doigts impératifs que Gabriel pointe vers elle. L’Esprit saint […] n’attend qu’un oui de sa part et ce oui, en dépit du recul de son corps, s’amorce dans le regard de Marie. Car sous ses paupières mi-closes, sur son visage détourné, les pupilles sont irrésistiblement attirées, en coin, vers l’Ange imposant. Cette annonciation raconte superbement la tension. […] » (p. 49)

    Lintannonciation

    (c) photo wikimedia commons

    Jürgen Grauling

     

    Marion Muller-Colard, L’intranquillité, Bayard J’y crois, 2016, 107 pages

    Lintranquillite

     

    A suivre...

     

     

    * La théologienne Marion Muller-Colard, théologienne habitant Linthal, vient de publier L'intranquillité chez Bayard. Voir l'article de La Croix.

    Voir l'article L'éloge de la tranquillité

     

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  • L'éloge de la tranquillité - Calendrier de l'Avent Déc17

    Eloge de la tranquillité

    [Calendrier de l'Avent Déc17]

     

    Hier, je suis allé marcher sur les hauteurs autour de Linthal.

    Ce n’est pas cette fois-ci que j’aurai honoré ton invitation, Marion, à venir prendre un café chez toi.

    Pour autant, je n’ai pas cessé de penser à toi et ton « intranquillité ».*

    Franchement, tu y es allée un peu fort, non ? En faire l’éloge dans ton dernier ouvrage, alors que tout dans ton cadre de vie au fin-fond de la vallée de Guebwiller respire le calme et la contemplation.

    « Zone de tranquillité »,

    m’annonce même un écriteau, à peine me suis-je élevé de quelques centaines de mètres vers le soleil et le col de Remspach, laissant derrière moi dans le brouillard la voiture et l’église.

    Image1

    Arrivé au col de Lauchen, je découvre le panneau indiquant un parc naturel protégé.

    Image5

    Il y est interdit de quitter le sentier ; celui qui mène au Klintzkopf est condamné du mois de décembre jusqu’en juin.

    Car, m’apprend la signalisation pédagogique : « De nombreux animaux ont besoin d’un minimum de quiétude pour accomplir leur cycle de vie. En particulier en hiver car leur dépense énergétique est essentiellement utilisée pour maintenir leur température corporelle. Les déplacements répétés entraînés par les dérangements peuvent être fatals à ces animaux, car l’énergie utilisée dans la fuite se fait au dépend des fonctions vitales. »

    Image11

    C’est ainsi la vie ! Il y a des moments où toutes nos fonctions vitales servent à assurer la stricte survie.

    Dépression, deuil, choc traumatique : il est urgent de se retirer, de s’isoler de l’agitation du monde. Toute intranquillité est formellement à prescrire.

    Et même moi, j’ai besoin de ces îlots de tranquillité au milieu de ma semaine de travail pour ne pas me laisser submerger.

    Image6

     

    Jürgen Grauling

     

    Car ainsi a parlé le Seigneur, l'Eternel, le Saint d'Israël:

    C'est dans la tranquillité et le repos que sera votre salut,

    C'est dans le calme et la confiance que sera votre force.

    Esaïe 30, 15 (Louis Segond)

     

    A suivre...

     

    * La théologienne Marion Muller-Colard, théologienne habitant Linthal, vient de publier L'intranquillité chez Bayard. Voir l'article de La Croix.

     

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  • Le compte des étoiles - Calendrier de l'Avent Dec16

    Demain soir, les enfants de l’école du dimanche présenteront leur saynète « L’étoile de la bergère ». Ils vont nous faire rêver et nous faire contempler les étoiles avec Miriam, le personnage principal de la saynète. Des étoiles, il y en a beaucoup dans la Bible. Il y a la myriade d’étoiles que Dieu montre à Abram pour lui dire, à lui qui n’a pas encore d’enfant, que sa descendance sera comme les étoiles : innombrable. Il y a bien sûr l’étoile qui guide les bergers vers la crèche à Bethléem, celle qui guide les rois-mages. Les psaumes aussi nous parlent des étoiles au détour d’une phrase, pour en faire une image pleine de poésie et d’espérance. En préparant le culte de demain, je suis retombé sur ce psaume magnifique :

     Alléluia, vive le Seigneur !
    Qu'il est bien de célébrer notre Dieu par nos chants,
    qu'il est bon de le louer comme il le mérite !
    Le Seigneur rebâtit Jérusalem,
    il rassemble les exilés d'Israël.
    Il guérit ceux qui ont le cœur brisé,
    il panse leurs blessures.
    C'est lui aussi qui fait le compte des étoiles ;
    à chacune d'elles, il attribue un nom.

    Notre Seigneur est grand, sa force est immense,
    son savoir-faire sans limite.

    (extrait du Psaume 147)

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    « C'est lui aussi qui fait le compte des étoiles. A chacune d’elle, il attribue un nom. » Si Dieu compte si minutieusement les étoiles, c’est parce que tout compte à ses yeux. Il n’y a rien qui lui soit indifférent. Il attribue un nom à chacune des étoile, et de même il n’oublie aucun d’entre nous ! Il nous appelle par notre Nom, il vient vers nous, panse nos blessure et nous relève lorsque nous avons le cœur brisé.

    Demain Samedi à 17h30 : fête de Noël des enfants. Merci aux enfants et aux animateurs de l’école du dimanche !!!  

     

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  • Marcher à la grâce de Dieu - Calendrier de l'Avent Déc15

    Hier soir, 200 croyants catholiques, protestants, israélites et musulmans ont emprunté des

    Chemins d'espérance

    Cette petite vidéo en témoigne :

     

    Voici la dernière partie de la station à l'église protestante :

     

    Tout chemin peut devenir le sien

    1 : Où courons-nous ? Dans quel but ?

    Le savons-nous vraiment ?

    Et si notre vie si bien programmée et jalonnée de rendez-vous

    ne servait

    qu’à nous donner une contenance ?

    à nous prémunir de l’inconnu ?

    Qui guette pourtant à chaque coin de rue ?

     

    2 : Le psalmiste (Ps 139) nous enseigne qu’aucune des routes que nous pouvons prendre n’est inconnue de Dieu. Qu’elle mène à l’aurore ou au coucher, qu’elle prenne la direction des cieux ou des enfers.

     

    Chacun de nos chemins peut s’éclairer.

    Pourvu que nous y rencontrions Dieu.

     

    3 : Alors, pourquoi ne redécouvrions-nous pas la sagesse de nos aînés.

    Qui disaient :

    1 : Inch’Allah,

    3 : בעזרת השם  (Beassarat Hachem),

    2 :à la grâce de Dieu.

    3 : Ou comme Jacques dans son épître :

    2 : « Si Dieu le veut, nous vivrons et ferons ceci et cela ! » (Jacques 4, 15)

     

    1 : N’en faisons pas une formule pieuse, dite à tort et à travers.

     

    2 : Mais sachons compter avec l’imprévu,

    l’impromptu que Dieu met sur nos routes.

    3 : Sachons compter avec ce Dieu qui sait faire de toutes nos routes

    des chemins d’espérance.

     

    1 : Que l’Eternel vous bénisse et vous garde.

    Qu’il fasse resplendir sa Lumière sur vous et vous fasse grâce.

    Qu’il lève son regard bienveillant sur vous et vous donne la paix.

     

    Jürgen Grauling

  • Un son venu d'ailleurs - Calendrier de l'Avent Dec14

    Avant de venir à Sélestat pour commencer mon vicariat, j'ai vécu deux ans à Munich, c'est à dire deux temps de l'Avent. Là-bas, je suis tombé amoureux des chants de Noël des régions alpines, interprétés à trois voix et accompagnés par une mélodie au Hackbrett, une sorte de citare dont on frappe les cordes. Ces chants ont quelque chose d'incroyablement doux et reposant, en particulier celui-ci, Es wird gleich dumpa (dunkel), qui vient d'Autriche :


     

     

    Voici les paroles en Allemand avec une proposition de traduction (très approximative) en français: 

     

    Es wird schon gleich dunkel


    Es wird schon gleich dunkel, es wird schon gleich Nacht,
    Il fera bientôt sombre, la nuit approche
    Darum komm ich zu dir her, mein Heiland auf d’Wacht.
    C’est pourquoi je viens vers toi, mon Sauveur, mon gardien  


    Will singen ein Liedlein dem Kindlein, dem kleinen.
    Je veux chanter une chanson pour le petit enfant
    Du magst ja nicht schlafen, ich hör dich nur weinen.
    Tu ne veux pas dormir, je t’entends pleurer
    Hei, hei, hei, hei,
    Schlaf süß, herzlieb’s Kind.
    Dors, mon coeur

    Vergiss jetzt, o Kindlein, dein’ Kummer, dein Leid,
    Oublie, mon enfant, ton chagrin, ta peine
    Dass du da musst leiden im Stall auf der Heid’.
    ce que tu dois endurer dans cette grange en pleine campagne
    Es zier’n ja die Engel dein Krippelein aus,
    Les anges entourent si joliment ta crèche !
    Möcht’ schöner nicht sein in dem vornehmsten Haus.
    Ce ne serait pas plus beau dans une grande maison
    Hei, hei, hei, hei,
    Schlaf süß, herzlieb’s Kind.
    Dors, mon coeur


    O Kindlein, du liegst dort im Kripplein so schön;
    Oh mon enfant tu es bien, là, dans la crèche
    Mir scheint, ich kann niemals von dir dort weggehn.
    Je crois que je ne pourrai plus me séparer de toi
    Ich wünsch’ dir von Herzen die süßeste Ruh’;
    Je te souhaite de tout mon coeur la plus douce des paix
    Die Engel vom Himmel, die decken dich zu.
    Les anges du ciel, ils te bordent
    Hei, hei, hei, hei,
    Schlaf süß, herzlieb’s Kind.
    Dors, mon coeur

     
    Schließ zu deine Äuglein in Ruh’ und in Fried’
    Ferme tes yeux dans le calme et dans la paix
    Und gib mir zum Abschied dein’ Segen nur mit.
    Et donne-moi seulement, pour tout aurevoir, ta bénédiction  
    Dann wird auch mein Schlafen ganz sorgenlos sein,
    Alors je dormirai aussi sans soucis
    Dann kann ich mich ruhig aufs Niederleg’n freun.
    Je me réjouierai de mon repos  
    Hei, hei, hei, hei,
    Schlaf süß, herzlieb’s Kind.
    Dors, mon coeur

    En espérant que ce chant vous fera autant de bien qu'à moi!

    Axel Bieber

     

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  • Ah donne-nous des crânes de braise - Calendrier de l'Avent Dec13

    La poésie moderne, ce n'est pas forcément la tasse de thé de tout le monde... ce n'est pas toujours la mienne d'ailleurs, mais j'aimerais partager avec vous aujourd'hui un poème d'Antonin Artaud qui me parle beaucoup. le poète y appelle de ses voeux le choc qui le sortira de ses gonds, l'ouvrira au monde et à la présence divine.

    En faisant cela, il dit à mon sens quelque chose de l'Avent, ce temps dans lequel on entre en chantant "ouvrez les portes", et qui est un temps d'ouverture radicale. Nous y sommes appelés à sortir de notre zone de confort, à prendre congé de nos logiques habituelles, pour nous ouvrire au monde et recevoir ce Dieu qui vient vers nous et qui échappe à toutes nos logiques.

     

    Volcan
         

    Ah donne-nous des crânes de braise
    Des crânes brûlés aux foudres du ciel
    Des crânes lucides des crânes réels
    Et traversés de ta présence

    Fais-nous naître aux cieux du dedans
    Criblés de gouffres en averses
    Et qu’un vertige nous traverse
    Avec un ongle incandescent

    Rassasie-nous nous avons faim
    De commotions intersidérales
    Ah verse-nous des laves astrales
    A la place de notre sang

    Détache-nous. Divise-nous
    Avec tes mains de braises coupantes
    Ouvre-nous ces routes brûlantes
    Où l’on meurt plus loin que la mort

    Fais vaciller notre cerveau
    Au sein de sa propre science
    Et ravis-nous l’intelligence
    Aux griffes d’un typhon nouveau

    Atonin Artaud, Prière, dans Tric trac du ciel (1923)

    Axel Bieber

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  • Chemins d'espérance - Calendrier de l'Avent Déc12

    Prière pour la Marche de la Lumière

    [Calendrier de l'Avent Déc12]

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    Comment Te nommer ?

    Nos aînés juifs savent Ton Nom imprononçable et T'appellent SEIGNEUR, Adonaï.

    Nos soeurs et frères musulmans Te connaissent 99 noms, dont chacun pourtant restera mystérieux.

    Le Christ, quant à lui, affectionnait T'appeler Père, Abba.

    Toi, source de toute existence,

    qui insuffles encore aujourd'hui l'haleine de vie,

    mène-nous sur les chemins d'espérance.

    Que Tu sois Toi-même la lumière qui éclaire nos routes.

    Fais qu'elles se rencontrent et s'entrecroisent,

    permets que nous puissions sur certains tronçons marcher ensemble et nous retrouver.

    Fais-nous abhorrer les autoroutes de la violence et de la haine et aimer les petits sentiers de pélerinage.

    Et lorsque nous y rencontrons un blessé de la vie, fais de nous l'outil de Ta tendresse, tel le Samaritain de la parabole.

    Alors l'étranger, le mécréant deviendra un prochain.

    Amen.
    Jürgen Grauling

     

     

     

    11ème marche de la Lumière sur les "chemins d'espérance"

    Mercredi 14 décembre, départ 18h30 synagogue (entrée Square Ehm)

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    La 11ème Marche de la Lumière emprunte les « chemins d’espérance »

     

    Pour la 11ème fois depuis 2006, les chrétiens catholiques et protestants, juifs et musulmans se visitent et marchent ensemble pour montrer qu’il est possible d’emprunter en commun des « chemins d’espérance ».

    C’est avec cette devise que se tiendra la 11ème marche interreligieuse de la Lumière à Sélestat, le mercredi 14 décembre prochain, à l’appel des responsables de communautés. Parmi eux, le curé Christian Kamenisch, le pasteur Jürgen Grauling, Franck Lévy, président de la communauté israélite et, pour la seconde fois, l’imam Abdelkrim Sarouaou de la mosquée El-Ihssan.

    Rendez-vous est donné à 18h30 à la synagogue (accès par le square Ehm). Pour la première fois, le chandelier de Hanoukka n’y sera pas allumé, en raison de la date tardive cette fête des lumières juive qui coïncidera cette année avec les fêtes de fin d’année (24 décembre au 1er janvier). En l’absence du rabbin de Sélestat Claude Spingarn, la cérémonie israélite sera présidée par M. le Grand-rabbin du Haut-Rhin. Chaque communauté partagera un court message spirituel sur le thème donnée, lors des stations dans les différents lieux de culte. Entre les stations l’assistance se déplace munie de lumignons. Pour finir en beauté, la paroisse protestante invite à un “verre de lumière”.

    Tout en respectant les convictions de chaque religion et leurs usages particuliers (se couvrir la tête à la synagogue, se déchausser à la mosquée), les responsables religieux font le pari qu’un même élan de paix et de solidarité les anime ! Un témoignage d’autant plus audacieux et important par les temps qui courent.

    11ème marche de la Lumière, Sélestat, 14/12, début à 18h30 dans la synagogue.

     

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  • Patch d'humilité

    Calendrier de l'Avent Déc11 3° Avent

    Patch d'humilité

     

    Lors de la vente de l’Avent, j’ai fait l’acquisition d’un magnifique Patchwork hivernal.

    Sous un ciel étoilé, des maisons « à la Chagall » délicieusement « de traviol » se dressent au dessus des sapins penchés dans tous les sens. Un bonhomme de neige court à travers la forêt. Il me donne le sourire, lorsque je le contemple.

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    Je me demande quelle est la petite imperfection qu’a laissée la patcheuse. Car aussi beau qu’est l’ouvrage, chaque artisane - vous le savez peut-être - y glisse toujours un petit défaut. Il s’agit de rappeler que la perfection n’est pas de ce monde.

     

    L’apôtre Paul souffrait d’un mal qui lui causait une gêne considérable dans sa mission d’apôtre. Infirmité, bégaiement, figure disgracieuse, penchant homosexuel, les suppositions vont bon train parmi les exégètes. Peu nous importe finalement la vraie nature de ce mal qui rongeait l’apôtre, au point d’en faire état dans une de ces épîtres.

     

    « … pour m’éviter tout orgueil, il a été mis une écharde dans ma chair, un ange de Satan chargé de me frapper, pour m’éviter tout orgueil. A ce sujet, par trois fois j’ai prié le Seigneur de l’écarter de moi. » (2 Corinthiens 12, 7+8)

     

    Paul finit par accepter la faiblesse dans son corps ou dans son esprit. Elle le ramenait toujours vers l’humilité, vers la compréhension des autres et, en fin de compte, vers Dieu. Elle était, pour ainsi dire, un « patch » qui lui perfusait la simplicité, pour éviter de prendre la grosse tête et que les chevilles n’explosent. Un « patch », vous l’aurez compris, à l’image de ces médicaments modernes qu’on pose sur la peau pour arrêter de fumer ou calmer la douleur.

     

    Paul finit par reconnaître dans sa faiblesse sa plus grande force, parce qu’elle permettait à Dieu d’agir en lui :

     

    « Mais [Dieu] m’a déclaré : Ma grâce te suffit ; ma puissance donne sa mesure dans la faiblesse. »

     

    En reconsidérant mon patchwork, je pense avoir trouvé le petit défaut commis par l’artiste. Un chat se promène au milieu du tableau fait de maisonnettes et d’arbres penchés. Il est trop parfait, tellement réaliste qu'il paraît presque irréaliste dans cette oeuvre au style par ailleurs impressionniste.

    Img 1100

    Parfois... - souvent! - nos forces sont nos plus grandes faiblesses, n'est-ce pas ?

     

    Bon troisième dimanche de l'Avent.

     

    Jürgen Grauling

     

    Les billets antérieurs du Calendrier de l'Avent : www.martinbucer.org/blog

  • Le Temps de Dieu (Air vicaire) - Calendrier de l'Avent Dec10

    La période de l'Avent, quel stress ! Nos montres nous tyrannisent, on n'a jamais assez de temps ! Les aiguilles tournent toujours dans le même sens et chaque seconde qui passe est révolue. Heureusement, il y a sur ma table cette couronne de l'Avent qui marque le temps autrement et qui m'ouvre au Temps de Dieu... Je vous invite à regarder la deuxième vidéo de ma chaîne Youtube, Le Temps de Dieu :

    Merci à tous pour vos mots très encourageants !!! 

    Axel Bieber


     

  • Le Nouveau né de Georges de La Tour - Calendrier de l'Avent Dec9

    Georges de la tour newlyborn infant musee des beaux arts de rennes

    Lorsque j’ai présenté ce tableau aux élèves de mon cours de religion, ils étaient scotchés ! C’est la force de l’art, et plus particulièrement de cette image qui dit tout avec si peu de moyens : trois personnages, un jeu de lumière et de couleurs…

    Il n’y a pas de décor, pas d’auréole, pas de chœur céleste, pas de bergers, pas de crèche… La seule chose qui entoure Marie, l’enfant Jésus et cette femme qui semble être Anne, la mère de Marie, c’est la nuit. Le cadre est posé en une seule couleur : c’est le le noir de cette nuit de Noël pendant laquelle Marie est obligée d’accoucher sur les routes parce qu’un empereur a ordonné un grand recensement, ce qui est une façon de se prendre pour Dieu. C’est le noir de ce monde qui manque cruellement de lumière.

    Il y a peu de signes religieux, seule la bougie qu’Anne tient tout près de la tête du nourrisson pourrait avoir une signification spirituelle, indiquant la présence divine. La main qui cache la bougie pourrait alors montrer le caractère mystérieux de cette présence.

    L’économie de moyen permet de concentrer le regard sur l’essentiel : la naissance de cet enfant. La couleur rouge de la robe de Marie me fait penser au sang, symbole de vie, et rappelle qu’une naissance est un évènement du corps. Dieu se fait chair, et cela commence par cette expérience que vit tout être humain : être un nouveau-né, tout petit, fragile, dépendant entièrement des bras secourables qui l’entourent, ici ceux de Marie qui le regarde tendrement et ceux d’Anne qui l’éclaire et qui lève une main en signe de protection, presque de bénédiction.

    Cette image nous donne à voir le miracle de l’incarnation dans sa beauté et sa simplicité.   

    Axel Bieber

       

    Calendrier de l'Avent électronique - à partager

    Axel Bieber et Jürgen Grauling vous offriront un présent, sous forme de méditation, prière, poème, vidéo..., chaque jour jusqu'à Noël pour accompagner ce temps de l'Avent.

    Pour lire les premières cases du calendrier : www.martinbucer.org/blog

    N'hésitez pas à partager avec des amis. Invitez-les à s'abonner à la Newsletter de la paroisse protestante de Sélestat :

    www.martinbucer.org/newsletters

    (inscrivez-y votre adresse mail ; lorsque vous recevrez un mail de selestuepal@gmail.com, confirmez votre inscription en cliquant sur le lien de confirmation qui y est inclus


    Read more at http://www.martinbucer.org/blog/quand-l-organiste-se-trompe-de-strophe-calendrier-de-l-avent-dec8.html#TToJWmelfWuuT4kR.99

           

     

  • Quand l'organiste se trompe de strophe - Calendrier de l'Avent Déc8

    Ah, l’indulgence !

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    L’indulgence a mauvaise presse en protestantisme, depuis qu’un certain Martinus Lutherus a écrit sur le sujet 95 thèses (rapidement mises sous presse).

    Si vouloir obtenir la miséricorde divine par le biais d’espèces sonnantes est trébuchant, obtenir gracieusement l’indulgence des paroissiens fait le plus grand bien au pasteur que je suis.

    Et même, cela prête à sourire.

     

    L’autre dimanche, je lance avec assurance que nous entonnerions les strophes une, trois et six du dernier cantique. Sauf que, arrivé à la dernière, je chante la… cinquième. Et l’assemblée me suit.

     

    Bien sûr, je me rends compte immédiatement de mon erreur, les paroissiens aussi. Mais trop tard pour corriger, il ne me reste qu’à hausser les épaules, dépité, et à achever la strophe erronée.

     

    A la sortie, une paroissienne me fait remarquer malicieusement la bourde. Je plaide coupable, évidemment, mais elle me rassure : « Ce n’est pas bien grave, cela donne le sourire aux gens. »

    Ah, merci, Christiane ! :-)

     

    Une autre exempte d’office le pasteur d’une quelconque bévue. Non, ce n’est pas de sa faute, le coupable est tout trouvé : « Mais, comment cela se fait : Christophe (l’organiste) s’est trompé de strophe ?! »

     

    Mes ami(e)s, je vous adore ! ;-)

     

    Jürgen Grauling


    « Il peut être indulgent pour les ignorants et les égarés, puisque la faiblesse est aussi son partage. » Hébreux 5, 2 (Louis Segond)

  • Lancement de ma chaîne Youtube - Calendrier de l'Avent Dec7

    Aujourd'hui, pas de texte, pas de photo, mais une vidéo !! Je lance ma chaîne Youtube, air vicaire. Sur cette chaîne, vous trouverez des réflexions et des méditations sur des textes bibliques et des enjeux de la foi, des interwiews, des reportages... Je vous invite à découvrir la vidéo de présentation : 

    D'autres vidéos suivront très prochainement sur ce calendrier !!!

    Axel Bieber

  • Les légendes de Saint Nicolas - Calendrier de l'Avent Dec6

    C’est la Saint Nicolas !! Ce matin, pendant la préparation des Partage Présence qui seront bientôt dans vos boites aux lettres, nous avons bien commencé la journée avec des savoureux Maennele, des gâteaux, des pains d’épices et des mandarines (merci à Francine, Michelle et Eliane !)

    Stnicolas

    La saint Nicolas, c’est aussi l’occasion de se remettre en mémoire toutes les légendes associées à Nicolas de Myre, cet évêque qui a vécu au troisième siècle. Sa vie, telle que la tradition nous la raconte, fut jalonnée de miracle. Tout bébé déjà, Nicolas accomplissait des miracles : il s’est tenu debout sur ses jambes pour recevoir son baptême, et il refusait de téter le sein de sa mère lorsque l’Eglise prescrivait un jour de jeûne.

    Plus tard, lorsqu’il était évêque de Myre, Nicolas vint en aide à une famille ruinée. Le père ne pouvait pas marier ses filles, faute de dot à offrir, et les contraignit à la prostitution. Pour les sortir de cette situation, l’évêque vint déposer tous les jours des pièces d’or devant la maison.

    Il sauva aussi de la noyade des marins pris dans une grande tempête en les rassurant, en priant et en prenant lui-même le gouvernail pour les amener à bon port. Il sauva aussi trois officier d’une condamnation à mort injuste en apparaissant dans un rêve de l’empereur Constantin.

    On croyait autrefois dur comme fer à ces légendes. Aujourd’hui elles prêtent plutôt à sourire, surtout à nous protestants, car la Réforme a très vite pris ses distances avec les traditions et les cultes de saints pour se concentrer sur l’essentiel, le Christ mort et ressuscité. Pourtant, je crois que l’on gagne à se replonger dans ces vieilles légendes, à s’imprégner de leur poésie. Elles nous parlent d’un monde où la misère sociale, l’injustice, les catastrophes naturelles n’ont pas le dernier mot, et cela fait du bien. Elles ne nous racontent pas des faits, elles ne nous parlent pas de la réalité concrète, matérielle, mais d’une autre réalité, spirituelle. Elle nous parle du royaume des cieux, où la vie a toujours le dernier mot.

    En ce jour de Saint Nicolas, patron des écoliers, ces légendes peuvent réenchanter notre regard, nous faire retrouver un regard d’enfant pour guetter dans notre vie les germes du Royaume des cieux.   

    Axel Bieber

  • Bredele et Maennele - Calendrier de l'Avent Déc5

    Douceurs hivernales.

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    Alors que le froid s’immisce jusque dans nos appartements, il fait bon s’affairer autour du fourneau.

    C’est la période pour faire des Maennele et des Anisbredle, des Spritz et des Schwowebredele, pour manier farine, cannelle, rouleau à pâtisserie et emporte-pièces.

    Avant que faire des petits gâteaux de Noël ne devienne un sport national alsacien de haut niveau (presque exclusivement féminin!) où les maîtresses de maison concouraient pour savoir qui en fait le plus (en quantité et en variété), cette activité pâtissière était et est d’abord un formidable moteur de convivialité.

    Car c’est l’occasion d’associer les enfants à la cuisson, de les faire pétrir la pâte et les y faire goûter, de leur laisser utiliser les emporte-pièces pour former des étoiles, des cœurs ou des sapins.

    Un hommage particulier à toutes celles et ceux (encore une fois les premières sont plus nombreuses) qui ont l’art de transformer les réunions de travail en moments de partage, grâce à de petites gourmandises fabriquées maison et mises subrepticement sur la table !

    Nous en avons des spécialistes à la paroisse.

     

    Jürgen Grauling

     

     

  • Pour la marche du monde - Calendrier de l'Avent Déc4

    Prière des aînés pour la marche du monde

    Calendrier de l'Avent Déc4

    1204

     

    Seigneur Dieu,

     

    Une nouvelle fois, nous avons la grâce d’aller vers la fête de Noël.

    Une nouvelle fois, nous pouvons être là pour partager autour d’un bon repas.

    Une nouvelle fois, nous sacrifions au rituel des cadeaux échangés.

    Augmente en nous la reconnaissance de vivre dans un pays où la paix est stable et donne-nous le désir intime d’entretenir cette paix, d’en être les artisans au quotidien.

     

    Répons : Gloria, gloria in excelsis Deo. Gloria, gloria, alleluia, alleluia.

     

    Seigneur, nous ne voulons pas oublier celles et ceux qui ne peuvent pas être là aujourd’hui. Celles et ceux qui s’apprêtent à passer les fêtes, sous les auspices de la maladie, de la précarité ou du deuil.

    Ton Fils, la Lumière du monde, est né dans des conditions misérables.

    Que sa Lumière brille dans toutes nos misères !

    Et si, par notre présence et nos actes, nous pouvons en être les porteurs,

    fais de nous les instruments de ta tendresse pour l’humanité.

     

    Répons : Gloria…

     

    Seigneur, nous avons du mal à comprendre la marche du monde.

    Dans notre jeunesse, nous pensions que le progrès irait d’amélioration en amélioration.

    Nous ne prêtions pas attention aux nombreuses injustices dont était fait le monde, car nous croyions que cette situation était passagère.

    Aujourd’hui, nous nous trouvons face à des situations de conflit sur tout le globe terrestre, véritables bombes à fragmentation dont les éclats atteignent jusqu’au cœur de notre pays.

    Nous épuisons les ressources de la planète bleue qui ne cesse de se réchauffer.

     

    Nous te prions pour femmes et les hommes politiques qui osent encore prendre des responsabilités dans un monde globalisé aux défis multiples :

    Donne-leur sagesse et humilité, compassion et fermeté, pour éviter le pire

    et fonder notre vivre ensemble sur des bases plus justes et équilibrées.

    Nous te prions pour notre responsabilité de citoyens au moment de choisir celles et ceux qui nous représenteront, dans cette année élective 2017.

    Fais-nous mesurer la gravité de ce droit et de ce devoir de vote, lorsque nous glissons notre bulletin dans les urnes.

     

    Répons : Gloria…

     

    Pendant un moment de silence, nous te nommons dans l’intimité des cœurs les situations que nous voulons porter devant toi… (silence)

     

    Toutes nos prières, nous les incluons dans celle des enfants de Dieu appelant de leurs vœux le Royaume des Cieux :

     

    Notre Père...

     

    Jürgen Grauling, Intercession pour la célébration oecuménique, à l'occasion de la Fête de Noël des aînés, organisée par la Ville de Sélestat.

     

     

  • Pour toi l'obscurité devient lumière - Calendrier de l'Avent Déc3

    Calendrier de l'Avent Déc3

    Pour toi l’obscurité devient lumière

    1203

    Séance de KT sur les Psaumes. Comment des prières d’il y a 2500 ans (au bas mot) peuvent-elles encore résonner aujourd’hui ?

    Exprimer,

    poser,

    cesser de tricher,

    entrer dans une dynamique de vie,

    voilà le mouvement de la prière du psalmiste.

    Ce qui frappe parfois, c’est la grande liberté de ton des Psaumes.

    Plainte, culpabilité, révolte, envie de vengeance, peur, joie, tout y est présent.

    Même qu’on est mal à l’aise de lire des demandes adressées à Dieu pour qu’il éradique et fasse payer les ennemis.

    C’est qu’on n’est obligé de ne cacher rien devant Dieu, on peut tout lui dire.

    Prier c’est d’abord apprivoiser ses propres ressentis, oser les dire, les poser devant soi et devant Dieu.

    Dieu est l’instance devant laquelle on cesse de se raconter des histoires, de se mentir, où enfin on en vérité. Vérité pas toujours jolie, jolie.

    Puis faire l’expérience, que Dieu ne rejette pas, qu’il nous entoure, même là dans nos noirceurs les plus profondes.

    Soulagé que « Pour [Dieu] l’obscurité devient lumière ; la nuit est claire comme le jour » (Psaume 139), il est possible de désirer une existence différente, « en vérité », d’entrer dans la dynamique de la vie et le partage.

     

    « O Dieu, regarde au fond de mon cœur et connais-moi,

    examine mes pensées et vois mes soucis !

    Regarde si je suis sur un chemin dangereux

    et conduis-moi sur ton chemin,

    ce chemin qui est sûr pour toujours. »

    (Ps. 139)

     

    Jürgen Grauling

     

     

     

     

  • Prière pour notre paroisse - Calendrier de l'Avent Dec2

    Dieu notre Père,

    Les paroles qui sortent de Ta bouche
    ne retournent pas à Toi sans avoir eu d’effet
    sans avoir arrosé et fertilisé nos cœurs comme l’eau de pluie qui arrose la terre

    Nous voulons remettre entre tes mains tous ceux et celles qui font vivre notre paroisse
    en partageant leur temps et leur énergie,
    ceux qui bricolent, qui réparent, qui distribuent, qui écoutent, qui prient, qui organisent, qui chantent,
    que cet engagement les nourrisse et leur donne de la joie
     qu’il soit l’occasion de vivre de Ta Parole

    Bénis tous les membres de notre paroisse.
    Bénis aussi ceux qui n’y ont pas trouvé leur place
    Fait tomber les obstacles qui les séparent de notre communauté
     ou donne-leur de vivre ailleurs Ta joie et Ton espérance
       
    Amen

     

    Photo : Gérard sous le toit de notre église pour faire remonter la couronne de l’Avent. Maintenant vous savez à quoi cela ressemble au dessus du plafond !
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    Axel Bieber

  • La Visitation de Rembrandt - Calendrier de l'Avent Dec1

    Au moment où Elisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant remua en elle. Élisabeth fut remplie du Saint-Esprit et s'écria d'une voix forte : « Dieu t'a bénie plus que toutes les femmes et sa bénédiction repose sur l'enfant que tu auras ! »              

    Luc 1, 41-42

    Painting1

    Aujourd’hui je vous propose de méditer sur cette magnifique toile de Rembrandt, La Visitation. Elle représente la visite que Marie, enceinte de Jésus, fait à Elisabeth, alors enceinte de Jean-Baptiste.

    La scène se passe sur le porche de la maison. Sur la gauche, on aperçoit Zacharie, le mari d’Elisabeth, qui descend péniblement les marches en s’appuyant sur l’épaule d’un enfant. Sur la droite, un valet débarrasse Marie de son manteau. Un autre valet tire un cheval, signe que Marie a fait un long voyage. Le cadre est posé. Mais ce que Rembrandt met en pleine lumière, ce sont les visages d’Elisabeth et de Marie qui se rencontrent, pour les mettre à part et montrer qu’il se passe dans cet échange de regard quelque chose d’extraordinaire. Cette rencontre va les marquer toutes les deux.

    L’enfant bondit dans le ventre d’Elisabeth. Rembrandt la peint avec des yeux écarquillés, le visage décomposé pour insister sur la force de son émotion. Marie parait plus sereine à côté, peut-être ne réalise-t-elle pas encore ce qui est en train de se passer, ou le montre-t-elle différemment. En tout cas, la lumière qui l’éclaire et le manteau qui tombe me semblent indiquer symboliquement que quelque chose se passe en elle. Dans le texte biblique, c’est à la suite de cette rencontre que Marie dira ces célèbres paroles : « Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit s’est rempli d’allégresse. » Cette rencontre agit comme une révélation, les deux femmes se rendent pleinement compte de ce qui leur arrive et dont elles n’avaient jusque-là que vaguement conscience : les enfants qu’elles portent sont des bénédictions de Dieu pour le monde entier.

    Il en va souvent ainsi : c’est dans le regard des autres, et dans le regard de Dieu, que nous nous découvrons nous-même, que nous prenons conscience de ce qui se passe en nous. Que ce temps de l’Avent soit rempli de tels regards lucides et pleins d’amour. 

    Axel Bieber

     

     

  • Pattes de chat - pattes d'oie - Calendrier de l'Avent Nov30

    Calendrier de l'Avent Nov30

    Pattes de chat - pattes d'oie

     

    Il paraît qu’ils adorent ça !

    "Ils" – c’est les chats.

    "Ça" – le béton frais.

    Les chats adorent se promener sur les surfaces de béton en train de sécher.

     

    Mauvaise surprise, l’autre jour sur le chantier du foyer : les murs fraîchement élevés la veille arborent des petits trous disgracieux dans lesquels on reconnaît les traces félines. Faudrait pas qu’il arrive la même chose à la rampe coulée le même jour. Donc, on a pris nos précautions. Pas facile d’empêcher ces bestiaux de se faufiler où ils veulent. Enfin, on a réussi à barricader le chantier, tant bien que mal.

    1130

    Certains humains sont comme les chats :

    ils aiment laisser des empreintes. Coûte que coûte.

    Tant pis, si la surface n’est plus plane et qu’elle gêne le passage des autres.

    Ah ! Avoir son étoile sur le boulevard de Hollywood...

     

    Aux pattes de chats, je préfère les pattes d’oie.

    Elles s’inscrivent dans les visages matures et témoignent d’un vécu plein de rebondissements.

    Elles étincellent de tous les sourires accordés dans le passé, autant de marques de bonté partagée.

     

    Alors que les pattes de chats dans le béton signent un bonheur quelque peu égoïste, les pattes d’oie nous mettent sur la trace du vrai bonheur.

     

    Jürgen Grauling

     

    1130bis (c) Pepe Pont Flickr

     

    Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux!

    Heureux les affligés, car ils seront consolés!

    Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre!

    Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés!

    Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde!

    Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu!

    Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu!

    Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux!

    Heureux serez-vous, lorsqu'on vous outragera, qu'on vous persécutera et qu'on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux; car c'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous.

    Vous êtes le sel de la terre.

     

    (Matthieu 5, 3-13, Louis Segond)

     

  • Prière pour entrer dans le temps de l'Avent- Calendrier de l'Avent Nov29

    Imaventgirlande 1

    Seigneur,

    Les guirlandes de lumière et les bougies sont installées
     elles éclairent ces longues nuits d’hiver.
    De même, vient déposer en nous, dans nos obscurités, le feu de Ton Esprit.

    Les cantiques de l’Avent
    résonnent joyeusement dans nos oreilles.
    De même, nous voulons faire de notre vie un chant de louange
    qui propage l’espérance et la tendresse autour de nous.

    Les parfums de Noël, de la cannelle, du sapin
    se répandent dans nos maisons et éveillent nos sens.
    De même, rends-nous attentifs à toutes les détresses, autour de nous et autour du globe.

    les pains d’épices et les Bredele
    nous rassasient et nous réjouissent.
    Comble aussi notre soif de calme et de douceur
    Pendant ce mois de décembre qui se transforme souvent en course.

    Seigneur, pour que nous vivions pleinement ce temps de l’Avent,
    imprègne nos pensées et nos cœurs de Ton espérance et de Ta Paix.

    Amen


    Prière librement traduite de l'allemand par Axel Bieber. Version originale : http://kanzelgruss.de/category/1-sonntag-im-advent+Fuerbitten/

  • Fille de Sion, éclate de joie - Calendrier de l'Avent Nov28

    Fille de Sion, éclate de joie !

    Chante d’allégresse, acclame avec foi !

    Voici que ton maître s’avance vers toi,

    son peuple il vient paître, ce paisible roi !

    Fille de Sion, acclame ton roi ! Chante d’allégresse, éclate de joie !

     

    2. Hosanna, gloire, Fils de David-roi,

    à toi la victoire, Fils de divin choix !

    Juché sur un âne, humblement tu viens,

    oui, de toi émane la justice pour les tiens.

    Hosanna, gloire, Fils de David-roi, à toi la victoire, Fils de divin choix !

     

    3. Vois-le paraître : C’est lui, c’est Jésus,
    Ton Sauveur, ton maître, Oh ! ne doute plus !
    Sois dans l’allégresse, Peuple du Seigneur,
    Et redis sans cesse : Le Christ est vainqueur !

    Fille de Sion, acclame ton roi ! Chante d’allégresse, éclate de joie !

    4. Craindrais-je encore ? Il vit à jamais,
    Celui que j’adore, Le prince de paix.
    Il est ma victoire, Mon puissant soutien,
    Ma vie et ma gloire : Non, je ne crains rien.

    Fille de Sion, acclame ton roi ! Chante d’allégresse, éclate de joie !

    Strophes 1+2 : Jürgen Grauling

    Strophes 3+4 : Edmond-Louis Budry 1854-1932

    Mélodie : d'après Georg Friedrich Händel

     

    Une mélodie de Pâques en temps de l'Avent ?

    En Alsace, nous écoutons facilement des chants de Noël de la tradition allemande. Peut-être vous est-il déjà arrivé de vous demander pourquoi la mélodie de "A toi la gloire, ô Ressuscité" résonne ainsi pendant cette fin d'année ? 

    En effet, "Tochter Zion" est un cantique populaire dont les paroles ont été composées par Friedrich Heinrich Ranke, théologien d'Erlangen, au 19ème siècle. Ranke reprend la prophétie de Zacharie 9, 9 qui est aussi le mot d'ordre de cette première semaine de l'Avent :

    " Sois transportée d'allégresse, fille de Sion! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem! Voici, ton roi vient à toi; Il est juste et victorieux, Il est humble et monté sur un âne, Sur un âne, le petit d'une ânesse." (Zacharie 9, 9, Louis Segond).

    Le cantique doit son succès certainement plus à sa mélodie qu'à son texte. Händel l'a composée pour un choral intitulé "See the conqu’ring hero comes" de son oratorio Judas Maccabaeus.

    Budry s'en sert pour faire le cantique pascal A toi la gloire qui est devenu un hymne protestant francophone très populaire.

    Pour pouvoir chanter cette belle mélodie aussi pendant ce temps de l'Avent, voici donc une version adaptée.

    Jürgen Grauling

     

     

     

     

  • Chaussures neuves - Calendrier de l'Avent Nov27

    Calendrier de l'Avent Nov27

    Chaussures neuves

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    Aujourd'hui, j'ai mis des chaussures neuves.

    Marre des vieilles savates usées. Il est temps d'emprunter de nouveaux chemins.

    Cela tombe bien. C'est le premier dimanche de l'Avent, le début d'une année toute neuve (liturgiquement parlant).

    En plus, il y a des primaires, paraît-il, l'occasion de tout chambouler, de "renverser la table". De désigner un nouvel "homme fort", "providentiel".

    Vous y croyez encore aux sauveurs providentiels, réincarnations du Général de Gaulle ou... du roi David ?

    "Voici que ton roi s'avance vers toi : il est juste et victorieux", nous promet le mot d'ordre de la semaine (Zacharie 9, 9). Mais le texte poursuit : "Il est humble et monté sur un âne, le petit d'une ânesse."

    Voilà un "leader" qui évolue à hauteur de la foule, à proximité des "petits", les entraînant dans son sillage.

    Tout en humilité, tout en douceur, arrimant le droit à la justice, faisant s'embrasser justice, paix et vérité.

    ...

    Il va falloir y mettre du mien. Impossible d'attendre passivement que "ceux là-haut" règlent tout à ma place et à leur guise.

    La justice n'advient que si tout le monde s'y engage.

    Il va falloir user ces chaussures un peu, pour marcher sur ces nouveaux sentiers dans le sillage de Celui qui vient (adventus).

    Cela tombe bien. Toutes neuves, elles me faisaient mal aux pieds.

    Bonne route sur les chemins d'espérance !

    Jürgen Grauling

     

     

  • Bonne année 2016

    Bonne annee 2016

    Le prophète Esaïe a le chic de comparer l'agir de Dieu avec celui d'une mère. Même s'il a du mal à dire : Dieu est comme une mère.

    Jugez plutôt vous-même à la traduction habituelle que nous propose le mot d'ordre qui est plus proche du texte biblique : "Comme un homme que sa mère réconforte, je vous réconforterai moi-même." Comme si Esaïe avait du mal à admettre que Dieu pouvait agir comme une femme. Dieu comme Père nous semble plus courant, notamment dans la bouche de Jésus qui nous apprend à dire Notre Père.

    Mais ce qui importe dans le mot d'ordre, c'est le réconfort que Dieu procure qui est semblable à celui d'une mère pour son enfant. Alors Dieu "père" ou "mère", ce n'est qu'une façon de dire, une manière d'approcher l'action mystérieuse de Dieu. Celle-ci dépasse de loin toutes nos comparaisons imparfaites, même celle de l'amour des parents qui, malheureusement, est souvent défaillant. Dans le même livre Esaïe, ne lisons-nous pas ceci : La femme oublie-t-elle son nourrisson, oublie-t-elle de montrer sa tendresse à l'enfant de sa chair ? Même si celle-là l'oubliait, moi, je ne t'oublierai pas ! (Esaïe 49.15)

    Tous nos voeux de bénédiction pour cette nouvelle année qui s'ouvre !

    Santé, bonheur, présences amicales à vous,

    mais aussi force, courage et réconfort dans les moments difficiles !

    Votre pasteur Jürgen Grauling et tout le Conseil Presbytéral de la Paroisse Protestante de Sélestat !

  • Alexandrins pour un refuge égyptien

    Noël selon Matthieu, par Jürgen Grauling

    L’histoire du double exil d’un enfant en péril

    Alexandrie, alexandrins pour un refuge égyptien

    Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère, et fuis […] ! Matthieu 2, 13

     

    Tu nais comme un enfant fragile et en péril

    jeté tout jeune sur les routes de l’exil,

    Tu erres sans vraiment savoir où te poser

    traversant les déserts pour en Egypte entrer

    dans un refuge, provisoire et passager,

    seulement jusqu’à ce que s’arrête le danger.

    Ton retour, par le passage désertique,

    se complique, pour cause la politique.

    Ton village natal, ta patrie t’est fermée

    Une fois de plus, il faut se déraciner.

     

    Et encore, n’as-tu pas eu de la chance

    quand on voit ce que les « seigneurs » manigancent ?

    Toi, seul rescapant de la fureur des puissants,

    d’Hérode, le grand massacreur des innocents,

    qui craint bien que grabataire encore les rivaux

    d’Archelaüs, son fils qui a peur des complots,

    tes parents, inpirés, savent te protéger,

    éviter le danger, quitte à déménager.

    Bravant la route, le froid, la peur et la faim

    Vous finirez par devenir Nazaréens.

     

    Hérode est mort, mais une horde de tyrans

    se lève aux noms d’Assad, de « calife » et « sultan »,

    sème la terreur, le désarroi et la mort :

    armes chimiques, trancher la tête du corps,

    tortures, maltraitances ou chair de canon

    engendrent des souffrances et horreurs sans nom.

    L’enfant de Noël, Jésus, le fils de l’exil

    est rejoint sur les routes par cents et par mils,

    frères chrétiens, yézidis ou sœurs musulman’

    répondant au noms d’Aicha, Kaled ou Aylan

    aux fortunes chanceuses ou dramatiques

    échouant au refuge ou dans une crique.

     

    Enfant du refuge, tu devins Nazaréen,

    Ton vrai chez toi, pour autant, fut azuréen,

    Toujours étranger et vagabond sur terre

    le Ciel pour Patrie, le Très-Haut pour Père.

    Tu as en horreur les tueurs-kalachnikov

    mais ne te réfugies pas plus dans Peace and love.

    Sans terre, sans abri tu ne te terres pas

    Parole divine, tu ne te tairas pas

    Sauvé, enfant, tu te feras Sauveur qui meurt

    en faisant une croix sur la haine et l’horreur.

    Pourtant, les dizaines de millions nous font peur

    Comment te suivre sur ton chemin de sauveur ?

    Que l’Esprit qui t’habite guide pas à pas

    nos décisions brouillonnes. Oh ! Maranatha !

     

    (Publié dans le Partage-Présence n° 204 de décembre 2015)

     

     

     

     

     


     

  • L'étoile de la bergère

    L'étoile de la bergère

    ou : Le miracle de Hanoucca

    Un conte de Noël

     111atitre

    J

    e n’avais à l’époque que 11 ans. Chose rare dans le village, je connais mon âge assez précisément. Je suis née en effet, lors du premier jour de la fête de Hanoucca, le 25 Kislev, pendant cet hiver rude et interminable qui avait succédé au lancement en grandes pompes de la reconstruction du Temple de Jérusalem. Hérode – le « Grand » se fit-il appeler – se prenait pour le Salomon des temps modernes et avait été applaudi pour ce projet monumental. Prêtres et courtisans s’en félicitèrent, et aujourd’hui il constitue, bien que inachevé, le fleuron du pays, réputé jusqu’à la lointaine Rome. Mais le tribut le plus lourd, c’étaient les pauvres bougres de la campagne qui avaient à le payer. Mon père, dans la force de l’âge, berger de ce son métier, avait été réquisitionné, comme tant d’autres et en contrepartie d’une solde misérable, pour prêter main forte aux travaux surhumains. La saison particulièrement rigoureuse avait interrompu le chantier, de sorte qu’il pût assister à ma naissance. Ma mère, je ne l’ai jamais connue. En effet, l’accouchement avait été difficile et le froid l’épuisa rapidement de manière qu’on la portât en terre, alors que je n’avais qu’une poignée de semaines. Mon père ne s’en remit jamais et s’en alla à son tour lorsque j’avais trois ans.

    Ma tante me nourrit à son sein, en même temps que mon cousin Ephraïm, puis je grandis chez mes grands-parents paternels. Ma grand-mère voulut m’initier aux arts culinaires et aux travaux domestiques, mais moi, je préférais suivre Rouven, mon grand-père, sur les chemins abrupts des collines judéennes à la recherche de nouveaux pâturages pour les troupeaux. On m’accorda ce caprice. « La pauvre ! », entendis-je souvent dire dans mon dos, « elle est orpheline … »

     

    En fait, je m’appelle Miriam. J’étais heureuse au grand air et grand-père, qui connaissait chaque vallon, chaque recoin de la contrée, m’initia aux secrets des pâtres. Il me montrait comment guider les bêtes, comment les soigner lorsqu’elles étaient blessées, comment les défendre contre les prédateurs. Les garçons des autres bergers ne se formalisèrent pas que je fusse une fille et m’acceptaient comme une des leurs en m’intégrant dans leurs jeux et leur compagnie. Bienheureuse troupe des pastoureaux, ici les convenances importent guère, et malgré une rudesse certaine l’authenticité l’emporte sur le qu’en dira-t-on !

    S

    ukkot était ma fête préféré. Dès que j’avais atteint l’âge de six ans, j’eus le droit de passer les nuits dehors sous les abris de fortune, ces huttes construites près des troupeaux pour la fête qui nous rappelle la traversée du désert du peuple Israël. Autour du feu, les anciens racontaient les histoires d’autrefois. Celle de Moïse et de Josué. Celle d’Abraham qui s’était fait berger pour suivre l’appel du Très-Haut, béni soit-il, laissant à Loth la ville et la civilisation, se contentant d’une vie nomade. La nuit était en train de tomber, mon grand-père me montra alors l’étoile à l’horizon. Elle brillait, alors qu’il faisait encore jour. « Vois-tu, Miriam, l’étoile là-bas ? C’est l’étoile du berger Abraham, elle brille seule dans l’obscurité naissante. Il était le premier à croire en Celui qu’on ne nomme pas. Mais bientôt, il sera rejoint par une myriade de petites lucioles célestes qui porteront leur confiance à travers les ténèbres ! » Pendant la semaine que durait la fête, je guettai l’étoile tous les soirs, et son apparition me remplit d’une joie inexplicable. Je luttai contre sommeil et ne m’endormis que lorsqu’elle disparut à l’horizon.

    L’année suivante, à Sukkot je me mis à guetter l’étoile d’Abraham, mais les nuages cachaient mon ciel. Ce n’est qu’au troisième soir qu’il était dégagé et serein, mais l’étoile espérée ne se montrait pas. Déçue, presqu’en pleurs, je m’en ouvris à Rouven. Mon grand-père me consola : « Ne sois pas triste, notre étoile est facétieuse, c’est une vagabonde, une nomade. Ce n’est pas pour rien qu’elle est l’étoile des Bergers. Couche-toi et tâche de dormir. Demain matin, je te réveillerai très tôt et tu la retrouveras, je te le promets. »

    Quand Rouven vint me trouver, il faisait encore nuit. « Allez, debout, chasse le sommeil de tes yeux ! », me chuchota-t-il, pendant que les autres dormaient encore. Puis, il dirigea mon regard non vers l’Ouest où j’avais pris l’habitude de guetter l’astre, mais au Levant. Et surprise, l’étoile y brillait, plus forte que toutes les autres. « C’est elle ? », lançai-je. « Mmh ! », acquiesça grand-père. « C’est l’étoile du berger David. Alors que le pays souffrait sous la férule des Philistins, David, encore un enfant, prit courage et abattit le géant Goliath avec sa fronde. Ce fut le début d’un temps béni pour le Royaume … Le jour viendra où un berger réunira la confiance d’Abraham et le courage de David pour mener le peuple en pleine lumière ! » Je restai là à méditer les paroles de mon grand-père et ne me lassai pas d’observer l’étoile jusqu’à ce qu’elle disparût alors que la matinée était déjà avancée.

     

    D

    ès ce jour, je me promis de tout apprendre sur « mon » étoile. Je l’observais à chaque fois que je pouvais, je devins incollable à son sujet. Je la cherchais avant le coucher du soleil ou me levais aux aurores. J’appris qu’elle se montrait par cycles de neuf mois, tantôt autour du lever, tantôt autour du coucher du soleil. Je compris que l’éclat de sa lumière variait. Que parfois, elle se cachait trop près de l’astre du jour pour la déceler. Qu’en général, cela laissait présager qu’elle allait passer du matin au soir ou inversement. Un cousin éloigné, en visite de Césarée m’enseigna que les Romains la prenaient pour une déesse lui donnant le nom de Vénus. Que les grecs prétendaient qu’il ne s’agissait pas d’une étoile, mais de ce qu’ils appelaient des « vagabonds », « planètes » dans leur langue. A force de regarder le ciel, j’appris à reconnaître différentes constellations, faites d’astres beaucoup moins nomades que la mienne, comme fixés à la voute céleste.

    Le soir, sous les huttes de la Sukkot et pendant les longues attentes auprès des moutons en train de paître, avec grand-père j’écoutai avide les histoires des bergers de mon peuple. David, bien sûr, lui qui, huit siècles plus tôt, avait arpenté les même chemins que Rouven et moi autour de Bethléem, fondant une lignée royale dont un lointain descendant deviendrait le messie envoyé du Très-Haut, béni soit-il. D’Abraham, mais aussi de Jacob, grand-maître dans le croisement des espèces de brebis. Moïse, qui a la recherche d’un agnelet perdu fit la découverte de Dieu « Je suis qui je serai » dans le buisson ardent. Berger d’hommes ensuite, Moïse mènerait notre peuple pendant 40 ans de l’esclavage à la liberté, de la superstition à la crainte du Dieu Unique, Créateur de toute chose. Par cœur, je récitai le psaume de David sur Adonai qui est notre berger, nous guidant à travers la vallée de l’ombre de la mort, les paroles du prophète Ezéchiel sur les bons et les mauvais Bergers du peuple d’Israël.

    J

    ’avais donc 11 ans, presque 12 en fait. Depuis quelques mois, à force d’insister, on m’avait laissée depuis l’été passer certaines nuits avec les autres, auprès des troupeaux, et pas seulement lors de la fête de Sukkot.

    J’eus de la chance, la saison était exceptionnellement longue et même l’hiver tellement doux que nous continuâmes à garder les moutons dehors. Nous allions même fêter Hanoucca dans les champs ! Je suis née à Hanoucca, vous vous rappelez ? Lorsqu’au coucher du soleil de ce 25 Kislev, j’eus le droit d’allumer la première lumière de la Hanoucca sur un candelabre de fortune, je pouvais apercevoir ma facétieuse étoile juste au-dessus de l’horizon. Elle me clignait de l’œil comme pour me dire : « Tu es sûre qu’il n’y en qu’une à enflammer, il n’y aurait pas une deuxième ? » Vous n’imaginez pas comme j’étais heureuse. Elle me dit : « A bientôt ! », car c’était la période où elle avait atteint la proximité de l’astre du jour. Pendant quelques jours, elle serait invisible pour réapparaître un beau matin. « Au revoir, étoile d’Abraham ! A bientôt, étoile du berger David ! »

     

    Les jours passèrent et nous fêtions le dernier soir de Hanoucca. Nous étions encore en train d’évoquer les histoires de notre peuple d’Israël, quand les huit flammes de la Hanoucciah s’étaient éteintes après avoir épuisé toute l’huile du candélabre. Allongés près du feu, les uns après les autres tiraient leur couverture et se tournèrent pour dormir. Tout à coup, il fit clair comme en plein jour. Des lumières de toutes les couleurs jouaient dans le ciel, un spectacle magnifique mais aussi effrayant tant il était extraordinaire. Un miracle de Hanoucca ? Une demi-heure plus tard, la nuit tomba à nouveau, mais les bergers mirent bien longtemps pour se rendormir. Quant à moi, je veillai. Quelque chose dans cette nuit était décidément mystérieux. 

     

    A

    ussi était-ce moi qui entendis des chants remonter de la vallée, bien avant le lever du soleil. Je découvris qu’il s’agissait des amis pâtres de la vallée voisine qui s’approchaient de notre feu. Tout en entonnant de joyeux chants. Des chants religieux, pas des paillardises comme à leur habitude. Je me mis à réveiller les autres. En grognant, ils sortirent de leur sommeil et assistaient ébahis à la chorale des camarades. « Oh ! Que vous arrive-t-il ? C’est une blague de potache ? », s’exclama mon oncle, le père d’Ephraïm.

    « Vous ne croirez jamais ce qui nous est arrivé ! », nous dirent-ils : « Nous avons été réveillé en pleine nuit, par l’armée céleste, qui chantait à pleine voix ! Une scène merveilleuse, l’harmonie de ces chœurs, mais c’était aussi angoissant. De plus, la voute du ciel s’était illuminée de toutes les couleurs. Alors, un ange nous a annoncé : N’ayez pas de frayeur ! Un Sauveur vous est né à Bethleem, un roi couché dans une crèche ! »

    « Ah, ah ! Vous avez dû boire un peu trop hier, au dernier soir d’Hanoucca ! Cela et les étranges lumières de la nuit, ça a dû vous tourner la tête ! Ah, ah, ah ! », renchérit le mari de ma nourrice avec un clin d’œil entendu.

    « Non ! », dirent les visiteurs : « Ecoutez plutôt ! Nous nous croyions aussi victimes d’une hallucination. Mais aussitôt la nuit et le silence retombés, nous ne tenions plus en place. Nous nous sommes mis en route pour vérifier les dires que nous avons cru entendre. Et croyez-le ou non : nous avons effectivement trouvé un nouveau-né, le Fils de Joseph et de Miriam venus de Nazareth pour le recensement. Leur enfant était couché dans une crèche, car toutes les chambres d’hôtes étaient complètes. »

    « Grand-père, mais ils disent vrai ! Regarde ! », m’écriai-je. Je pointai mon doigt vers l’horizon où le jour poignait déjà.  Et juste au-dessus de la ligne de partage, elle était là et étincelait de tous ses feux : mon étoile, ma brillante étoile du matin. Quelques jours en arrière encore étoile pionnière de la foi d’Abraham, maintenant lumière du secours de David ! « C’est sûr : elle annonce la venue du messie ! »

    « Venez, venez vite ! », criai-je et déjà j’étais en chemin voir l’enfant que la brillante étoile du matin m’indiquait, le miracle de la Hanoucca de mes 12 ans. J’allai courir voir l’enfant né d’une jeune femme obéissant au même prénom que moi, Miriam, moi qui n’ai jamais connu ma mère.

     

    Epilogue :

    Depuis ce temps-là, je n’ai cessé d’observer ni les étoiles, ni de guetter les prophéties d’antan. Et je n’ai jamais perdu de vue l’enfant de la crèche devenu adulte. Aujourd’hui, nous approchons de la fête de Pâque et celui qu’on appelle « Adonai sauve », Yéshoua, entre à Jérusalem juché sur un âne, sous les acclamations de la foule. Ce soir, je le sais, je verrai mon étoile pour la dernière fois avant qu’elle ne se cache dans le soleil. Qu’arrivera-t-il dans une semaine, lorsqu’elle annoncera le matin d’une nouvelle ère ?

     

    J. Grauling, 24/12/2014

  • Noël : mettre son cœur en mouvement !

    « Marie gardait toutes ces choses et les méditait dans son cœur. » (Luc 2/19, NBS)

     Celecoeur

    (photo : A-M Heinrich)

     

    Marie fait des expériences curieuses. Elle apprend qu’elle tomberait enceinte pour donner naissance au Messie. Alors que l’événement approche, elle est jetée sur la route et doit accoucher dans des circonstances plus que précaires. Et elle n’est pas au bout de ses surprises, et pas toujours des surprises heureuses. Matthieu nous raconte la fuite forcée en Egypte. Plus tard, Jésus oppose la parenté de cœur (« Ceux qui écoutent mes paroles sont ma mère, mes frères, mes sœurs ») avant la filiation naturelle, quitte à blesser ses proches. Enfin, elle devra pleurer la mort violente de son fils … Non, malgré la promesse singulière faite par l’ange Gabriel lors de l’annonciation, la mère de Jésus n’aura pas une vie facile. Qu’est-ce qui lui permet de tenir et de ne pas désespérer ?

     

    « Marie gardait toutes ces choses et les méditait dans son cœur. » Méditer, prier, faire silence, la spiritualité, c’est tout autre chose que la quiétude ou l’immobilisme. Ce que fait Marie, c’est : Se souvenir et réfléchir aux événements, littéralement les « jeter ensemble/les uns contre les autres » (du grec symballein), les remuer dans son cœur. C’est faire résonner (raisonner ?) l’annonce de l’ange avec les péripéties de l’accouchement, le récit et les louanges des bergers avec la misère du moment, les prophéties de Syméon et Anne avec les souffrances à venir. Cela l’empêche de rester figée ou de désespérer. Elle ne s’enferme ni dans le bonheur éphémère ni dans les malheurs du destin. En méditant, elle comprend qu’elle est en chemin ; et ce chemin, elle le parcourt, quelles qu’en soient les péripéties, sous la bienveillance du Très-haut.
     

    Il y a un an exactement, Strasbourg et de larges parties de la Région s’apprêtaient à accueillir les pèlerins de confiance de la rencontre européenne de Taizé. Le fondateur de cette fraternité œcuménique, frère Roger, avait pour devise : « Ne reste jamais sur place ! » Avec les bergers et Marie, avec frère Roger, nous sommes appelés à nous considérer comme des pèlerins de confiance sur le chemin de la vie, chemin que seul Dieu saura faire aboutir.

     

    Restez en route : Un Sauveur vous est né ! Faites résonner cette promesse ! Faites résonner la promesse de votre baptême avec les péripéties de votre vie ; remuez-les en votre for intérieur !

    Gardez vos cœurs en mouvement !

     

    Veuillez vivre des fêtes de Noël bénies !

     

    (en résonnance avec le message délivré aux jeunes pélerins de Taizé à Sélestat, en l'église Saint-Georges, le 1/1/2014. Pour voir la totalité de la prédication : http://acteurs.uepal.fr/download.php?fil_id=3207&nom=luc2_15a20_2014.pdf&fichier=public_files/file/luc2_15a20_2014.pdf